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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 13.1890

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Nr. 1-2
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Ménant, Joachim: Études hétéennes, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.12258#0037

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ÉTUDES HÉTÉENNES

27

question philologique. — Le côté historique comporte de longs développements capables
d'intéresser; mais je crois que les aperçus qui nous viennent de l'étude des grands
monuments ne sauraient suffire pour l'enseigner sur la place qu'ils doivent occuper dans
l'histoire, tant que l'on n'aura pas déchiffré les inscriptions qui les recouvrent. Il s'agit
donc, avant tout, de lire ces inscriptions.

Pour obtenir ce résultat, je ne viens pas apporter le concours d'une intuition toute
personnelle, qui pourrait être plus ou moins heureuse. Je sais trop les difficultés que les
premiers interprètes des inscriptions de l'Egypte, de l'Assyrie et de la Perse ont eu à
surmonter, pour négliger les efforts de mes devanciers. Je me contenterai, la plupart
du temps, d'étudier leurs travaux, et, en les soumettant à une critique rigoureuse, je
tâcherai de profiter de leurs découvertes pour faire un pas de plus. Il n'y a, du reste,
qu'une méthode à suivre toutes les fois que des textes inconnus se produisent, et qu'il
s'agit de les interpréter. Cette méthode a été formulée avec tant de netteté par
E. Burnouf, et elle a été si féconde, que je ne saurais mieux faire que de la rappeler.

Le savant auteur du Commentaire de l'Iaçna s'exprimait ainsi, au début de ses tra-
vaux sur les inscriptions achéménides : « Il ne peut exister qu'un seul procédé scient i-
» tique pour la détermination d'un signe inconnu : il faut réunir tous les mots où il se
» trouve, les comparer entre eux, et essayer d'appliquer au signe qu'on ne connaît pas
» les valeurs pour lesquelles on ne possède pas encore de caractère propre et déterminé.
» Si le déchiffrement de l'alphabet est commencé, s'il repose sur quelque base certaine,
» l'examen des diverses positions du signe, dont on cherche le sens, devra en donner la
» valeur véritable »

Je me livrerai donc â une analyse aride des signes, c'est-à-dire, au travail tout
élémentaire que le déchiffrement d'une écriture inconnue impose. On ne saurait avoir
trop de circonspection et de prudence, en commençant ces recherches. Rien n'est plus
séduisant que les illusions qui accompagnent les premières découvertes; rien n'est plus
décourageant que les répugnances de ceux qui, ne s'adonnant pas à ces études, craignent
d'y découvrir un élément nouveau; car cet élément, en pénétrant dans l'histoire, pour-
rait détruire tout un système savamment combiné. — Il faut se défendre de ces illusions et
surmonter ces répugnances ; il faut savoir oser, sans quoi nulle découverte ne serait possible.

L'écriture hétéenne est composée de hiéroglyphes qui s'arrêtent à l'élément figuratif
exprimé par de grossières images; quelques-uns ont déjà perdu leur apparence primitive,
pour faire place à un signe conventionnel. Il s'agit de reconstituer avec ces caractères
l'alphabet ou le syllabaire qu'ils concourent à former, pour arriver ensuite à lire la langue
encore inconnue qu'ils servent à exprimer; mais, avant de commencer cette étude, je
crois qu'il est indispensable de jeter un coup d'œil rapide sur les documents dont on
dispose et les travaux dont ils ont été l'objet.

Les documents épigraphiques sont facilement accessibles; ils ont été réunis et
publiés, en grande partie, par M. H. Rylands dans les Transactions de la Société

(1) E. Buhnouf, Mémoire sur deux inscription» trourées prés de Hamac/an, p. 23. Paris, 183G.
 
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