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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

DOI issue:
Nr. 4
DOI article:
Maspero, Gaston: Notes sur différents points de grammaire et d'histoire, [1]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0179

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Notes sur différents points de grammaire et d'histoire.

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toutefois rien ne prouve que cette différence soit due à une erreur de l'écrivain. Nous savons
en effet que Nastosenen était à Méroé au moment de son avènement, et que; l'élection faite
en son absence, il se rendit à Napata pour recevoir la consécration. On avait dû nécessaire-
ment voter sur son nom, comme pour Osiris dans l'Egyptien, ou employer quelque autre
procédé du même genre. La description de Synésios me paraît donc reproduire, en l'altérant,
un passage d'historien probablement contemporain des Ptolémées, décrivant une élection de
roi Éthiopien. Le transport de la scène de Napata à Thèbes était d'autant plus naturel que,
toute l'antiquité classique imaginant que la civilisation égyptienne avait son origine dans
l'éthiopienne, on n'avait aucun scrupule à dire de l'Egypte primitive ce que des nuteurs plus
exacts avaient dit de l'Ethiopie. De toute cette discussion, je ne veux retenir qu'un fait, c'est
la preuve par les écrivains classiques, comme au moyen des textes hiéroglyphiques, de l'inter-
vention des statues représentant les dieux dans les affaires de l'état. Théoriquement, le ka

\_j, qui animait l'image, parlait et remuait: la consécration opérait dans la statue une sorte

de transsubstantiation qui assouplissait les membres de pierre et leur prêtait une voix.
Pratiquement, la statue parlait et remuait par des procédés mécaniques faciles à concevoir:
si quelqu'un doutait de l'habileté des Égyptiens en ce genre d'opération, je le renverrai au
passage où l'un des Héron décrit le procédé employé par leurs prêtres pour ouvrir la porte
d'un temple rien qu'en allumant le feu sur l'autel. Etait-ce la vapeur d'eau ou l'air chaud
qui agissait en cette occasion? On peut se le demander: le lait certain est qu'ils employaient
un moyen mécanique assez ingénieux pour produire ce pieux tour de passe-passe. Nos
musées renferment d'ailleurs des poupées égyptiennes articulées '.

Le ka des dieux incorporé aux statues divines n'a pas disparu de la tradition

populaire. De même que le \_j double des morts hante encore les Pyramides, le double des

dieux, transformé en génie comme la plupart des dieux du paganisme, hante encore les
temples où jadis on lui rendait un culte. « L'on raconte plusieurs choses des Pyramides, qui
» seraient longues à exposer ; mais pour ce qui est des esprits qui régnent sur elles & sur
» les édifices de pareille nature ndmés Birba, l'on dit que .... quand au Birba d'Achemime,
» son esprit est vn ieune homme sans barbe, nud, assez connu parmy les habitants du lieu.
» L'esprit du Birba de Semir est un vieillard bazané et noirastre, fort grand de taille, & ayant
» la barbe courte. L'esprit du Birba de Phacat paroist en forme d'vne ieune femme noire,
» portant sur son bras un petit enfant noir, laide, montrant ses dents canines, & ayant les
» yeux blancs tout du long. L'esprit du birba de Ridousa paroist en forme d'un homme
» qui a la teste d'un Lyon avec deux longues cornes. L'esprit du Birba de Busire paroist
» en forme d'vn vieux moine blanc qui porte vn Liure. L'esprit du Birba de Gaphi paroist en
» forme d'un Berger vestu d'vne robe noire auec vn baston à sa main. Quant aux Pyramides
» de Dehasoure leurs esprits se font voir en forme de deux vieillards noirs. L'esprit du
» Birba de Samnod paroist en forme d'un moine qui sort de la mer et se mire dedans. Tous
» ces esprits sont veus manifestement par ceux qui approchent d'eux et des lieux de leur
» retraite & y hantent long-temps. 11 y a pour tous certaines offrandes particulières, par le
» moyen desquelles il se peut faire que les thresors des Birba & des Pyramides paroissent
» et qu'il se forme amitié et familiarité entre les hommes & les esprits, suiuant ce que les

1) Wilkinson, Mannera and Cusloms, ii3, p. 04 à 60. Le Louvre en a une au moins.

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