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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 22.1978

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Sztuka starożytna
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Kiss, Zsolt: Un portrait retrouvé d'Alexandre le Grand
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https://doi.org/10.11588/diglit.19584#0074
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au-dessus de l'angle intérieur de l'oeil droit, les cheveux se dressent en un épi étage élevé, incisé,
dont les mèches sont sur les côtés creusées au foret. Les oreilles sont à moitié dissimulées. Sur la
nuque, des mèches descendant extrêmement bas sont applaties (fig. 3).

Cet objet de valeur n'est pas nouveau. Il est déjà reproduit dans la publication de P. Arndt4
(fig. 4) et la comparaison ne laisse aucun doute. Cette tête avait été trouvée en 1908 à Rome, sur
la Via Nomentana et interprétée comme une tête juvénile5. Il ne fit rapidement aucun doute qu'il
s'agissait d'une image d'Alexandre le Grand, comportant de nombreux traits caractéristiques
pour son iconographie (le diadème royal, l'abondante chevelure gonflée avec un épi au-dessus du
front, la tête inclinée sur le cou). La sculpture entra ensuite dans la collection du Dr Johannes
Guthmann, à Mittelschreiberau en Silésie6 (actuellement Szklarska Poręba). En ce temps, elle fut
étudiée plus en détail par K. Gebauer7. Il la tenait en piètre estime, considérant les proportions
comme mauvaises, le travail médiocre. L'exécution même étant de d'époque romaine impériale
(usage du foret dans les boucles des cheveux et les commissures des lèvres), la sculpture reflé-
terait la tradition lysipéenne du portrait d'Alexandre le Grand et serait en même temps proche de
la tête de Pergame, création hellénistique postérieure8.

Ensuite, cette pièce tomba dans l'oubli et ne fut prise en considération dans aucun des recen-
sements suivants des portraits d'Alexandre, comme p. ex. ceux de L. Laurenzi, G. Richter ou
M. Bieber. Une fois la tête de la collection Guthmann retrouvée, on doit réviser l'opinion peu
flatteuse de K. Gebauer. Il est vrai qu'on ne peut guère admirer le travail du visage, déformé par
le nez brisé et les lèvres écrasées, mais l'épi de cheveux sommairement gravé est négligé (fig. 1),
il convient toutefois de nuancer l'estimation si on considère le profil, en meilleur état (fig. 2).
Le visage prend de l'expression et le travail souple et habile des mèches latérales permet d'avoir
une meilleure opinion de l'auteur. Justement cette plasticité, malgré l'usage abondant du foret,
permettrait de dater plus précisément la tête au temps des premiers Antonins, soit vers la moitié
du IIe siècle de n.è.

4 P. Arndt, Griechische und Rômische Portrâts. Miinchen, n° 921.

5 D. V a g 1 i e r i, Roma — Nuove scoperte nella Citta e nel suburbio. NSc 1908, pp. 24—43, fig. 13.

6 J. G u t h m a n n, Goldene Frucht. Tiibingen 1955, pp. 146—147. Je tiens à remeicier ici Mme A. Sadurska
qui a attiré mon attention sur cette publication et m'a permis d'utiliser sa documentation concernant le portrait
en ce lieu étudié.

7 K. Gebauer, Alexanderbildnis und Alexandertypus. AM 64, 1939, pp. 78 et 105, К 79.

8 J. J. B erńo ulli, Die cihaltenen Darstellungen Alexanders des Grossen. Miinchen 1905, pp. 80—82
figs 23—24; Gebauer, op, cit., pp. 56—57, 93—94, К 47; L. Laurenzi, Ritratti Greci. Firenze 1941,
p. 126, n° 87, pl. XXXIV; Bieber, op. cit., pp. 63—64, figs 71—72; Kiss, op. cit., pp. 117—118, figs 10—11,
Th. Schreiber, Studien iiber das Bildnis Alexanders des Grossen. Leipzig 1903, pp. 272—277, l'avait rejeté
de son iconographie d'Alexandre le Grand.

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