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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 28.1906

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Nr. 1-2
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Maspero, Gaston: La XIIe dynastie de Manéthon
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https://doi.org/10.11588/diglit.12675#0016
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LA XIIe DYNASTIE DE MANÉTHON

par

G. Maspero

Il ne me reste plus, pour avoir complété les études sur Manéthon que j'ai com-
mencées dans ce Recueil, il y a douze ans, qu'à examiner les parties où l'historien
traitait de la première période thébaine, c'est-à-dire de la XIIe dynastie et des dy-
nasties qui la suivirent jusqu'à l'expulsion des Pasteurs. La matière y est moins abon-
dante que pour les époques dont j'ai parlé antérieurement, mais le peu qui en reste
nous amène aux mêmes conclusions et nous oblige à déclarer que l'élément romanesque
y avait supplanté largement l'élément historique.

§ I

Entre la fin de la VIe dynastie et le commencement de la XIIe, les listes ne nous
ont conservé que deux notes fort courtes, mais qui toutes les deux sont évidemment em-
pruntées à des contes populaires. Elles placent, après la mort de Nitôkris, une dynastie
memphite, la VIIe de la série, dont les soixante-dix rois auraient régné soixante-dix
jours1. C'est la donnée première, qu'Africain nous a transmise fidèlement : Eusèbe,
qu'elle scandalisa sans doute, essaya de la corriger en réduisant le nombre des Pha-
raons éphémères à cinq, puis son traducteur arménien transforma les'jours en années
et il arriva ainsi au chiffre vraisemblable de cinq rois pour soixante-quinze ans. On
explique le fait en supposant, par exemple, que les chronographes égyptiens, trouvant
dans les Annales, après la mort tragique de Nitôkris, la mention d'un interrègne de
soixante-dix jours, durant lequel les notables de Memphis auraient administré la
chose publique chacun pendant un jour, auraient transformé l'interrègne en une dy-
nastie et les régents en autant de Pharaons*2. L'explication est ingénieuse, et en soi-
même, je la crois vraie, mais non pas dans le sens où on la prend d'ordinaire. J'37 re-
connais en effet un trait de roman, et je le rattache à la légende de Nitôkris, ainsi qu'il
est nécessaire : après avoir raconté comment le peuple de Memphis avait puni la reine,
l'auteur introduisait l'épisode des soixante-dix jours et terminait son récit par l'élection
d'un roi choisi probablement parmi les soixante-dix régents, comme Psammétique le
fut plus tard parmi les dodécarques. La restitution que je propose ainsi peut n'être pas
exacte; ce qui reste vrai, c'est que la VIII6 dynastie, sous la forme que Manéthon lui
prête, n'a rien de commun avec l'histoire, mais qu'elle tient uniquement du roman. On
ne saurait nier qu'il n'en fût de même pour ce qui nous est rapporté d'Akhthoès, le
premier Pharaon héracléopolitain : « il avait été plus cruel que tous ceux qui l'avaient
» précédé, et il avait accablé de maux l'Egypte entière, puis il était devenu fou fu-

1. Unger, Manetho, p. 107.

2. Unger, Manetho, p. 108-109; Lauth, Aus JEgypten'v Vorzeit, p. 169-170.
 
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