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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 40.1923

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Chassinat, Émile: Les trouvailles de monnaies égyptiennes à légendes hiéroglyphiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12747#0142
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132 É. GHASSINAT. [2]

Ces découvertes répe'te'es, faites dans des localite's très distantes et à intervalles
aussi éloigne's, méritent d'être mises en évidence. Elles sont susceptibles, en effet, de
nous éclairer sur un point controversé de l'organisation économique des anciens
Egyptiens et de faire également justice d'une thèse que l'on persiste à défendre contre
l'évidence en écartant les documents qui lui sont opposés.

Avant d'entreprendre la description des monnaies de la dernière trouvaille que j'ai
eu la bonne fortune d'étudier, je crois utile de rappeler les raisons qui, suivant M. Hill,
démontrent la fausseté de la pièce provenant de Damanhour, la seule, à ma connais-
sance, dont les numismates se soient encore occupés. Elles sont assez nombreuses.
Les voici résumées : i° l'extrême platitude (jlatness) de la facture, qui est positive-
ment suspecte; 2° l'exécution du grènetis, qui n'est pas satisfaisante; 3° la difficulté
de concevoir pourquoi la même légende se rencontre à la fois sur les deux côtés de la
monnaie à l'exclusion de toute marque de l'autorité par qui elle a été émise; k° la
position du cheval serait peu fréquente; 5° des monnaies similaires, frappées en bas
métal, auraient été, dit-on, proposées à des touristes en Egypte; 6° presque tous
sinon tous les numismates qui ont vu la pièce se sont accordés à la condamner'1'.

Ces arguments sont loin d'être probants pour qui a eu l'original sous les yeux;
certains s'appuient en outre sur des considérations erronées. La nature de la facture
ne constitue pas un critérium d'une rigueur suffisante concernant l'authenticité d'une
médaille. La gravure des coins n'était pas, nécessairement, toujours confiée à des
artistes de premier ordre. Beaucoup sont au contraire l'œuvre d'ouvriers sans grand
talent. Le numéraire grec, si remarquablement parfait dans son ensemble, se montre
néanmoins souvent fort inégal. 11 est peu de séries qui ne fournissent, à côté d'exem-
plaires irréprochables, des pièces médiocres ou franchement mauvaises. Or, si la
monnaie incriminée n'est pas d'une haute qualité artistique, l'exécution en demeure
du moins fort honorable, supérieure même à celle de nombreuses monnaies grec-
ques indubitablement antiques.

L'objection se rapportant à la double légende et à l'absence d'une marque particu-
lière d'origine est plus sérieuse. Il est possible pourtant qu'elle soit fondée sur une
apparence trompeuse, que les monnaies trouvées au kôm Azizîyéh contribueront à
dissiper. Elle est en tout cas inspirée par la préoccupation de faire rentrer dans le
cadre des règles habituelles du monnayage un type monétaire singulier qui échappe
peut-être à la loi commune. En fait, M. Hill tient pour établi, — cela sans preuve
aucune, — que les Egyptiens devaient obligatoirement se conformer, en la circon-
stance, à une conception née du génie grec, dont ils étaient, nous le savons, si éloi-
gnés par ailleurs. Les Egyptiens, a écrit Hérodote (II, 35), erse sont donné des lois et
des institutions opposées à celles des autres hommes « ; et le témoignage nous en est
souvent fourni. La répétition du même type sur les deux faces d'une monnaie n'est

(1) G. F. Hill, Numismahc Chronicle, 1900, p. 377.
 
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