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Speleers, Louis: Le chapitre CLXXXII du Livre des Morts
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104 L. SPELEERS. [19]
L'antre mystérieux (1. 6) où Ré vient revivifier l'âme du mort est un des Endroits de
l'autre monde (l'Occident) où séjourne le mort entouré de certains génies.
Dans le chapitre xvn, un passage mentionne le génie cité ligne î k, Nârf (cf. Grapow,
Religiose Urhunden, p. 41., 43, 3g); ce génie est à la tête de sept autres génies, I «=»
♦ ■—1 1 I "* — VIT^^'—; avec eux il ioue un rôle devant la neuvaine
divine; il faut remarquer que les éditions de Grapow le nomment le et Grand Nam
p. 4i, le crGrand Narfn p. 43, Narf wrf. . . (corrompu) p. 46; tandis que le sarco-
phage de Ma du Moyen Empire des Musées Royaux du Cinquantenaire W, le nomme
à la fois Nar et Nar le Grand, 1. 5?!, 53.
Plusieurs fois on mentionne la couronne blanche (hd-t) celle de la Haute-Egypte;
c'est Osiris qui la porte (Nav., II, 1. 13-i 5 ; Nesit., 1. 25), considéré comme roi de tous
les pays et surtout de l'Egypte; son fils Horus, qui venge le tort que Seth lui a fait, lui
succédera dans la charge qu'assumait jadis Atum, celle de gouverner le monde.
Que fait Halhor dans cette joie universelle de la ligne 21, car c'est elle qui, dans sa
fureur, anéantit une partie des hommes (texte de la Vache : Mém. Miss. Caire, t. II,
fig. i3, et t. III, 1. i6)? Notre texte affirme que par l'action de Ré, le monde est
devenu si heureux, que la terrible déesse même participe à la joie.
Ligne 17 (Nav., II) on parle de la naissance à'Uîinefer fils d'Atum après la colère.
On se demande s'il s'agit de cette catastrophe qui mit fin au régime pendant lequel
Ré vivait sur terre comme le mentionne le texte de la Vache (Mission, t. II, 1. 1;
t. III, 1. 1), ou de cette lutte qui mit aux prises Seth et Horus.
Les paroles que prononce Thot (Nav., I, 1. 19 à s5) rappellent des allusions à
la lutte d'Osiris-Seth. Osiris est resté en vie, malgré les tentatives déicides de Seth;
Thot a ensuite apaisé Horus, réjoui les Rehui, lavé le sang du combat, calmé les
furieux, fait l'offrande; enfin il a remis le coude d'Osiris et lui a rendu les soins
qu'exige toute momie (ici son rôle se confond avec celui d'Anubis). Grâce à ces soins,
Osiris ou le mort jouira de la vie éternelle dans l'autre monde.
L. Sl'eleers.
(1) Publié par Louis Speleers, dans le Recueil d'études épjptologiques dédiées à... Champollion, 192a,
p. 6^2.
L'antre mystérieux (1. 6) où Ré vient revivifier l'âme du mort est un des Endroits de
l'autre monde (l'Occident) où séjourne le mort entouré de certains génies.
Dans le chapitre xvn, un passage mentionne le génie cité ligne î k, Nârf (cf. Grapow,
Religiose Urhunden, p. 41., 43, 3g); ce génie est à la tête de sept autres génies, I «=»
♦ ■—1 1 I "* — VIT^^'—; avec eux il ioue un rôle devant la neuvaine
divine; il faut remarquer que les éditions de Grapow le nomment le et Grand Nam
p. 4i, le crGrand Narfn p. 43, Narf wrf. . . (corrompu) p. 46; tandis que le sarco-
phage de Ma du Moyen Empire des Musées Royaux du Cinquantenaire W, le nomme
à la fois Nar et Nar le Grand, 1. 5?!, 53.
Plusieurs fois on mentionne la couronne blanche (hd-t) celle de la Haute-Egypte;
c'est Osiris qui la porte (Nav., II, 1. 13-i 5 ; Nesit., 1. 25), considéré comme roi de tous
les pays et surtout de l'Egypte; son fils Horus, qui venge le tort que Seth lui a fait, lui
succédera dans la charge qu'assumait jadis Atum, celle de gouverner le monde.
Que fait Halhor dans cette joie universelle de la ligne 21, car c'est elle qui, dans sa
fureur, anéantit une partie des hommes (texte de la Vache : Mém. Miss. Caire, t. II,
fig. i3, et t. III, 1. i6)? Notre texte affirme que par l'action de Ré, le monde est
devenu si heureux, que la terrible déesse même participe à la joie.
Ligne 17 (Nav., II) on parle de la naissance à'Uîinefer fils d'Atum après la colère.
On se demande s'il s'agit de cette catastrophe qui mit fin au régime pendant lequel
Ré vivait sur terre comme le mentionne le texte de la Vache (Mission, t. II, 1. 1;
t. III, 1. 1), ou de cette lutte qui mit aux prises Seth et Horus.
Les paroles que prononce Thot (Nav., I, 1. 19 à s5) rappellent des allusions à
la lutte d'Osiris-Seth. Osiris est resté en vie, malgré les tentatives déicides de Seth;
Thot a ensuite apaisé Horus, réjoui les Rehui, lavé le sang du combat, calmé les
furieux, fait l'offrande; enfin il a remis le coude d'Osiris et lui a rendu les soins
qu'exige toute momie (ici son rôle se confond avec celui d'Anubis). Grâce à ces soins,
Osiris ou le mort jouira de la vie éternelle dans l'autre monde.
L. Sl'eleers.
(1) Publié par Louis Speleers, dans le Recueil d'études épjptologiques dédiées à... Champollion, 192a,
p. 6^2.