[5] NOTES DE GRAMMAIRE ÉGYPTIENNE. 77
Il y a là des survivances en partie purement graphiques M; les personnes y sont
entièrement confondues'2'; mais il est aisé de remonter progressivement aux différen-
ciations anciennes. On déduit ainsi clairement et brièvement que la ire personne en
kwj a, à un moment donné, formé paradigme avec les deux autres. La question
ainsi posée, c'est sans nul doute aux adversaires d'Erman qu'il incombe de faire la
preuve contraire.
Reste la question de nomenclature, rtPseudo-participe v>, j'en conviens, à mon
oreille est rude. Et puis qu'est-ce que cela signifie au juste, si ce n'est qu'ancienne-
ment on employait à tort le mot ce participe n ? Perpétuer le souvenir de cette erreur
n'est pas d'un intérêt capital. On voudrait découvrir le vocable représentatif des
principales caractéristiques positives de cet élément linguistique; mais c'est là un
problème dont la solution ne se présente pas d'emblée, car il s'agit d'appliquer une
seule dénomination à des choses fort différentes et même contradictoires. Etendre à
l'égyptien hiéroglyphique l'appellation ce qualitatifs du copte, c'est laisser de côté les
exemples anciens où la forme verbale est employée seule et dans la narration. Il en
est de même pour Zustandsform (Rœder)(3). Si l'on se place au point de vue synta-
xique, il faudrait deux termes distincts. Au contraire les apparences morphologiques
commandent l'unification. C'est donc à cet ordre d'idées qu'il conviendrait de s'adresser
de préférence. Une distinction entre la conjugaison à suffixes et celle à affixes ne
serait pas illogique. Mais les deux termes ne sont pas assez nettement différenciés et
nul ne peut faire que le premier n'ait été employé pour le second par nombre d'au-
teurs. Adopter «ancienne flexions, comme Lesquier, à l'exemple d'Erman, mais â
l'exclusion de ce pseudo-participe n, c'est préjuger de questions touchant à la préhistoire
de la langue et qui sont encore loin d'être élucidées entièrement Il y a le même
inconvénient à parler de ce parfait sémitiques avec P. Tresson^. Tâchons de voir
clair dans nos propres affaires avant de nous adresser à la grammaire comparée.
Ainsi je ne vois pas actuellement par quoi remplacer l'inélégant pseudo-participe. Le
(1) Sur ces formes démotiques en -h, qui répondent d'ailleurs le plus souvent à la t" personne singulier,
cf. notamment : Griffitii, Rylands, p. 396; Spiegelberg, Bem. Stud., V, note 1/17, etc.
<a) C'est, je crois, une de ces formes irrégulières du pseudo-participe qu'il faut voir dans l'expression
JL."©*^^ ^u t°m':,eau de Pétosiris (G. Lefebvre, Annales du Service, XX, p. 118, n. 1).
(3) Et aussi pour le rrpermansif» assyrien.
<,,) A propos de priorité, on peut se poser une question. Admettons que le « pseudo-participe » soit bien la
plus ancienne flexion égyptienne connue. Erman (ZDMG, XLVI, p. io4-io5) affirme, après Krebs, que
l'emploi du « pseudo-participe « comme attribut verbal dans ce quïl appelle une pbrase nominale, est ancien,
mais secondaire. Ainsi hmt'h'tj «die Frau steht», serait secondaire. Alors je me demande comment, dans la
plus ancienne forme concevable de la langue égyptienne, on exprimait l'idée : tria femme est debout».
(6> L'Inscription d'Ouni. L'auteur se sert aussi de l'expression rftemps en tout», même lorsqu'il s'agit
des 2" et 3° personnes. En principe il n'y a là rien de choquant. Amo représente bien pour nous tout un
verbe. Cependant il faut tenir compte de ce que certains grammairiens voient encore dans celte forme en
Icoui le seul témoin conservé d'un paradigme perdu.
Il y a là des survivances en partie purement graphiques M; les personnes y sont
entièrement confondues'2'; mais il est aisé de remonter progressivement aux différen-
ciations anciennes. On déduit ainsi clairement et brièvement que la ire personne en
kwj a, à un moment donné, formé paradigme avec les deux autres. La question
ainsi posée, c'est sans nul doute aux adversaires d'Erman qu'il incombe de faire la
preuve contraire.
Reste la question de nomenclature, rtPseudo-participe v>, j'en conviens, à mon
oreille est rude. Et puis qu'est-ce que cela signifie au juste, si ce n'est qu'ancienne-
ment on employait à tort le mot ce participe n ? Perpétuer le souvenir de cette erreur
n'est pas d'un intérêt capital. On voudrait découvrir le vocable représentatif des
principales caractéristiques positives de cet élément linguistique; mais c'est là un
problème dont la solution ne se présente pas d'emblée, car il s'agit d'appliquer une
seule dénomination à des choses fort différentes et même contradictoires. Etendre à
l'égyptien hiéroglyphique l'appellation ce qualitatifs du copte, c'est laisser de côté les
exemples anciens où la forme verbale est employée seule et dans la narration. Il en
est de même pour Zustandsform (Rœder)(3). Si l'on se place au point de vue synta-
xique, il faudrait deux termes distincts. Au contraire les apparences morphologiques
commandent l'unification. C'est donc à cet ordre d'idées qu'il conviendrait de s'adresser
de préférence. Une distinction entre la conjugaison à suffixes et celle à affixes ne
serait pas illogique. Mais les deux termes ne sont pas assez nettement différenciés et
nul ne peut faire que le premier n'ait été employé pour le second par nombre d'au-
teurs. Adopter «ancienne flexions, comme Lesquier, à l'exemple d'Erman, mais â
l'exclusion de ce pseudo-participe n, c'est préjuger de questions touchant à la préhistoire
de la langue et qui sont encore loin d'être élucidées entièrement Il y a le même
inconvénient à parler de ce parfait sémitiques avec P. Tresson^. Tâchons de voir
clair dans nos propres affaires avant de nous adresser à la grammaire comparée.
Ainsi je ne vois pas actuellement par quoi remplacer l'inélégant pseudo-participe. Le
(1) Sur ces formes démotiques en -h, qui répondent d'ailleurs le plus souvent à la t" personne singulier,
cf. notamment : Griffitii, Rylands, p. 396; Spiegelberg, Bem. Stud., V, note 1/17, etc.
<a) C'est, je crois, une de ces formes irrégulières du pseudo-participe qu'il faut voir dans l'expression
JL."©*^^ ^u t°m':,eau de Pétosiris (G. Lefebvre, Annales du Service, XX, p. 118, n. 1).
(3) Et aussi pour le rrpermansif» assyrien.
<,,) A propos de priorité, on peut se poser une question. Admettons que le « pseudo-participe » soit bien la
plus ancienne flexion égyptienne connue. Erman (ZDMG, XLVI, p. io4-io5) affirme, après Krebs, que
l'emploi du « pseudo-participe « comme attribut verbal dans ce quïl appelle une pbrase nominale, est ancien,
mais secondaire. Ainsi hmt'h'tj «die Frau steht», serait secondaire. Alors je me demande comment, dans la
plus ancienne forme concevable de la langue égyptienne, on exprimait l'idée : tria femme est debout».
(6> L'Inscription d'Ouni. L'auteur se sert aussi de l'expression rftemps en tout», même lorsqu'il s'agit
des 2" et 3° personnes. En principe il n'y a là rien de choquant. Amo représente bien pour nous tout un
verbe. Cependant il faut tenir compte de ce que certains grammairiens voient encore dans celte forme en
Icoui le seul témoin conservé d'un paradigme perdu.