DOI Heft:
Sztuka starożytna
DOI Artikel:Kiss, Zsolt: Un portrait retrouvé d'Alexandre le Grand
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19584#0081
trouver aucun lien avec la conception dramatique" asiatique au IIe siècle avant n.è. du portrait
du Conquérant11.
Le trait marquant de la tête varsovienne reste son appartenance à la tradition de Lysippe,
d'ailleurs non tant au fameux Herme Azara du Louvre qu'à la version légèrement différente (et
que Ch. Picard considère comme indépendante) du Musée de Genève12 (fig. 5). La structure du
visage est la même avec les lèvres pleines, le nez droit, le front bas, les cheveux mi-longs. La
comparaison est encore plus frappante avec la tête d'une statuette de Berlin13 (fig. 6). Là, le
visage est accompagné d'une chevelure montée en un épi plus élevé, souligné au foret sur les
côtés d'une manière très similaire (aussi, l'objet semblerait de la même période).
Toutefois l'exemplaire de Varsovie est plus éloigné du modèle de Lysippe. La torsion de la
tête est plus marquée, l'inclinaison sur la gauche soulignée, la bouche entrouverte. Ce sont des
traits d'une conception plus dynamique du personnage d'Alexandre le Grand. En cela cette image
se rapproche de la conception romaine du personnage qui le plus souvent recourait alors au
modèle de Léocharès, avec le visage puissant et la chevelure abondante14, mais aussi parfois
répétait des modèles lysippéens, légèrement transformés15. Le fort déport de la tête, la bouche
entrouverte et l'épi élevé se remarquent parfaitement p.ex. sur l'image sévérienne d'Alexandre du
Brooklyn Muséum16 (fig. 7).
Ainsi, on peut affirmer que la tête de Musée National de Varsovie (jadis dans la collection
J. Guthmann), issue de traditions lysipéennes, est une création romaine d'époque antonine du
portrait d'Alexandre le Grand. /
11 В i e b e r, op. cit., pp. 63—65.
12 L a u r e n z i, op. cit., p. 118, n° 69, pl. XXV; В i e b er, op. cit., p. 27, Z. Kiss, Un nouveau portrait
d'Alexandre le Grand. ET IV, Varsovie 1970, p. 125, fig. 4.
13 S с h r e i b e r, op. cit., pp. 20 et 22, n° A5, fig. 2.
14 Cette question a été présentée plus en détail à l'occasion d'une autre portrait d'Alexandre le Grand au
Musée National de Varsovie, Kiss, RMNW 1974, .pp. 111—-125.
15 Citons p. ex. une tête découverte par la Mission Archéologique Polonaise à Alexandrie et qui illustre
ce courant, К i s s, ET IV, 1970, pp. 119—131.
16 В i eber, op. cit., p. 66, figs 80—85; Kiss, ET IV, 1970, p. 131, fig. 13.
du Conquérant11.
Le trait marquant de la tête varsovienne reste son appartenance à la tradition de Lysippe,
d'ailleurs non tant au fameux Herme Azara du Louvre qu'à la version légèrement différente (et
que Ch. Picard considère comme indépendante) du Musée de Genève12 (fig. 5). La structure du
visage est la même avec les lèvres pleines, le nez droit, le front bas, les cheveux mi-longs. La
comparaison est encore plus frappante avec la tête d'une statuette de Berlin13 (fig. 6). Là, le
visage est accompagné d'une chevelure montée en un épi plus élevé, souligné au foret sur les
côtés d'une manière très similaire (aussi, l'objet semblerait de la même période).
Toutefois l'exemplaire de Varsovie est plus éloigné du modèle de Lysippe. La torsion de la
tête est plus marquée, l'inclinaison sur la gauche soulignée, la bouche entrouverte. Ce sont des
traits d'une conception plus dynamique du personnage d'Alexandre le Grand. En cela cette image
se rapproche de la conception romaine du personnage qui le plus souvent recourait alors au
modèle de Léocharès, avec le visage puissant et la chevelure abondante14, mais aussi parfois
répétait des modèles lysippéens, légèrement transformés15. Le fort déport de la tête, la bouche
entrouverte et l'épi élevé se remarquent parfaitement p.ex. sur l'image sévérienne d'Alexandre du
Brooklyn Muséum16 (fig. 7).
Ainsi, on peut affirmer que la tête de Musée National de Varsovie (jadis dans la collection
J. Guthmann), issue de traditions lysipéennes, est une création romaine d'époque antonine du
portrait d'Alexandre le Grand. /
11 В i e b e r, op. cit., pp. 63—65.
12 L a u r e n z i, op. cit., p. 118, n° 69, pl. XXV; В i e b er, op. cit., p. 27, Z. Kiss, Un nouveau portrait
d'Alexandre le Grand. ET IV, Varsovie 1970, p. 125, fig. 4.
13 S с h r e i b e r, op. cit., pp. 20 et 22, n° A5, fig. 2.
14 Cette question a été présentée plus en détail à l'occasion d'une autre portrait d'Alexandre le Grand au
Musée National de Varsovie, Kiss, RMNW 1974, .pp. 111—-125.
15 Citons p. ex. une tête découverte par la Mission Archéologique Polonaise à Alexandrie et qui illustre
ce courant, К i s s, ET IV, 1970, pp. 119—131.
16 В i eber, op. cit., p. 66, figs 80—85; Kiss, ET IV, 1970, p. 131, fig. 13.