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A PROPOS DE L'OSTRACON 25074 DU MUSÉE DU CAIRE
56. — (L. 182). Les mots é
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S=5 ! I I
se retrouvent tels quels à la ligne 67 du papyrus III de Berlin (Lepsius, Denkm., VI, 111, et
Erman, Gespràch eines Lebensmùden, p. 44). Ils peuvent être traduits de deux manières :
premièrement, selon le sens qu'on veut donner au mot clui signifie tout aussi bien
« écouter » dans le sens d'« entendre », qu' « écouter » dans le sens d'« obéir » et, deuxième-
ment, selon qu'on préfère rapporter le datif ^ (\ \ ^ o<=> 011 ^ ^j^' ^'0^CI ^es deux
traductions, dont l'une et l'autre peut être défendue au point de vue grammatical : « Écoute-moi.
car il est bon d'écouter (c'est-à-dire d'exaucer la prière) des gens » et : « Écoute-moi, car il est
bon dans le sens : « il est avantageux ») pour les gens d'écouter (c'est-à-dire d'« obéir »). »
Comme dans notre cas c'est un inférieur qui parle à son supérieur, je ne pense pas qu'il puisse
être question d'obéissance, et c'est la première de ces deux versions que je trouve la plus
naturelle dans notre cas. La seconde est plutôt de mise dans la phrase de construction très
ressemblante à la nôtre, que nous lisons à la page 16, 1. 3, du Papyrus Prisse :
« il est avantageux pour un fils d'obéir », car deux lignes plus loin, le sens du verbe
/WW\A V-7
.^J^, employé ici, est expliqué par la phrase : ^ ijf) jt^<:=^ Q (( l'obéissance est
mieux que tout » (voir Erman, /. L).
57. — (Ll. 185-186). Le sens du dicton, qui termine la supplique de l'Égyptien, me paraît
être : (( Est-ce possible que Pharaon abandonne, pour ainsi dire, immole celui à qui il avait
déjà commencé à témoigner son attention en le prenant au nombre de ses serviteurs ? Non
certes, Pharaon ne serait pas si cruel et ne refuserait pas d'ajouter à ces bienfaits encore
d'autres, sinon ce serait la même chose que donner de l'eau à un oiseau qu'on se voit obligé
d'égorger quelques instants après. »
A PROPOS DE L'OSTRACON 25074 DU MUSÉE DU CAIRE
PAR
Fr. AV. von Bissing
M. Spiegelberg1, dans ses notes sur la belle publication des Ostraca du Caire,
par M. Daressy, a bien donné la bonne explication de la curieuse représentation de
l'ostracon du Caire 25074 : c'est la déesse Nouït qui enfante le jeune soleil. Mais il
paraît ne pas avoir remarqué qu'il existe encore dans les tombeaux royaux de Thôbes
(d'où proviennent la plupart des ostraca du Caire), pour ainsi dire, la copie duclit
ostracon : voyez Lefébure, Les Hypogées royaux de Thèhes, pl. 22 (19 du tombeau
de Ramsès IX). Il serait intéressant de savoir si dans l'original il n'y a pas de trace de
la figure du jeune Râ.
Voilà une confirmation de l'explication cle M. Spiegelberg et en même temps une
indication intéressante de l'usage auquel servaient ces ostraca cle Biban-el-Molouk2.
1. O. L. Z., 1902, p. 31u.
2. Je ne veux pas dire par là que l'ostracon 25074 ne put avoir servi que pour le tombeau de Ramsès ix;
la représentation ne devait pas être unique, et c'est peut-être pour tel autre tombeau aujourd'hui détruit que
l'ostracon a servi de modèle.
A PROPOS DE L'OSTRACON 25074 DU MUSÉE DU CAIRE
56. — (L. 182). Les mots é
^ /wwv\ ^^yj]
S=5 ! I I
se retrouvent tels quels à la ligne 67 du papyrus III de Berlin (Lepsius, Denkm., VI, 111, et
Erman, Gespràch eines Lebensmùden, p. 44). Ils peuvent être traduits de deux manières :
premièrement, selon le sens qu'on veut donner au mot clui signifie tout aussi bien
« écouter » dans le sens d'« entendre », qu' « écouter » dans le sens d'« obéir » et, deuxième-
ment, selon qu'on préfère rapporter le datif ^ (\ \ ^ o<=> 011 ^ ^j^' ^'0^CI ^es deux
traductions, dont l'une et l'autre peut être défendue au point de vue grammatical : « Écoute-moi.
car il est bon d'écouter (c'est-à-dire d'exaucer la prière) des gens » et : « Écoute-moi, car il est
bon dans le sens : « il est avantageux ») pour les gens d'écouter (c'est-à-dire d'« obéir »). »
Comme dans notre cas c'est un inférieur qui parle à son supérieur, je ne pense pas qu'il puisse
être question d'obéissance, et c'est la première de ces deux versions que je trouve la plus
naturelle dans notre cas. La seconde est plutôt de mise dans la phrase de construction très
ressemblante à la nôtre, que nous lisons à la page 16, 1. 3, du Papyrus Prisse :
« il est avantageux pour un fils d'obéir », car deux lignes plus loin, le sens du verbe
/WW\A V-7
.^J^, employé ici, est expliqué par la phrase : ^ ijf) jt^<:=^ Q (( l'obéissance est
mieux que tout » (voir Erman, /. L).
57. — (Ll. 185-186). Le sens du dicton, qui termine la supplique de l'Égyptien, me paraît
être : (( Est-ce possible que Pharaon abandonne, pour ainsi dire, immole celui à qui il avait
déjà commencé à témoigner son attention en le prenant au nombre de ses serviteurs ? Non
certes, Pharaon ne serait pas si cruel et ne refuserait pas d'ajouter à ces bienfaits encore
d'autres, sinon ce serait la même chose que donner de l'eau à un oiseau qu'on se voit obligé
d'égorger quelques instants après. »
A PROPOS DE L'OSTRACON 25074 DU MUSÉE DU CAIRE
PAR
Fr. AV. von Bissing
M. Spiegelberg1, dans ses notes sur la belle publication des Ostraca du Caire,
par M. Daressy, a bien donné la bonne explication de la curieuse représentation de
l'ostracon du Caire 25074 : c'est la déesse Nouït qui enfante le jeune soleil. Mais il
paraît ne pas avoir remarqué qu'il existe encore dans les tombeaux royaux de Thôbes
(d'où proviennent la plupart des ostraca du Caire), pour ainsi dire, la copie duclit
ostracon : voyez Lefébure, Les Hypogées royaux de Thèhes, pl. 22 (19 du tombeau
de Ramsès IX). Il serait intéressant de savoir si dans l'original il n'y a pas de trace de
la figure du jeune Râ.
Voilà une confirmation de l'explication cle M. Spiegelberg et en même temps une
indication intéressante de l'usage auquel servaient ces ostraca cle Biban-el-Molouk2.
1. O. L. Z., 1902, p. 31u.
2. Je ne veux pas dire par là que l'ostracon 25074 ne put avoir servi que pour le tombeau de Ramsès ix;
la représentation ne devait pas être unique, et c'est peut-être pour tel autre tombeau aujourd'hui détruit que
l'ostracon a servi de modèle.