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Rocznik Historii Sztuki — 35.2010

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Wiatrzyk, Agnieszka: Les strates d'un palimpseste - entre Leon Battista Alberti et l'architecture venitienne de la première renaissance
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https://doi.org/10.11588/diglit.14577#0049
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Rocznik Historii Sztuki, tom XXXV
Wydawnictwo Neriton, 2010

AGNIESZKA WIATRZYK
PARYŻ

LES STRATES D'UN PALIMPSESTE - ENTRE LEON BATTISTA ALBERTI
ET L'ARCHITECTURE VENITIENNE DE LA PREMIERE RENAISSANCE

Venise, qui flotte dans la vie sans racines, comme une fleur
arrachée et jetée dans la mer, a la beauté ambiguë de l'aven-
ture et le fait qu'elle fut et resta la ville classique de l'intrigue
n'est que la concrétion sensible de l'ultime destin de son
image d'ensemble

Georg Simmel1

Réfléchir sur une notion aussi vaste que celle de la Renaissance, c'est assumer toute sa complexité.
Réfléchir sur la Renaissance vénitienne exige de procéder en deux temps : e x p о s e r tout d'abord la com-
plexité de cet art pour ensuite le renfermer dans une interprétation cohérente fondée sur
des données factuelles, les sources que représentent quelques rares et précieux témoignages de l'époque.

Le présent article se propose de se mesurer à cette tâche impossible dans un domaine limité à l'archi-
tecture vénitienne de la deuxième moitié du XV siècle. La période et ses solutions artistiques se soumettent
difficilement à une seule interprétation, du moins si on les juge à l'aune des divergences qui existent entre
les interprétations des chercheurs. L'attention des historiens de l'art se concentrait avant tout sur les œuvres
auxquelles convenait la notion de « classique », comme celles de Mauro Codussi2. Or, dans mon propos,
j'aimerais soumettre à une analyse plus détaillée trois édifices longtemps mis à l'écart dans ces recherches,
et pourtant exemplaires pour la période. Il s'agit de trois projets attribués à Pietro Lombardo : l'église Santa
Maria dei Miracoli, la Scuola Grande di San Marco et le Ca' Dario.

En effet, ces bâtiments étaient bien souvent perçus comme preuves du « retardement » des Vénitiens
dans la découverte de l'antichità, en dépit des éléments du langage classique qui les ornent. L'emploi des
ordres et la profusion de l'ornementation constituent les points communs de leur forme, ainsi que les prin-
cipaux arguments en faveur de leur « retard » vis-à-vis de l'art florentin de l'époque. Tout de même, ces
facteurs exigent un questionnement précis des sources concernant le passé de la ville et de leurs interpréta-
tions par les architectes vénitiens du Quattrocento. Toutefois, la difficulté principale, naguère comme
aujourd'hui, réside dans le fait que Venise n'a jamais eu de passé antique. C'est une ville où le rôle de la
culture était celui de l'inventer. La grandiose volonté de remplir ce « vide » historique, commune aux citoyens
de la République Sérénissime, les amena, par exemple, à exposer des bas-reliefs romains, byzantins, fati-
mides ou leurs imitations exécutées sur place sous forme d'applications sur les murs de leurs églises. Toutes
ces sources se mélangent non sans une logique interne, qu'il serait peut-être possible d'exposer grâce à la
notion du « palimpseste ».

1 G. S i m m e 1, Philosophie de la modernité. Venise, tr. par J.-L. Vieillard- Baron, Payot, Paris 2004 (1989), p. 195.

2 Par exemple : J. M с Л n d r e w, Architecture ofEarly Renaissance Venice, MIT Press, Cambridge (Mass.) 1980 ; R. G о y,
Building Renaissance Venice, Yale University Press, New Heaven - Londres 2006.
 
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