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Revue égyptologique — 10.1902

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Nr. 1-4
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Revillout, Eugène: Leçon d'ouverture du 2 décembre 1901: sur l'apologue dans le Koufi et dans un autre traité philosophique contemporain
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https://doi.org/10.11588/diglit.11581#0091
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Leçon d'ouverture, etc.

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«Eh quoi? répond l'homme aimant à s'instruire. Mais le vautour, qui violente quiconque,
aime ses enfants.» Et aussitôt il recommence ses satyres sur cette divinité et ses divers
sanctuaires.

Nous ne le suivrons pas sur ce terrain; car il faut bien reconnaître que, par ses moyens
d'action et ses arguments, il se rapproche beaucoup du Koufi.

Il ne veut pourtant point en arriver aux conclusions athées et matérialistes de ce phi-
losophe.

C'est un tourmenté d'âme, que rien ne satisfait et dont la conscience épurée réclame
le divin. En cela il est analogue à ces néoplatoniens d'Egypte dont Clément, tout chrétien
qu'il est, partageait à ce point les aspirations qu'il appelait Platon un autre Moïse, et qu'il
fondait, pour aussi dire, dans son enseignement, les maximes grecques, hébraïques et évan-
géliques.

L'homme aimant à s'instruire était donc bien disposé à écouter un pédagogue du genre
de Clément.

Celui-ci ne tarde pas à entrer en scène.

Comme le divin Maître, le docteur chrétien procède par apologues : et c'est pour cela
que nous avons voulu en dire ici quelques mots.

Le Christ avait parlé du cultivateur qui jette ses semences sur la terre ou sur la pierre.
C'est ce cultivateur sacré dont le terrain est tout humain qu'on présente de nouveau au
futur disciple.

«Le cultivateur est là, qui t'attend dans son domaine.

« Que ses nebu (ses seigneurs, ses intendants, ses anges) te donnent force en sa main :
»et que lui-même amène tout vent favorable (toute inspiration céleste) devant toi.

«Sept portes (peut-être les sept dons du S* Esprit) entourent son domaine et font pé-
»nétrer sur la surface du champ productif.

«Le cultivateur est là, se tenant debout, afin de prendre à son service le compagnon
»qui partagera dans ses produits.

«Son champ est prospère et l'on y voit des emketi ranu (des scribes embaucheurs),
» chargés de recueillir les noms des travailleurs qui sont heureux de les accueillir.

«Leur main est toute prête pour les rendre maîtres des erreurs de l'obscurité, pour
» que cesse la froideur, la vétusté (du vieil homme), qui les empêche d'arriver à la lumière.

«Ces emketi ranu (ces embaucheurs) rendent pour eux froids les charbons ardents, en
«disant : «La main les saisit.»

«Celui qui va vers eux, sa tête est en feu. Leur flamme brûle ses doigts.

«Mais le bon hesi (mot désignant les saints Égyptiens dans l'ancienne religion), qui est
» dans la maison pour rendre son nom juste, est un héros. »

Il ne faut pas espérer, du reste, prendre part aux produits du champ sacré, si bien
gardé, par des moyens illicites : écoutez plutôt :

«Si je m'élève par orgueil, je ne me remplirai pas des produits du champs. On ne les
» prendra pas pour les remettre en ma main.

« Prenez le sacrilège qui veut aussi y prendre part. Son nom ne subsistera pas. Il est
» ivre ! »

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