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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0027
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DECADENCE. a5

Le N* i5 offre, sur un fragment de sarcophage, une composition philosophique qui a pour objet
la formation, la vie, et la fin de l'espèce humaine. Proniéthée, après avoir modelé la figure de
l'homme, termine celle de la femme; mais ni l'une ni l'autre n'ont encore reçu la vie. Mercure
conduit près d'elles l'âme qui, sous l'emblème de Psyché, va compléter l'œuvre de la création. Dans
l'autre partie de la composition, des enfans groupés avec les Parques, semblent représenter les suites
de l'union des deux premiers êtres, et indiquer en même tems le commencement et la fin de la vie
humaine : tandis que des animaux utiles, spécialement destinés au service de l'homme,sont figurés
sur le champ du bas-relief, comme pour désigner l'empire que lui destine et les secours que lui
accorde la providence des dieux. Malgré son exactitude à se conformer ici aux données, soit de la
fable, soït de l'histoire, soit de l'allégorie, l'artiste, dans le bas -relief original, a cru devoir suivre
l'usage le plus antique, en inscrivant près de chaque figure le nom qui la désigne. Si ce monument
n'appartient pas à l'ancienne école grecque, il a été du moins, comme beaucoup de ceux que nous
retraçons ici, exécuté dans la Grèce d'après une ancienne composition, à celte époque où, suivant
l'observation du savant \ isconti, l'usage de déposer les corps dans des sarcophages ayant prévalu,
sous les empereurs, sur celui de les brûler, ou envoyait ces urnes sépulcrales de la Grèce à Rome,
pour y être vendues.

Le bas-relief N° 16, présente, sous uue image plus sensible et plus naturelle, la naissance d'une
créature humaine : des femmes lui donnent les soins accoutumés. La ressemblance de cette scène
avec celle que la Peinture moderne a si souvent choisie pour l'offrir à notre vénération, est facile à
saisir; mais qu'il est rare de la voir traitée avec autant de grandeur unie à tant de simplicité! Ici
toutes les actions, toutes les attitudes, sont distinctes sans être isolées; l'intérêt habilement gradué,
se distribue entre la mère qui, malgré ce qu'elle a souffert, est assise encore avec dignité, la nour-
rice qui baigne l'enfant, et la jeune fille qui le regarde naïvement en préparant le lange dont on va
l'envelopper. Près de celle-ci, Uranie, et Clio qui trace quelques lignes sur un globe, indiquent que
la destinée de cet enfant, ainsi que son origine, devaient être illustres : espèce d'allégorie dont, en
pareilles circonstances, nos artistes font trop rarement usage.

C'est encore par une heureuse application de ce style allégorique, qu'à Un enfant né d'une mor-
telle, mais fils du plus puissant des dieux, l'Art antique a donné pour nourrice la plus puissante des
déesses. Beaucoup de monumens représentent Hercule entre les bras de Junon, comme on le voit
au N° 17 : c'est après avoir sucé ce lait divin, que, bienfaiteur des humains, il entra dans la labo-
rieuse carrière qui devait lui mériter une place parmi les habitans de l'olympe.

Le sujet du bas-relief, N° i8", remonte aux siècles héroïques, aux premiers tems de l'histoire
grecque : il nous offre la cause du siège célèbre de la ville de Troie (a). L'Amour, pour remplir la
promesse de sa mère, conduit Paris chez Hélène, et lui en fait remarquer la beauté. Vénus, placée
près de l'épouse de Ménélas, qui surprise et modeste encore n'ose lever les yeux sur le prince
ïroyen, la presse de céder à ses vœux. Assises toutes deux, leur attitude intéresse par une grâce
simple, dont le caractère varié est propre à chacune d'elles. Les figures de l'Amour et de Paris,
réunissent à la même élégance , une action parfaitement d'accord avec celle des deux autres. C'est
par ce sentiment juste des convenances, ce choix heureux d'altitudes, que la Sculpture antique sa-
vait lier sur une même ligne toutes les parties essentielles d'un sujet, sans le secours de plans tour-
mentés et de groupes multipliés. Celui de Vénus et d'Hélène, pyramide au moyen d'une petite
statue placée sur un pilastre. Un des doctes interprètes de cette composition, veut que cette statue
soit celle de la déesse de la Persuasion, ÏTaQô; mais comment croire que Vénus et l'Amour, se char-

(«) On peut voir l'explication queWinckelmand a donnée île ce Lucien, dans se* dialogues des dieux, bit ainsi parler Vénus, lors-

bss-relîef dans ses Monument! ineâitf,jng. i5^, ci celle que M. Guat- qu'elle promet A Paris le cœur d'Hélène, pour prix du jugement po-

laiti a inférée dan» le volume île 178S, pay, su, île la collection qu'il noucé en sa faveur: « J'ai deux enfans d'une beauté1 ravinante, le

a publiée sous le même litre. Ccllo-oi avait été déjà imprimée dans n Désir et l'Amour; je le donnerai l'un et l'autre pour (•iiùtcr les pas

i-dntfiologieromaine ào la mËmoannée, n°Xtvra, par M. Moiisson, « dans ton voyage. L'Amour se glissera dans le cœur d'tléléoe et In
sculpteur anglais, pour servir n un tus-nilief semblable, mai) dans le- " forcera de t'aimarj le Désir, en te conviant de ses ailes, te rendra
quel on trouve la, figure d'Apollon placée près de celles île l'ûiis et do « aussi aimable que lui. Je veux être présente moi-même, m je prierai



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