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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 1.1870

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Nr. 4
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Amiaud, Arthur: Une inscription bilingue de Hammourabi, roi de Babylone: (du XVe au XXe siècle avant J. -Chr.)
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https://doi.org/10.11588/diglit.12056#0207

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Une inscription bilingue de Hammourabi.

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rencontre dans une phrase fort semblable à la nôtre: alilu sa tuqmatu (var. tumqumatu?)
ipilu (WAI, l, 17, 1. 6).

Tnqmativ ne peut être qu'un pluriel. L'état emphatique du singulier est tuqumtu;
l'état construit; dont nous n'avons pas d'exemples7 serait tuqmat.

Ll. 11, 12. Mu-se-ïb-bi za-dh-ma-sa-tiv.

Nous expliquons musebbi comme le pael d'une racine natf, qui avait dans toutes les
langues sémitiques (cf. natf, L*«) et sans doute aussi en assyrien le sens de « faire

» prisonnier; réduire en esclavage; asservir». Et nous croyons reconnaître encore ce verbe à
la même forme dans deux passages de l'inscription du prisme de Tiglathpileser Ier. On lit
à la colonne cinquième (WAI, I, 13; 1. 64): Tukulti-abal-esarra kabis altute musimbu la
magiri .... « Tiglathpileser, qui soumet les adversaires, qui asservit les rebelles (littérale-
ment: les mécontents) . . . . » et plus bas (1. 71): quradiëunu usimbu* «j'ai fait captifs
» leurs guerriers ».

Notons, quoique nous ne saisissions pas le sens entier de la phrase, un exemple
très probable du nom d'action du qal, sebë, dans un texte bilingue (WAI, IV, 12, 1. 18),
où ce verbe traduit comme dans notre inscription le proto-chaldéen SISI: umeSamma la
naparkâ ina mahar Bel u Belit apiluka sebë. Si l'on fait attention que sebë, dans ce passage,
rend le composé proto-chaldéen SA SISI, on sera tenté peut-être de lui supposer le sens
figuré de «captiver, asservir le cœur», que connaît l'arabe Ly*.

Une tablette lexicologique malheureusement mutilée nous donne SISI = sa-ma ....
(WAI, II, 49, n° 2, 1. 22). Il faut sans doute compléter samadu «mettre sous le joug, sub-
»juguer» (cf. niait, j£>^ et surtout 0«7»£: ); et cette restitution, si elle est admise, fait la
preuve du sens que nous donnons à musebbi. Quant au passage du IVe volume des WAI,
où l'on trouve une forme du verbe SISI traduite par l'assyrien usqamammu (p. 30, col. 2,
11. 5 et 6), peut-être y a-t-il là une faute pour SIDI. Cf. en effet SIDI = ëuqamumù, WAI,
II, 44, 2, 1. 8.

Il ne faut pas confondre la racine rût> avec son homophone assyrienne pnœ, qui a
le sens au qal d'«être rassasié», au pael de «rassasier», (cf. pafcr, vn» £^ï>) 2- Les exemples
du qal sont nombreux et connus. Mais nous avons noté un exemple du pael dans une phrase
d'Assur-bani-abal que M. Smith n'a pas comprise. La traduction que nous en donnons pourra
paraître bizarre: nous la croyons néanmoins certaine. Il s'agit d'une famine où le roi a
réduit des ennemis, telle qu'ils mangeaient «la chair de leurs enfants». Suivent cinq lignes
dont nous ne pénétrons pas le sens. Puis le scribe dit après une énumération de petits
d'animaux: Ina eli VII TAAN museniqâti eniqû ma sizbn la usabbu karassun. «Ils tétèrent

1) Je ne crois pas qu'il soit possible de voir dans usimbu et mtisimbu, non plus que dans musebbi,
des formes saphel réductibles à la même racine que le nom d'agent napï, écrit aussi nabi, (ar. ^yu?),
relevé par Norris (p. 955) dans trois exemples. La comparaison d'un de ces exemples (cylindre d'Esarhaddon,
wai, i, 45, col. 2, 1. 42) avec la phrase correspondante d'un autre cylindre du même roi (wai, iii, 15,
col. 3, 1. 19), où la variante aUul remplace nabi\ semble assurer à ce dernier verbe, selon la remarque du
savant anglais, le sens de «piller, saccager, dévaster».

2) Voyez Pognon, op. cit., p. 99, note 2.
 
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