égyptien, certains mots comme (j ^ jj), \ Dsf\> etc-' flue nous traduisons d'or-
dinaire par père, mère, frère. Il était naturel de supposer que ces mots, au moins dans
des documents officieux ou historiques, contenaient une notion exacte du degré de pa-
renté qui reliait une personne à une autre.
Or, l'inscription de Mes, que M. Gardiner vient de commenter avec tant de succès,
nous révèle un fait des plus surprenants : c'est la narration d'un procès de familles, ce
sont des pièces justificatives où l'exactitude en matière de généalogie, dirait-on, était
de prime importance. Cependant, ainsi que l'a très bien vu M. Gardiner, les mots de
parenté, tels que fille, père, mère, y sont employés avec une négligence déconcer-
tante : Mes appelle tantôt Houi, tantôt Neshi, « son père », Ournero est désignée comme
fille cle Neshi, mère de Houi; Noubnofret se dit elle-même fille de Neshi tandis que
Mès en parle comme de sa propre mère; Houi, de son côté, est, d'après ce qu'en disent
les témoins, fils d'Ournero et fils de Neshi, qui pourtant était, d'après ces mêmes dé-
positions, père d'Ournero. Et ce bon Neshi, que tout le monde nomme père devant les
tribunaux, vivait, Ai. Gardiner l'a parfaitement vu, du temps d'Amosis Ier, c'est-à-dire
quelques trois cents ans avant Ramsès II, sous lequel Mès portait plainte.
Si nous ne savions rien de l'histoire de la XVIfl6 dynastie, personne n'oserait in-
troduire dans le tableau généalogique, tel que l'a dessiné M. Gardiner d'après les données
de l'inscription de Mès, les « plusieurs générations » que le savant anglais a cru devoir
supposer (avec raison, d'ailleurs) omises dans l'inscription et les actes du procès. On
conclurait alors qu'Amosis a vécu quatre générations au plus avant Ramsès, et que
toute la durée de la XVIIIe dynastie n'avait pas beaucoup dépassé cent à cent cin-
quante années.
Il faut donc, dès qu'on se trouve en présence de substantifs tels que ceux que nous
avons cités plus haut, se mettre en garde contre toute sorte de déceptions, il faut pou-
voir contrôler indépendamment ces généalogies pour pouvoir s'en servir. Pour des
phrases comme H 1 «™, etc., le cas est différent, cela va sans dire.
tion des rois Sebekrnsaf avec lesquels elle parait liée par la forme du nom et par le style de ses monuments.
Jusqu'ici tout va bien quoiqu'il ne [misse loujours s'agir que de probabilités et d'hypothèses.
Mais M. Pieper va plus loin. Au moyen d'une généalogie, il établit que le roi Sebekmsaf II vivait à peu
près trois générations avant un certain Rn-snb, dont le tombeau se trouve à El-Kab. Rn-snb mentionne une
| fi | awvw . La phrase est intraduisible, car nous ignorons le sens exact
du ,V^VN) et il est hardi d'admettre sur ce témoignage que Rn-snb vivait du temps de la reine Snb-sn. Mais
il est difficile d'admettre que cette reine Snb-sn ne puisse être autre que la reine Snb-sn, femme du roi Nefer-
hotep, et d'en conclure que les Intef et Sebekmsaf doivent être placés trois générations avant les Sebek-
hotep. Je ne dis pas qu'il est impossible que M. Pieper soit dans le vrai, mais je ne voudrais pas voir appa-
raître dans un traité chronologique la phrase que voici : « Ainsi que M. Pieper l'a prouve, les Intef et
Sebekmsaf, d'une part, sont contemporains et parents de la reine Aahhotep; d'autre part, il n'y a que trois
générations entre eux et les Sebekhotep. » Il n'y a donc, jusqu'à nouvel ordre, rien de décidé sur la place
que les Intef et Sebekmsaf ont occupée, relativement aux Sebekhotep, et, pour ma part, je continue à être
de l'avis de M. Pétrie, qui, dans sou Histoire, t. I, p. 222, place les Sebekmsaf, soit dans la XVIe, soit dans la
XIIIe dynastie : je penche vers la XVI'- dynasiie, par la simple raison que les Intef, qui peut-être étaient en
relation de famille avec la dernière princesse de la maison des Sebekmsaf, me paraissent, par des raisons
archéologiques, appartenir à la XVIIe dynasiie.
dinaire par père, mère, frère. Il était naturel de supposer que ces mots, au moins dans
des documents officieux ou historiques, contenaient une notion exacte du degré de pa-
renté qui reliait une personne à une autre.
