Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0012
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
8 SCULPTURE.

tement les formes des membres, qui donnent à chaque figure le caractère propre à sa situation
physique ou morale; et, pénétrés du sentiment de la beauté, convaincus qu'elle constitue essen-
tiellement le charme des beaux-arts, quelle doit en être toujours et le but principal et le moyen le
plus efficace, ils s'étudièrent à la reproduire dans tous leurs ouvrages. Sans prétendre donc retrou-
ver aujourd'hui les traces incertaines d'une origine obscure, sans nous reporter rnéme à l'âge de
Dédale, de ses statues automates, de ses inventions dites merveilleuses, époque de l'Art contempo-
raine des tems héroïques, et par conséquent mêlée, comme eux, de beaucoup de fables («); voyons
comme nous l'avons déjà fait pour les Egyptiens et les Etrusques, ce que des circonstances parti*
culières aux Grecs ont eu chez eux d'influence sur la perfection de ce même Art. C'est sur ce point
de vue intéressant que Winckclmann a voulu sur-tout fixer notre attention : suivons les traces
de ce savant auteur, et nous reconnaîtrons avec lui que les Grecs, ces enfans chéris de la nature
en se livrant avec une délicatesse exquise à la jouissance de ses dons les plus précieux, surent
lui offrir, à l'aide de la Sculpture et de la Peinture, l'hommage le plus agréable que les hommes
puissent lui rendre, une imitation si parfaite de ses beautés, que souvent même elle s'y trouva
surpassée.

Pour avoir en général une idée juste des circonstances qui les amenèrent à cet heureux résultat
il suffirait presque de remarquer qu'elles sont précisément le contraire de celles qui en éloignèrent
les Egyptiens. Sans trop accorder à l'influence des causes physiques, n'est-on pas frappé d'abord de
ce que la diversité des climats devait apporter de différence dans le caractère, les goûts et les habi-
tudes nationales? Au lieu d'un air brûlant, d'uu sol desséché, d'une-eau le plus souvent bour-
beuse , turbidus liquor, dit Pline, qui se répandait sur ce terrain factice, créé par les alluvions d'un
fleuve dont on ne recevait les bienfaits que n employant des soins Infinis pour prévenir ses ravages ;
au lieu de cette population aux membres grêles, à la face ignoble et basanée, que nourrissait
l'Egypte; la Grèce, sous un climat tempéré et sous un ciel constamment pur, au sein de ses cam-
pagnes riantes et variées qu'arrosaient des eaux toujours limpides, voyait naître des hommes d'une
stature admirable, d'une figure régulière et expressive; des femmes qui, aux mêmes avantages,
joignaient le charme plus grand encore de la douceur et de la grâce. Au lieu des noirs scarabées,
du chacal ou de la hyène féroce, du hideux crocodile, c'étaient les diligentes ouvrières du mont
Hymette, le noble coursier, le taureau vigoureux, le cerf agile, l'élégant et doux chevreuil, qui
peuplaient les rives émaillées de ses fleuves, ses riantes collines, ses forêts ombragées. Dans cette
contrée délicieuse, où Minerve elle-même avait conduit son peuple favori, cent villes étaient ornées
de portiques, de théâtres, de lycées, de gymnases, qu'elles élevaient à l'envi, pour occuper les loi-
sirs et satisfaire les goûts de leurs citoyens, également passionnés pour les exercices du corps et
pour les plaisirs de l'esprit. Ce n'étaient pas ces énormes édifices qui surchargeaient le sol de
l'Egypte, ces temples presque impénétrables au jour, ces tortueux labyrinthes, ces souterrains
profonds, où le mystère et la nuit couvraient de leurs ombres un peuple courbé sous le double
joug du despotisme et de la superstition; ce n'étaient pas non plus ces symboles bizarres transfor-
més en divinités, dont les images monstrueuses offensaient les yeux en insultant à la raison, et dont
le culte mélancolique répandait dans les âmes la tristesse et la crainte. Chez les Grecs, les plus doui
penclians, les plus nobles et les plus vives émotions du cœur, trouvaient un aliment continuel dans
le spectacle que la religion étalait aux yeux. H semblait qu'elle fût un plaisir de plus pour ce peuple
ingénieux et sensible. La majestueuse simplicité ou l'élégante magnificence de ses temples, la beauté
des images de ses dieux, le caractère de ses fêtes religieuses, la pompe des processions, le charme
des danses, la variété des jeux du stade ou de la scène qui en faisaient partie, tout contribuait a
captiver les sens dans ces hommages de la vénération, tout y portait l'empreinte du goût et de la
grâce, du bonheur et de la joie (b).

(a) De"dale frait contemporain et parcm de The"sce, Diod. Sic., Bi- de la statuaire des Égyptiens, no faut-il pas convenir que ce celire a
blioth. hist., lib. IV. des bornes que la raison ci le goût ne permanent pas de passa I |r

(b) Sans aier les effets grandiose* de IWliiteciuie et quelquefois {;raudpotisscjiii(iu'Lirexa[;ûKttio]i,lcsolidopov(éau-dolndccequ*wiff
 
Annotationen