102 L. SPELEERS. [17]
Au mort il est encore plus favorable, car lors du jugement de ce dernier (châp.
1 25) il justifie celui dont la voix est étouffée (1. 4); il défend la cause du malheureux
(1. h, 7) en le justifiant contre ses adversaires (Nav., II, 1. 10, 11) (comme il fit lors
du procès de Seth et ses partisans contre Osiris pour enlever à ce dernier la royauté).
Après le jugement et lorsque le mort a été reçu dans le monde funéraire, Thot
chasse l'obscurité et l'orage (la colère des dieux) pour apaiser Unnefer, pour donner
de l'air frais à Osiris (1. 5); il fait même pénétrer le soleil Ré dans les antres mysté-
rieux (du monde souterrain) pour vivifier le cœur d'Urdieb (1. 6). Les paroles char-
meresses aussi donnent l'air frais à Urdieb (I. 11), et c'est en faveur de lui surtout
qu'il rédigea ce livre qui doit lui rendre de l'air, chasser ses ennemis, le revêtir de
ses formes, l'entourer de protection (1. 2) afin qu'il vive dans le monde des morts
(1. 19) et que sa vie soit éternelle (1. 2 5 et suiv.).
Aux morts et aux vivants à la fois il rend des services; car dès la naissance (1. 5)
il donne l'air frais à Urdieb-Osiris, il chasse l'ennemi (1. 1) et le furieux (1. 9); il sauve
le faible (malheureux) (des mains) du fort (Nesit., 1. 12), il adoucit les peines du
cœur et apaise les furieux (Nesit., 1. i3). A la mort d'Osiris, il fait l'offrande et con-
tribue à sa momification (Nav., I, 1. 22-23).
Les dieux eux-mêmes bénéficient de sa générosité; car il assiste au tribunal delà
justice comme témoin des dieux (1. 3, /1), et ceux-ci l'aiment pour ses discours
(Nesit., 1. i4); il apaise Horus après la lutte contre son ennemi Seth (Nav., I,
1. 19-20).
COMMENTAIRE.
Après ce qui précède, il reste peu à dire du chapitre clxxxu, car nous savons de
quels fragments puisés à diverses sources il se compose, quels en sont les principaux
acteurs, quel en est le bénéficiaire et quels sont les avantages que la lecture ou la
présence du livre doivent accorder à ce dernier. Cependant le texte comporte une
série d'allusions dont quelques-unes nous paraissent incompréhensibles, et dont
d'autres plus explicites méritent notre attention. Nous allons les faire passer dans
l'ordre dans lequel le texte les énumèrc.
Déjà, le titre en contient plusieurs qui indiquent le caractère funéraire du livre :
«Livre de la durée d'Osiris», c'est-à-dire livre par la force magique duquel le mort
continuera à exister dans l'autre monde, après avoir passé par une série d'épreuves,
comme le jugement de son âme, et où il vivra en compagnie de certains génies dans
un des nombreux endroits qui composent le monde souterrain. On trouve plus loin
un complément (Nav., 1,1. 19) à cette idée : après que le mort a recouvré l'exercice
de ses membres (cœur, nez), il redevient jeune comme Ré, et «dure en vie»; c'est du
reste par cette idée de vivre éternellement que le chapitre se termine (1. 25, 3o) et
ce qui correspond au titre d'Osiris si souvent indiqué : -w|o| et maître de l'éternité».
Au mort il est encore plus favorable, car lors du jugement de ce dernier (châp.
1 25) il justifie celui dont la voix est étouffée (1. 4); il défend la cause du malheureux
(1. h, 7) en le justifiant contre ses adversaires (Nav., II, 1. 10, 11) (comme il fit lors
du procès de Seth et ses partisans contre Osiris pour enlever à ce dernier la royauté).
Après le jugement et lorsque le mort a été reçu dans le monde funéraire, Thot
chasse l'obscurité et l'orage (la colère des dieux) pour apaiser Unnefer, pour donner
de l'air frais à Osiris (1. 5); il fait même pénétrer le soleil Ré dans les antres mysté-
rieux (du monde souterrain) pour vivifier le cœur d'Urdieb (1. 6). Les paroles char-
meresses aussi donnent l'air frais à Urdieb (I. 11), et c'est en faveur de lui surtout
qu'il rédigea ce livre qui doit lui rendre de l'air, chasser ses ennemis, le revêtir de
ses formes, l'entourer de protection (1. 2) afin qu'il vive dans le monde des morts
(1. 19) et que sa vie soit éternelle (1. 2 5 et suiv.).
Aux morts et aux vivants à la fois il rend des services; car dès la naissance (1. 5)
il donne l'air frais à Urdieb-Osiris, il chasse l'ennemi (1. 1) et le furieux (1. 9); il sauve
le faible (malheureux) (des mains) du fort (Nesit., 1. 12), il adoucit les peines du
cœur et apaise les furieux (Nesit., 1. i3). A la mort d'Osiris, il fait l'offrande et con-
tribue à sa momification (Nav., I, 1. 22-23).
Les dieux eux-mêmes bénéficient de sa générosité; car il assiste au tribunal delà
justice comme témoin des dieux (1. 3, /1), et ceux-ci l'aiment pour ses discours
(Nesit., 1. i4); il apaise Horus après la lutte contre son ennemi Seth (Nav., I,
1. 19-20).
COMMENTAIRE.
Après ce qui précède, il reste peu à dire du chapitre clxxxu, car nous savons de
quels fragments puisés à diverses sources il se compose, quels en sont les principaux
acteurs, quel en est le bénéficiaire et quels sont les avantages que la lecture ou la
présence du livre doivent accorder à ce dernier. Cependant le texte comporte une
série d'allusions dont quelques-unes nous paraissent incompréhensibles, et dont
d'autres plus explicites méritent notre attention. Nous allons les faire passer dans
l'ordre dans lequel le texte les énumèrc.
Déjà, le titre en contient plusieurs qui indiquent le caractère funéraire du livre :
«Livre de la durée d'Osiris», c'est-à-dire livre par la force magique duquel le mort
continuera à exister dans l'autre monde, après avoir passé par une série d'épreuves,
comme le jugement de son âme, et où il vivra en compagnie de certains génies dans
un des nombreux endroits qui composent le monde souterrain. On trouve plus loin
un complément (Nav., 1,1. 19) à cette idée : après que le mort a recouvré l'exercice
de ses membres (cœur, nez), il redevient jeune comme Ré, et «dure en vie»; c'est du
reste par cette idée de vivre éternellement que le chapitre se termine (1. 25, 3o) et
ce qui correspond au titre d'Osiris si souvent indiqué : -w|o| et maître de l'éternité».