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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 13.1890

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Nr. 1-2
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Jaillon; Lemasson, ...: Lettres de MM. Jaillon et Lemasson à M. Golénischeff: au sujet des monuments perses de l'Isthme
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https://doi.org/10.11588/diglit.12258#0117

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98

LETTRES DE MM. JAILLON ET LEMASSON A M. GOLÉNISCHEFF

Il y avait sur le mamelon une partie d'une vasque en basalte et quelques morceaux
de grès blanc de Selseléh avec des cannelures; ces montants avaient peut-être supporté
la vasque ou l'inscription.

3° Sur le flanc d'un mamelon qui se trouve entre le kilomètre 61 du canal d'eau
douce et le campement de Kabret, à environ 1,500 ou 1,800 mètres du canal d'eau douce,
M. Brouard a fait déblayer, en 1863, un monument parfaitement conservé. La partie
supérieure était un cercle, ayant environ un mètre quarante centimètres ou un mètre
cinquante de diamètre, légèrement évidé; au centre, il y avait trois personnages debout;
au-dessus du personnage du milieu, planait un aigle persan tenant dans son bec une

<.........-1.40.........> couronne. Le creux du sujet était d'environ 12 à 15m/m. Sur le tour

du cercle A, il y avait de superbes caractères cunéiformes, ayant
au moins sept à huit centimètres de hauteur et fouillés de 15 à
20m/m; au-dessous, il y avait une volute, et la base, dont il a été
découvert quarante ou cinquante centimètres, était un polygone à
seize ou vingt-quatre côtés. Ce monument en granit rose devait
être intact jusqu'à sa base et très finement taillé à arêtes vives,
M. Brouard le fit recouvrir; malheureusement, pendant la con-
struction du canal, il fut découvert de nouveau par le docteur
Terrier, qui cassa la belle couronne cunéiforme et crut bien faire
en envoyant les fragments à ses amis. M. Gioja, ingénieur, actuel-
lement en Italie, en a un morceau.

Près de ce monument, on a trouvé un fragment de syénite
sur lequel il y avait une aile d'aigle persan. Il est, je crois, à Suez,
dans le jardin de M. Chartrey.
Un autre morceau de syénite était encore non loin de là. Il y a quatre ans, j'en ai fait
un estampage que j'ai envoyé à M. Edouard Naville; ce sont des caractères cunéiformes
d'environ quatre à cinq centimètres de longueur; peut-être ce bloc existe-t-il encore à
l'endroit où je l'ai vu; on peut y aller en s'arrêtant sur le canal maritime, au poste
télégraphique de Kabret el-Souche; le service du bateau à vapeur se fait, je crois, deux
fois par semaine.

4° Entre les kilomètres 83 et 84 du canal d'eau douce de Néfiche à Suez, sur un
versant entre le canal maritime et le canal d'eau douce, à l'est de ce dernier, il y avait
un petit amas de ruines. Nous y avons vu quelques morceaux de syénite et de granit
ordinaire plus grossier, mais cela n'avait aucune forme ; on a prétendu que c'étaient les
restes d'un monument persépolitain, je crois que cela n'a jamais été fouillé, il n'y avait
du moins aucun vestige de fouilles. Il est fort possible que ces ruines existent encore.

Voilà, cher Monsieur, tout ce que j'ai pu recueillir et encore avec le secours d'un
ami. C'est bien peu, comme vous voyez, et c'est à peu près ce que je vous avais conté,
lorsque j'eus le plaisir de vous être présenté.

Veuillez, je vous prie, agréer mes meilleures salutations et me croire toujours à
votre service.

Jaillon.
 
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