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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 40.1923

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Chassinat, Émile: Les trouvailles de monnaies égyptiennes à légendes hiéroglyphiques
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https://doi.org/10.11588/diglit.12747#0144
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134 É. CHASSINAT. [4]

manque de fixité'. Le premier orfèvre venu ne s'y trompe pas, non plus que sur le
degré de fin du métal. La pièce de Damanhour et celles qui proviennent du kôm
Azizîyéh n'offrent rien de suspect dans ces caractéristiques essentielles : l'aloi de l'or
correspond à celui du numéraire antique et la patine est franchement ancienne.

Pour ne laisser dans l'ombre aucun des éléments de critique jetés dans le débat, je
signalerai encore la raison qui a été également donnée par quelques numismates pour
motiver leur opinion défavorable. D'après eus, il est sans exemple que la mention du
métal dont elle est faite figure sur une monnaie de type régulier. La légende noub
nofir et or bon, or fin'», qu'elle porte, dénoncerait donc à priori la fausseté de la pièce
qui nous occupe. Cette opinion, toute dogmatique, n'est pas rigoureusement exacte.
En effet, les solidi aurei byzantins portent fréquemment, à partir de Valentinien Ier, en
plus des lettres monétaires, le sigle OB qui, ainsi que l'a montré M. Babelon'1), doit
être lu OB(n/zwm), pour aurum obryzum (tor pur». Le même sigle plus développé,
OBP, se retrouve encore à la fois sur un sou d'or de l'empereur Zenon ^ et sur une
barre d'or estampillée et préparée pour la frappe, provenant de l'atelier monétaire de
Sirmium : LVCIANVS OBP-1SIG Lueîanus obryzum primus signavit ccLucianus a mar-
qué de son estampille cet or pur, comme premier magistrat» W. On lit d'autre part,
sur des dinars bouides imités des monnaies byzantines, le mot^j.?! âbrîz ce or pum (/,).
Tout cela prouve, en définitive, que notre équivalent presque littéral de %pvaiov
oSpv&v, est parfaitement légitime. Le scrupule qu'ont eu certains empereurs de By-
zance de certifier l'aloi du métal monétaire en marquant leurs espèces d'un signe spé-
cial a pu naturellement naître dans l'esprit des Pharaons. Cette marque prend en
Egypte, il est vrai, une importance qu'on ne lui connaît pas ailleurs. C'est là sans
doute la conséquence d'une habitude ancienne adaptée à des circonstances nouvelles.
J'ai toujours pensé et je reste fermement convaincu que les anneaux monétaires de
l'Egypte antique (dabnou ou autres) ont dû être, tôt ou tard, revêtus d'une sorte de
poinçon de garantie. Le noub nofir des pièces égyptiennes n'est autre, je crois, que
cette estampille adaptée à une forme de numéraire perfectionnée.

Cette curieuse monnaie, malgré l'impression fâcheuse qu'elle a produite auprès des
numismates, n'a point trouvé pourtant que des détracteurs parmi les savants spécia-
listes. M. J. Svoronos la tient pour bonne, mais il ne croit pas que ce soit une véri-
table monnaie : ce serait un essai des statères d'or frappés aux premiers temps de la

(I) Traité des monnaies grecques et romaines, 1™ partie, i. I, p. 889. Voir aussi H. Lavoix, Calai, des monnaies
musulm. de la Biblioth. nal. Espagne et Afrique, p. xxii.
<2) H. Lavoix, op. cit., p. xxii.

(3) E. Babelon, cp. cit., 1" partie, t. I, p. 883; cf. fig. i5, p. 882. On a également signalé la présence,
sur des monnaies d'argent, de l'abréviation PST puslulalum oupusidatum (argenlum jmstulalmn, pusulatum)
« argent fin », op. cit., p. 889.

(4) H. Lavoix, loc. cil.
 
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