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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0007
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INTRODUCTION. 5

['ait eu traitant de l'Architecture, sur les formes physiques de ces peuples, sur leur caractère moral,
sur le climat qu'ils habitaient, enfin, sur tout ce qui constituait leur existence religieuse, civile et
politique.

Les plantes, les oiseaux, les animaux féroces ou domestiques, durent être les premiers sujets des
entretiens parmi les hommes, parecque ces objets intéressant leurs premiers besoins, ils avaient à
s'occuper sans cesse des moyens de se les procurer ou de s'en défendre. Ils auront donc tenté d'en
former la représentation, même avant de songer à la leur propre : c'est ce qui arriva sur-tout chez
les Egyptiens. Dans l'ignorance ou dans l'oubli de la divinité, ils portèrent toute leur attention sur
les êtres subalternes qui, par leurs rapports avec eux, pouvaient leur inspirer de la terreur ou de la
reconnaissance, et ils leur rendirent un culte religieux. Les animaux furent donc, chez eux, les
plus anciens et les principaux modèles de la Sculpture, ceux dans la représention desquels la reli-
gion même prescrivait plus de fidélité, exigeait plus de science. Aussi voit-on, qu'exprimer avec une
grande vérité de nature la fierté et la férocité des animaux que nourrit l'Afrique, ou cet état de
repos qui naît chez quelques uns du sentiment de leurs forces (a), fut un talent que les Egyptiens,
eu supprimant avec intelligence les détails pour mieux faire ressortir les grandes parties, portèrent
à une perfection que l'Art n'égala chez aucune autre nation.

En général, la fermeté de l'attitude chez les animaux, l'usage précis et naturel de leurs membres,
leur action toujours plus matérielle, donnent à leurs formes extérieures un caractère si prononcé,
que, pour des yeux attentifs, il ne peut échapper à l'imitation; et celle-ci atteindra le plus haut
degré de vérité, si l'on y fait servir l'étude anatomique des animaux morts ou vîvans. Or, c'est ce
que les sculpteurs égyptiens avaient la liberté de faire ; tandis que les lois, la religion, le l'espect
pour les morts porté jusqu'à la superstition, ne leur permirent jamais d'étendre leurs recherches
sur des modèles humains. 11 en résulta que, bornés dans leurs observations, aux apparences du
corps de l'homme, et ne pouvant remonter à la cause des effets extérieurs, faute de connaître la
charpente interne de ce corps, la forme et la disposition de ses os et de ses muscles, ils n'en surent
représenter l'image ni avec la précision des parties, ni avec le mouvement de l'ensemble. Liés par
une timidité religieuse on naturelle qu'ils ne purent presque jamais vaincre, ils ne firent leurs sta-
tues que dans les altitudes que nous leur connaissons; serrées, roides, droites ou assises, presque
toujours sans action: et quand, pour en indiquer le mouvement, ils séparèrent les bras et les jambes,
ces membres conservèrent encore, ainsi que le tronc, une espèce d'immobilité. On n'apperçoit de vérité
et d'expression que dans les traits du visage et dans les mains : ces parties sont quelquefois rendues
avec douceur, avec une grâce naïve, et même avec finesse; pareeque l'expression d'une pensée de
l'esprit ou d'un sentiment de l'âme, venant toujours finir et se placer en quelque sorte aux extré-
mités du corps et sur les parties mobiles de la face humaine, y reste empreinte d'une manière plus
frappante, et exige un peu moins la connaissance des dessous. On reconnaît principalement ce mé-
rite des sculpteurs ou graveurs égyptiens, dans leurs compositions simples et souvent répétées d'al-
locutions familières, dans le maintien de la modestie et de la vénération qu'ils donnent aux prêtres
et aux assistans, en présence d'une divinité, et même dans quelques unes de leurs figures colossales.
Quant à l'emploi fréquent de ce dernier genre de monumens, il tenait sans doute au goût particu-
lier qui portait ce peuple à donner, par la matière et par les proportions, un caractère imposant et
durable à tous ses ouvrages.

C'est ce désir constant d'assurer à leurs travaux de toute espèce une longue conservation (&), qui

(aj Los deux lions de sculpture égyptienne, qui ornent la fontaine joint ù un peiicbam comme inné pour le merveilleux, perla co peuple

de Moïse a Home, près des tlieimes de Uioclétien, sont un exemple rc- à dunner nus n a\an\ .1.. ails di^ innpoi lions extraordinaires: « cela

maïquable de ectic expression d'un repos parfait Elle est si vraie, de très bonne hotm, pnnqn'en eéWbnuM ta magiu licence deThebes,

cpi'cllc semble se communiquer ù l'niue du spectateur; et l'on serait ville de la plus liante antiquité. Muni.....' Me sur-tout les statues colos-

teuié de croire que ces doux ligures ont cié placées là, comme cm- snles dont elle 11......m.-.- Senil-ca .pie 1 homme, dans les premiers

blâmes de la tranquillité dont Itotnc jouissait sous le gouvernement lems de son existence, Usent ait d'un êtn- dont il «ml que la demeure

ferma de Sixte V, qui fit élever ce monument. è*ttit dans les cieii\.«- plai-ait ■■:■;.. nier* ers a du......i unie, parles

(A) Ce même désir semble avoir rcsin-ini leur imitation des figures
drapées, à l'épaisseur et à lu rondeur, parties fondamentales de cette
solidité qui garantit la durée. Ce fut peut-être aussi le même motif qui,
 
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