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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0009
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INTRODUCTION. 5

prouve, en effet, la forme seulement ébauchée de beaucoup île morceaux, dans le nombre infini de
figures, de statues votives, de bas-reliefs, d'ornemens de frises et de toits, tous d'argile, que l'on
déterre journellement à Home et dans ses environs. Car on ne saurait douter que beaucoup de ces
ouvrages, et sur-tout ceux du style le plus ancien, ne soient dus aux Etrusques, aux Volsques, ou
à d'autres peuples limitrophes; toujours par la raison que les babitans de Rome, dans les premiers
tems de leur établissement, et même lorsqu'ils commencèrent à étendre leur domination sur les
peuples voisins, étaient totalement étrangers à l'exercice des arts.

Pline et Varron nous assurent que l'Hercule de terre ,Jîctilis, le Jupiter Capilolin, le quadrige qui
couronnoit son temple, et toutes les statues placées dans les temples des autres dieux, avant l'époque
de la construction de celui de Cérès, étaient des ouvrages toscans ; Tuscanica onmia in œdibus. L'art
de modeler et de mouler, ce qu'on appelle la Plastique, était donc connu et pratiqué dans toute
l'Italie. Si Pline ajoute que cet art y fut apporté par Eucuir et Eugrammon, modeleurs venus de
Coriutbc à la suite de Oémarate, père deTarquin l'Ancien («); c'est seulement poumons apprendre
que ce furent les préceptes et les exemples des artistes grecs, qui, après un certain laps de tems, per-
fectionnèrent le travail en terre chez les peuples de l'Italie. Il est d'ailleurs bors de doute que la sta-
tuaire, qui n'a jamais pu se passer de ce moyen préparatoire, nulla signa, Statuœve, sine argilld, était
pratiquée depuis longlems chez eux, et sur-tout chez les Toscans. Pline cite la statue de l'Hercule
triomphal, consacrée par Evandrc de si antique mémoire ; celle de Janus, dédiée par Numa, et une
foule de statues toscanes, dispersées dans le monde entier, qui, dit-il, ont été, sans contredit, fabri-
quées en Etrurie {])). Ces faits, attestés par l'histoire, sont encore confirmés par une grande quan-
tité de petites figures en bronze, productions des premiers tems de la civilisation chez les Etrus-
ques, que l'on trouve journellement dans les lieux qu'ils ont habités.

Les ouvrages les plus anciens de cette Ecole, nous offrent également ces poses droites et roides,
cette immobilité des bras et des jambes, caractère commun aux premiers essais de l'Art chez tous
les peuples qui manqueut encore d'instruction ou d'instrumens. Ce genre de style, que les Egyp-
tiens , dominés par l'influence de leur religion et de leur gouvernement, n'ont presque jamais
abandonné, est aussi le premier qu'adoptèrent les Etrusques. On en est convaincu à la vue des
nombreux monumens que présente la partie étrusque des ^inlûjuitcs de Caylus. C'est propre-
ment le faire des sauvages; c'est celui de nos enfans pétrissant des espèces de figures en terre, ou les
taillant soit avec des pierres aiguisées, soit avec des couteaux, comme le font encore les paysans
des Vosges.

litédesc

s procédés donnera prompt

On pou

taît mémo déduire de ceiio

veut ion

de la Sculpture. Car celle-

conduin

à des résultats complets;

ilé de lin-
premiers pas,
tandis <pie remploi des couleurs,
dans la Peinture, n'offre que peu d'effet et nVpoint de durée, jusqu'à
ce que l'on soil arrivé à la science complète des teintes et de leurs dé-
gradations.

Docile sous les doigts du sculpteur, l'argile jouit de la double pro-
priété de recevoir de -ou âme même la première étincelle du l'en quj
l'anime, et d'eu conserver fidèlement l'empreinte, jusqu'au moment
où, l'œil plus calme, ia main plus assurée, l'artiste vient retoucher son
ouvrage, 'pour lui donner, avant de le confier au In onze, le fini et la
correction nécessaires.

C'est donc avec raison que l'art de modeler en terre, la plastique,
plascice, émit appelé chez, les anciens, matar statuante, scalptune-
i/ue ctcielaturœ. l'lin., 1. XXXV, c. ta. Quelle qu'ait été son origine,
la plastique remonte au* teins le-plus reculés: c'est elle qui fournit les
premiers moyens de faire îles pu y traits, n'militiniiru-s crpiimcndi; c'est
cllo qui forma les plus anciennes statues que citent les historiens. Parmi
le grand nombre de ses ouvrages qui sont parvenus jusqu'à nous, on eu
trouve beaucoup qui jnsiiticni, par leur pciieciiui], les éloges qu'on leur
accordait chez les Grecs, cl le soin qu'on prenait de les conserver. On
sait que les Homoins ne dédaignèrent pas de mettre ces uiouuuicus de
l'Art au nombre de ceux dont ils dépouillèrent la Grèce, eu portant
leurs récite relies jusqu'au sein des tombeaux.

Aux collections déjà connues de ligures ou de bas-reliefs de terre
cuite, provenant de- Etrusques ou îles Homams, je puis ajouter celle
que j'ai formée en peu d'années, et qui compte plus de cinq cents
y distingue différentes époques de l'Art; et l'on apperçoit.

SCCLPT.

par le style des iïagmens qui paraissent être les plus anciens, que les

tuaincs, se délirent un peu de cette âpreté de caractère qui rendoit
leur dessin dur et see, pour se rapprocher du su le ;;iec. Dans beau-
coup d'autres Iragmens, qui furent peut-être exécutai par îles élèves
romains, les styles différent des deux Écoles Étrusque et Grecque,
sont toujours recoiinais-ahles, malgré ce qu'ils ont perdu de leur carac-
tère original.

Si les circonstances, et les années qui me pressent, m'en laissaient
le loisir et les moyens, j'essaierais de publier, par la gravure, quelques
unes des plus intéressantes de ces productions. Elles pourraient ne pas
être inutiles aux études de nos Écoles modernes.

Nota. Ce projet de 51. d'Agincourt a été réalisé, 11 a fait graver sur
trente-sept planches les morceaux les plus imporiaus île sa collection
de terres cuites; ci, aprè- v ai un joint île courtes mais solides oxpli-

niontent même oi
rant, il a légué

lire- voyaient le jour. En moti-
i ceiie précieuse collection de

S sa seconde patrie. {Note

(«) Plin., lib-XXXV, c. ta.

(/<) Signa t/itui/ue Tuscanica per terras tiiipers
J'actitatu non est dubium. Lib, XXXIV, c. •}.
 
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