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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 13.1890

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Nr. 1-2
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Maspero, Gaston: Sur l'inscription de Zaou
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https://doi.org/10.11588/diglit.12258#0081

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SUR L'INSCRIPTION DE ZAOU

Zàou et qu'il en fixe la quantité. Tous ces dons sont prélevés sur les revenus d'une des
administrations auxquelles notre personnage appartenait. Il semble résulter des textes et
des protocoles de grands personnages qu'alors, comme aujourd'hui, les bois de l'Egypte,
palmiers, acacias, etc., restaient toujours la propriété de l'État et du souverain et for-
maient une source de revenu particulière^ à laquelle des fonctionnaires spéciaux étaient
attachés. Le Pharaon en déléguait l'administration dans les divers nomes ou dans les
diverses principautés, tantôt à ses officiers à lui, tantôt aux princes des nomes. Il résulte
d'un des titres de Zàou Ier que tout ou partie des bois royaux situés sur son territoire
étaient affectés au service et à l'entretien de la pyramide de Papi II : les pyramides avaient
de la sorte des domaines, des biens aoukaf ^^^^j"^ disséminés par toute l'Égypte.
Papi II avait détourné une partie du revenu des bois situés dans la principauté de
Zàou Ier pour les affecter au paiement des frais occasionnés par la momification, l'em-
maillotage et la mise au cercueil ou au sarcophage de ce personnage. Le rôle du fils,
Zàou II, a consisté, ainsi qu'il le dit, à pourvoir Jj |j sur ces biens aoukaf aux frais
de l'embaumement, et à veiller à ce que tout fût digne du haut rang du personnage, car,
ajoute-t-il, Sa Majesté avait fait rendre un décret conférant à Zàou Ier, ce Zàou, ainsi
qu'il est appelé, selon l'usage du temps en parlant des morts, la dignité de com-
mandant. Zàou I6r avait donc commencé par ne pas être commandant, et devait son élé-
vation au roi Papi II. Le fils est très fier d'avoir rempli ce devoir filial, car il le dit à
tous ceux qui viendront après lui sur terre et qui répéteront le proscynème Milliers de
pains, etc., à Zàou, fils de Zàou, c'est-à-dire qui liront sa stèle funéraire.

Un autre point sur lequel il insiste ne mérite pas moins d'attirer notre attention. Il
s'était fait enterrer dans la même tombe que son père, et le fait n'était pas ordinaire.
Que la femme partageât le tombeau de son mari, la chose n'avait rien que de naturel :
elle restait la chose de son mari après comme avant la mort, et le suivait dans sa bonne
comme dans sa mauvaise fortune. Mais le fils, devenu chef de famille à son tour, ne pou-
vait plus rentrer au tombeau de son père sans perdre une partie au moins de son indé-
pendance, et sans retomber dans la condition d'infériorité où il était pendant son enfance.
Il ne consentait d'ordinaire à faire ce sacrifice que si ses ressources ne lui pennettaienl
point de se construire un tombeau à lui-même : il aliénait alors sa liberté pour avoir dans
l'autre monde une pitance prélevée sur la fortune paternelle. Que Zàou II fût pauvre, la
chose est possible, et le tombeau voisin d'Abi montre qu'après Zàou Ier la fortune de la
famille diminua : cela se conçoit si l'on songe, d'abord à la division de l'héritage, ensuite
aux troubles qui, d'après la tradition, paraissent avoir marqué la fin de la vi° dynastie.
En tout cas, il jugea à propos d'aller au devant de l'interprétation fâcheuse qu'on pouvait
donner de cette cohabitation inusitée, et d'énumérer les raisons qui l'avaient déterminé
à sortir des usages consacrés. Ce n'était pas que les ressources lui fissent défaut pour se
construire un second tombeau, mais il voulait être avec son père et voir son père chaque
jour après la mort, comme il l'avait vu chaque jour pendant la vie. C'était donc par excès
d'amour filial et non par pauvreté qu'il renonçait à son indépendance dans l'autre monde
et consentait à se remettre « sous le bâton » de son père.

Deux de ses titres ne peuvent passer sans observation. Le premier est celui de
 
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