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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 28.1906

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Nr. 1-2
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Goleniščev, Vladimir S.: Le papyrus n° 1115 de l'Ermitage impérial de Saint-Pétersbourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.12675#0082
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LE PAPYRUS N° 1115 DE L'ERMITAGE IMPÉRIAL

Ici je ne veux qu'attirer l'attention du lecteur sur la ressemblance qui, même sans
l'intermédiaire du conte égyptien, se remarque entre maints contes de l'Odyssée et les
aventures de Sindbad le Marin, car, si ces points de contact pouvaient, jusqu'à présent,
être expliqués par des emprunts faits par la littérature arabe à l'Odyssée, ils acquiè-
rent une toute autre importance dès que l'on admet que quelques-uns de ces contes ont,
indépendamment les uns des autres, puisé à une seule et même source, dont l'existence
doit remonter à une époque très ancienne, sans doute plus ancienne que notre manuscrit
égyptien, qui, lui, date de l'époque de la XIIe dynastie égyptienne. Que les aventures
de Sindbad le Marin aient conservé en quelques parties un lien plus grand que même
['Odyssée avec le stock de contes excessivement anciens dont elles procèdent et
dont, à mon avis, tirent leur origine aussi les récits des aventures d'Ulysse, c'est ce
qui ressort, entre autres ', du fait que la légende de l'oiseau Rokh, mentionnée dans les
voyages de Sindbad mais absolument ignorée dans Y Odyssée, doit avoir été connue
de très bonne heure des anciens Égyptiens. En effet, je ne crois pas me tromper en
reconnaissant une trace du Rokh dans le déterminatif en forme d'oiseau, qui, dans les
inscriptions égyptiennes, même à des époques très anciennes (à comparer, par exemple,
les inscriptions des Pyramides), sert de déterminatif ou de remplaçant pour la syllabe

, etc.

« les hommes», aies humains». A en juger par ce signe hiéroglyphique, un certain

r+kh dans le mot ^j^J^'
hommes», aies humains». A en j
oiseau, peut-être fantastique2, portait chez les anciens Égyptiens le nom de

et ce nom rappelle trop celui du Rokh des contes arabes, pour que nous ne soyons

pas tentés d'identifier les deux oiseaux. Du reste, comme dans les contes arabes, les
voyages aériens à l'aide d'un oiseau n'étaient pas contraires aux idées des Égyptiens,
car déjà dans leur ancienne littérature religieuse nous voyons le défunt s'adresser à la
barque du ciel en la menaçant, au cas où elle ne voudrait pas le transporter là où elle a
l'habitude de transporter les dieux, de se mettre sur l'aile de Thot (c'est-à-dire sur
l'aile de Thot sous sa forme d'oiseau, d'ibis) et cl'y parvenir quand même par ce moyen
{Pyr. d'Ounas, 491/492 = Pépi I, 192 = Merenrà I, 364 — Pêpi II, 916).

1. Ainsi, nous pouvons reconnaître un lien entre les contes de Sindbad le Marin et d'anciens contes phé-
niciens dans la légende de l'île de Kâçel (premier voyage de Sindbad), que nous retrouvons, dans le Périple
d'Hannon, appliquée à une ile située près du « Cap Occidental », 'Ecruspou Kspaç (voir Hannonis Ca.rthagi-
niensis periplus, éd. Didot, § 14). A comparer aussi de curieux rapprochements entre des contes et des
légendes arabes et différends épisodes de l'Odyssée chez Reinhold Sigismund, Die Aromata in ihrer Bedeu-
tung fiir Religion, Sitlen, Gebrâuche, Handel und Géographie des Alterthums bis su den ersten Jahrhun-
derten unserer Zeitrechung, Leipzig, 1884, pp. 104/105 et 110.

2. Pour un être fantasiique servant de signe syllabique et de déterminatif. je peux citer l'image du

griffon seulement ce signe ne se rencontre pas dans des inscriptions aussi anciennes que celles des

Pyramides.

3. Il serait bien désirable que de bonnes représentations de cet oiseau fussent relevées et publiées avec
îe même soin que l'ont été quelques-uns des signes de l'écriture hiéroglyphique, qui ont été publiés par
M. Grififith dans les ouvrages suivants : Archœologieal Suroey of Egypt : Fifth Memoir — Beni Hassan, III;
Sixth Memoir— Collection of Hieroglgphs, etc.; Secenth Memoir—■ Beni Hassan, IV.
 
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