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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 40.1923

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Chassinat, Émile: Les trouvailles de monnaies égyptiennes à légendes hiéroglyphiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12747#0143
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[3] MONNAIES ÉGYPTIENNES À LÉGENDES HIÉROGLYPHIQUES. 133

pas, au reste, rare dans la numismatique grecque. Les monnaies incuses de Sybavis,
Posidonia, Laûs, Métaponte, Gaulonia et autres lieux reproduisent le même sujet
face et revers, alors que, dans le même temps, d'autres villes, Tarente et Crotone
par exemple, fabriquaient des monnaies dont le revers incus est occupé par une
représentation autre que celle du droit. On voit par là que les lois présidant au mon-
nayage antique souffraient à l'occasion des exceptions, comme toutes les conventions
humaines.

Je reviendrai plus loin en détail sur la question de l'omission présumée du signe
spécial qui devait assurer à la pièce son caractère officiel d'instrument monétaire,
me bornant, pour l'instant, à poursuivre l'examen des observations présentées par
M. Hill.

La remarque relative à la position soi-disant insolite du cheval, sur le droit (Ylhe
position of the horse to the right is, if I am rightly informed, unusual •» ), lui a été
évidemment suggérée par une personne peu au courant de l'épigraphic égyptienne.
Le signe <% est un homophone de J fréquent dans l'écriture plolémaïque et qui se ren-
contre déjà dans les inscriptions de l'époque à laquelle la monnaie de Damanhour
appartient. Il suffit de consulter n'importe quel recueil de textes saïto-ptolémaïques
pour se convaincre de la parfaite correction de son emploi en la circonstance et con-
stater en même temps que le mouvement de l'animal représenté ne diffère point de
celui sous lequel il figure dans l'écriture hiéroglyphique.

M. Hill a été aussi inexactement informé quant à l'offre qui aurait été faite à des
touristes d'exemplaires frappés en métal de bas aloi. Je n'en ai pas eu connaissance
pendant les nombreuses années que j'ai passées en Egypte et durant lesquelles une
grande partie des monnaies mises en vente au Caire m'ont été présentées. Des mar-
chands interrogés à ce sujet m'ont affirmé également n'en avoir jamais vu. Supposons,
cependant, un moment, que le renseignement fourni à M. Hill soit véridique; autori-
serait-il à écarter comme fausse une monnaie du seul fait que des copies modernes en
ont été fabriquées? Ce serait suspecter du même coup la plupart des grandes raretés
du médaillier grec. On m'a proposé au Caire, il y a quelque vingt ans, un exemplaire
admirablement exécuté, — frappé et non coulé, — de l'unique et fameux tétradrachme
de Catane à la légende AITNAION, légué au Cabinet de Bruxelles par le baron de
Hirsch. Il ne viendrait pourtant à l'esprit de personne d'invoquer ce faux pour jeter la
suspicion sur l'original qui a servi de modèle. H serait peu sage de conclure autrement
au regard de la monnaie à légendes hiéroglyphiques de Damanhour.

En définitive, les réserves formulées par M. Hill, - - sauf une, peut-être, — sont
loin d'avoir toute la portée qu'il leur attribue. Leur valeur est en outre beaucoup dimi-
nuée par le fait qu'il a négligé de tenir compte, dans cet examen, de certains indices
matériels qui, sans être absolument décisifs, ont pourtant une importance reconnue
en général : la qualité du métal et la patine. Les patines artificielles dont les faus-
saires revêtent les objets d'or se décèlent facilement par l'aspect, la composition et le
 
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