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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0212
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76 ARCHITECTURE-

sentent les monumens du même peuple à Grenade. L'ensemble de l'édifice, dit un voyageur moderne
qui parait l'avoir examiné avec soin, forme le coup-d'œil le plus extraordinaire, sur-tout si l'on prend
son point de vue obliquement aux longues files que présente cette forêt de colonnes. La lumière
faible et incertaine, qui ne vient que par les portes et par quelques petites coupoles, répand, sur
cette espèce de labyrinthe, une obscurité mystérieuse qui donne aux êtres vivants l'apparence d'om-
bres errantes.

Quelques auteurs ont cru que cette église, avant d'être une mosquée, avait été un temple de
Janus. Il est certain que les colonnes qui la décorent, mutilées, tronquées, alongées par des bases
et par des chapiteaux d'une forme et d'une proportion monstrueuses, ont été prises d'édifices anti-
ques ruinés, qui se trouvaient soit dans les environs , soit même dans les provinces méridionales delà
France, et sur-tout à Narbonne. Le calife Hissem avait ravagé cl dépouillé ces contrées-pour embel-
lir Cordoue, qui devint promptement le principal foyer des sciences, des arls, et de la civilisation
arabe. On ne peut, dans cet édifice, comme dans l'Alhamhra de Grenade dont il sera bientôt ques-
tion, méconnaître l'imitation orientale; imitation qui n'étant point dirigée par la raison et par le
goût, substitue l'exagération à la grandeur, la bizarrerie à la véritable originalité.

C'est probablement à celte multitude de colonnes qui encombraient la plupart des constructions
égyptiennes et asiatiques de la plus haute antiquité, à cette profusion de figures symboliques qui
couvraient les édifices égyptiens, que les Arabes, si naturellement portés vers le merveilleux, ont
dû le goût pour une magnificence exagérée qu'ils ont déployé dans leur architecture, et plus parti-
culièrement la profusion et le style bizarre des ornemens que, dans la décoration des monumens, ils
ont substitués aux images humaines proscrites par leur religion. S'ils y joignirent quelques formes
agréables, ce fut probablement d'après celles que l'ancienne architecture grecque ou romaine leur
avait offertes. Ainsi, la riche décoration d'une porte, fig. 18, de l'un des temples de la célèbre ville
de Palmyre, présente, jusqu'à un certain point, le type de tant de riches compartimeus qui couvrent
les murs et les plafonds des mosquées et des palais arabes et turcs.

La figure 9 prouve peut-être que le même génie dirige, dans des tems fort éloignés l'un de l'autre,
les inventions des peuples d'une même région. Elle représente l'intérieur d'un pavillon, décoré de
colonnes et d'ornemens d'un style singulier, qui, au commencement du siècle dernier, s'élevait au-
dessus de la principale porte du palais des rois de Perse, à Ispahan.

Il semble que ce soit là presque tout ce que les Arabes ont reçu des peuples anciens, relative-
ment à l'Art en général, et aux parties principales de l'ordonnance et de la décoration: et, dans ces
traditions, rien ne fait entrevoir encore une forme de construction ou d'ornement analogue à l'arc
en tiers-point, aux voiites ogives.

On ne saurait douter .que les Arabes, qui s'adonnèrent avec zèle à la culture de tant de sciences,
n'en aient fait une aussi de l'Architecture, et ne l'aient appliquée à leurs usages. Diverses circon-
stances se réunissent pour le prouver (a) : mais ne pouvant nous aider, dans nos recherches, d'ou-
vrages dont il ne reste peut-être plus que de vagues indications, c'est dans les monumens seuls que
nous devons chercher quelques lumières propres à nous éclairer.

Les académiciens espagnols que j'ai cités plus haut ont donné des démonstrations géométriques
de l'espèce d'arc que les Arabes ont employé : elles se trouvent rapportées ici, sous les N° 29, 3o et
3i. Il en résulte que cet arc, dans sa disposition chantournée, a deux parties distinctes; le sommet,

(a) En cFfct, on trouve, dans la Bibliothèque Orientale de d'Hcr- livre intitulé" : Mautekhel. Page t)68, Ketab Alhcir/iaa,Tioit6 surla

lielot, plusieurs articles relatifs à l'élude et à la pratique de l'Arcliitec- fabrique des murailles. I.c sdieikh Almorgi-Al-Thacuji a composa

turc. Si les noms des artistes et les titres des ouvrages étaient accom- un ouvrage sur ce sujet, lequel a «"le" commenté par Aboa-A bdolia

pagnes de dates, nous poumons y trouver quelques lumières sur les Al-Damagani, chef des Cadim.Al-Baschid en a composé un autre,

différentes époques de l'Art chez les Arabes. J'y lis, e"dit. in-P, p. 617, divise eu trois parties. Page o/jS, Kctab-Dharh Al-Kdbah, tit»

Ifl mot mohamics, comme désistant en même tems un géomètre et d'.un ouvraGe où il est traite des moures de la Kàbob, c'est-â-di" 'I"

un architecte. Pag. 965, Kctab-Alohuf, comme le titre d'un ouvrage temple de la Mecque, sans nom d'auteur. Kctab-Akassar-Fesmu-

dans lequel il est Irailé-dcs temples, des palais, et (;éuéralemeui des hom-Usrfutkom, Traité des palais les plus célèbres, dans lequel'»

Grands édiliœs qui ont été construits dans tous les terns. Ce livre.. été sont mentionnés avec leurs noms et décrits. Cet ouvrage a été co»H»«

composé par Abou.Mdschar-Moh<imm<-d-0c.n-Oinar-Al-Balkhi, par Aboul-Casscin-A'li-Bfii-Giafar.
suivant le rapport de Bcn-Madhtar, disciple de cet auteur, dans SOU
 
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