RECUEIL
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
Vol. XIII Fascicules I et II
Contenu : 1) Hymne au Nil, par Paul Guievsse. — 2) Études hétéennes, par J. Menant, avec une planche.
— 3) Petits monuments et petits textes recueillis en Égypte, par Urbain Bouriant. — 4) Étude
et explication des divisions tracées sur les règles graduées des statues de Tello, par Auo. AunÈs.
— 5) Gleanings froni the land of Egypt, by A.-H. Sayce. — 6) Sur l'inscription de Zàou, par
G. Maspero. — 7) Sur une inscription recueillie en face de Girgéh, par G. Maspero. — 8) Une
tablette de Tel-Amarna, par le Père Fr. Scheil. — 9) Une excursion à Bérénice, par W. Golé-
nischeff, avec huit planches. — 10) Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff au
sujet des monuments perses de l'isthme. — 11) Stèle de Darius aux environs de Tell el-Maskhoùtah.
par W. Golénischeff, avec une planche. — 12) Un monument de l'ancien Empire, par G. Maspero.
— 13) Une légende de Maqrizî, par Urbain Bouriant. — 14) Malbrouk dans la musique égyptienne
moderne, par Philippe Virev.
HYMNE AU NIL 1
par
Paul Guieysse
L'Hymne au Nil, qui nous est parvenu en double exemplaire, dans les papyrus
Sallier II et Anastasi VII, est l'œuvre du scribe Ennana, l'auteur du Conte des deux
frères. La traduction en est connue depuis longtemps par le remarquable mémoire
publié par M. Maspero dès 1868 ', et a été souvent reproduite dans des ouvrages sur
l'Egypte; Cook n'a fait que la reprendre avec quelques légères modifications 3. J'en
donne aujourd'hui une traduction nouvelle, en essayant de l'appuyer sur les progrès
collectifs accomplis depuis la première.
"Les deux textes Sallier et Anastasi sont au nombre des plus médiocres qui nous
soient parvenus; M. Maspero a montré, par l'observation des variantes, que ces textes
ont dû être écrits sous la dictée, probablement par des élèves scribes, mais qu'ils ne
proviennent pourtant pas d'un même texte primitif. Si la plupart des variantes sont de
simples variantes d'audition, et ce sont pour nous les plus intéressantes, il y en a
d'autres qui remontent à des erreurs de copie antérieures; déplus, certaines phrases
existent dans l'un des textes et pas dans l'autre.
Le texte de l'hymne est divisé en versets annoncés par une écriture en encre rouge,
et chacun d'eux contient un nombre variable, mais presque toujours pair, de phrases
toujours complètes, séparées par des points rouges. Il est évident que nous avons la un bel
échantillon de la poésie égyptienne, mais le secret de la composition nous en échappe
encore; d'après les variantes, on voit que, pour un même vers, le nombre des syllabes
(1) Extrait d'un Mémoire sur le Nil et ses légendes dans l'antiquité.
(2) Maspero, Hymne au Nil, Franck, 1868.
(3) Records of the Past, IV.
recueil, xtii.
DE TRAVAUX RELATIFS A LA PHILOLOGIE ET A L'ARCHÉOLOGIE
ÉGYPTIENNES ET ASSYRIENNES
Vol. XIII Fascicules I et II
Contenu : 1) Hymne au Nil, par Paul Guievsse. — 2) Études hétéennes, par J. Menant, avec une planche.
— 3) Petits monuments et petits textes recueillis en Égypte, par Urbain Bouriant. — 4) Étude
et explication des divisions tracées sur les règles graduées des statues de Tello, par Auo. AunÈs.
— 5) Gleanings froni the land of Egypt, by A.-H. Sayce. — 6) Sur l'inscription de Zàou, par
G. Maspero. — 7) Sur une inscription recueillie en face de Girgéh, par G. Maspero. — 8) Une
tablette de Tel-Amarna, par le Père Fr. Scheil. — 9) Une excursion à Bérénice, par W. Golé-
nischeff, avec huit planches. — 10) Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff au
sujet des monuments perses de l'isthme. — 11) Stèle de Darius aux environs de Tell el-Maskhoùtah.
par W. Golénischeff, avec une planche. — 12) Un monument de l'ancien Empire, par G. Maspero.
— 13) Une légende de Maqrizî, par Urbain Bouriant. — 14) Malbrouk dans la musique égyptienne
moderne, par Philippe Virev.
HYMNE AU NIL 1
par
Paul Guieysse
L'Hymne au Nil, qui nous est parvenu en double exemplaire, dans les papyrus
Sallier II et Anastasi VII, est l'œuvre du scribe Ennana, l'auteur du Conte des deux
frères. La traduction en est connue depuis longtemps par le remarquable mémoire
publié par M. Maspero dès 1868 ', et a été souvent reproduite dans des ouvrages sur
l'Egypte; Cook n'a fait que la reprendre avec quelques légères modifications 3. J'en
donne aujourd'hui une traduction nouvelle, en essayant de l'appuyer sur les progrès
collectifs accomplis depuis la première.
"Les deux textes Sallier et Anastasi sont au nombre des plus médiocres qui nous
soient parvenus; M. Maspero a montré, par l'observation des variantes, que ces textes
ont dû être écrits sous la dictée, probablement par des élèves scribes, mais qu'ils ne
proviennent pourtant pas d'un même texte primitif. Si la plupart des variantes sont de
simples variantes d'audition, et ce sont pour nous les plus intéressantes, il y en a
d'autres qui remontent à des erreurs de copie antérieures; déplus, certaines phrases
existent dans l'un des textes et pas dans l'autre.
Le texte de l'hymne est divisé en versets annoncés par une écriture en encre rouge,
et chacun d'eux contient un nombre variable, mais presque toujours pair, de phrases
toujours complètes, séparées par des points rouges. Il est évident que nous avons la un bel
échantillon de la poésie égyptienne, mais le secret de la composition nous en échappe
encore; d'après les variantes, on voit que, pour un même vers, le nombre des syllabes
(1) Extrait d'un Mémoire sur le Nil et ses légendes dans l'antiquité.
(2) Maspero, Hymne au Nil, Franck, 1868.
(3) Records of the Past, IV.
recueil, xtii.