Or, l'inscription de Mes, que M. Gardiner vient de commenter avec tant de succès,
nous révèle un fait des plus surprenants : c'est la narration d'un procès de familles, ce
sont des pièces justificatives où l'exactitude en matière de généalogie, dirait-on, était
de prime importance. Cependant, ainsi que l'a très bien vu M. Gardiner, les mots de
parenté, tels que fille, père, mère, y sont employés avec une négligence déconcer-
tante : Mes appelle tantôt Houi, tantôt Neshi, « son père », Ournero est désignée comme
fille cle Neshi, mère de Houi; Noubnofret se dit elle-même fille de Neshi tandis que
Mès en parle comme de sa propre mère; Houi, de son côté, est, d'après ce qu'en disent
les témoins, fils d'Ournero et fils de Neshi, qui pourtant était, d'après ces mêmes dé-
positions, père d'Ournero. Et ce bon Neshi, que tout le monde nomme père devant les
tribunaux, vivait, Ai. Gardiner l'a parfaitement vu, du temps d'Amosis Ier, c'est-à-dire
quelques trois cents ans avant Ramsès II, sous lequel Mès portait plainte.
Si nous ne savions rien de l'histoire de la XVIfl6 dynastie, personne n'oserait in-
troduire dans le tableau généalogique, tel que l'a dessiné M. Gardiner d'après les données
de l'inscription de Mès, les « plusieurs générations » que le savant anglais a cru devoir
supposer (avec raison, d'ailleurs) omises dans l'inscription et les actes du procès. On
conclurait alors qu'Amosis a vécu quatre générations au plus avant Ramsès, et que
toute la durée de la XVIIIe dynastie n'avait pas beaucoup dépassé cent à cent cin-
quante années.
Il faut donc, dès qu'on se trouve en présence de substantifs tels que ceux que nous
avons cités plus haut, se mettre en garde contre toute sorte de déceptions, il faut pou-
voir contrôler indépendamment ces généalogies pour pouvoir s'en servir. Pour des
phrases comme H 1 «™, etc., le cas est différent, cela va sans dire.
tion des rois Sebekrnsaf avec lesquels elle parait liée par la forme du nom et par le style de ses monuments.
Jusqu'ici tout va bien quoiqu'il ne [misse loujours s'agir que de probabilités et d'hypothèses.
Mais M. Pieper va plus loin. Au moyen d'une généalogie, il établit que le roi Sebekmsaf II vivait à peu
près trois générations avant un certain Rn-snb, dont le tombeau se trouve à El-Kab. Rn-snb mentionne une
| fi | awvw . La phrase est intraduisible, car nous ignorons le sens exact
du ,V^VN) et il est hardi d'admettre sur ce témoignage que Rn-snb vivait du temps de la reine Snb-sn. Mais
il est difficile d'admettre que cette reine Snb-sn ne puisse être autre que la reine Snb-sn, femme du roi Nefer-
hotep, et d'en conclure que les Intef et Sebekmsaf doivent être placés trois générations avant les Sebek-
hotep. Je ne dis pas qu'il est impossible que M. Pieper soit dans le vrai, mais je ne voudrais pas voir appa-
raître dans un traité chronologique la phrase que voici : « Ainsi que M. Pieper l'a prouve, les Intef et
Sebekmsaf, d'une part, sont contemporains et parents de la reine Aahhotep; d'autre part, il n'y a que trois
générations entre eux et les Sebekhotep. » Il n'y a donc, jusqu'à nouvel ordre, rien de décidé sur la place
que les Intef et Sebekmsaf ont occupée, relativement aux Sebekhotep, et, pour ma part, je continue à être
de l'avis de M. Pétrie, qui, dans sou Histoire, t. I, p. 222, place les Sebekmsaf, soit dans la XVIe, soit dans la
XIIIe dynastie : je penche vers la XVI'- dynasiie, par la simple raison que les Intef, qui peut-être étaient en
relation de famille avec la dernière princesse de la maison des Sebekmsaf, me paraissent, par des raisons
archéologiques, appartenir à la XVIIe dynasiie.