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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0060
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56 SCULPTURE- DÉCADENCE.

été soumis nia pression d'une forme cn creux, ou moule, d'où est sorti d'un seul coup cet ouv„
mixte de peinture et de sculpture. L'auteur des Lettres Siennoises, Lettere sanesi, auquel n0us j'
vons la notice et la description de ce monument, le regarde comme antérieur au XIV siècle
comme le plus ancien de l'Ecole de Sienne.

Pour la Sculpture comme pour la Peinture, le XII? siècle vit poindre les premières lueurs dek
renaissance, d'une manière plus ou moins sensible, dans les diverses parties de l'Italie. Les pla»
ches XXII! et XXIV nous en ont offert déjà quelques preuves, dans les travaux qui s'exécutaient aW
à Home pour la décoration des églises et des mausolées : sur celle-ci, le N" 24 nous en présente u
nouvelle, dans la figure équestre d'unpodestade Milan.,placée en iaa3sur la façade du palais pui
de cette ville. Cet hommage, rendu par la Sculpture à un magistrat qui s'était montré dévoué au
patrie, n'est pas sans quelque mérite, malgré le caractère de timidité et de froideur qui règne encop
dans le maintien de l'homme et dans l'allure du cheval.

Le bas-relief N* 33, que l'on croit du même siècle, et qui se trouve à Monza, petite ville du HiU
nais célèbre dans l'histoire, offre aussi, dans son ordonnance générale, quelques indices d'oi
retour vers le mieux. Les tètes gauchement penchées de plusieurs figures, l'immobilité ou le mou-
vement ridicule de quelques autres, nous rappèlent en même tems quelques unes de celles que noui
avons vues sur les planches précédentes, et présentent une analogie remarquable avec le style des
peintures de la même époque. L'embarras et l'incertitude régnaient également dans les production!
des deux arts : engagé dans les mêmes liens d'une routine barbare, également inhabile ;'i observa
les formes du corps et à les exprimer par un dessin régulier, le peintre, comme le sculpteur, ne sa-
vait rendre la pensée que par l'excès des mouvemens externes, et n'échappait à l'insignifiance
absolue qu'en tombant dans une exagération monstrueuse. Enfin il semble que l'Art, dégénéré
et presque entièrement éteint sous l'influence de tant de mauvaises habitudes, peinât plus, stea-
tasse più, pour revenir aux vrais principes, qu'il n'avait fait pour les découvrir à l'époque de sa
naissance: nous l'avons vu, en, effet, dans les bas-reliefs Volsques, donner au moins à ses essais une
naïveté intéressante. Dans les siècles que nous venons de parcourir, le goût qui dirigeait dans le
choix des sujets, était le plus souvent au niveau de l'habileté que l'on déployait dans leur exécution.
Nous avons remarqué plus d'une fois combien, sous ce rapport, les artistes s'inquiétaient peu de
choquer ouvertement toutes les règles des convenances et même du bon sens. L'ignorance et la gros-
sièreté des mœurs égarèrent leur imagination jusqu'à les porter aux représentations extravagantes
que l'on voit ici sous les N° 3o, 3i et 34-,

Je terminerai le spectacle peu satisfaisant que nous offre cette planche, par l'image consolante
d'une statue que le peuple sensible et reconnaissant de Modèue fit ériger, en 1268, en l'honneur
d'une citoyenne tellement renommée pour sa bonté, qu'on l'appela de son tems et qu'on l'appelle
encore la Buonissima. Je l'ai dessinée moi-même sur les lieux; au travers de ses défauts, elle a, dans
sa pose et dans sa draperie, la simplicité qui convient au sujet.

Ce monument, ainsi que celui que j'ai offert sous le N° 9.4» était de bon augure. On y voyait
que les arts, au moment où ils tentaient enfin de sortir de leur longue barbarie, consacraient
leurs premiers efforts à honorer la vertu, comme ils l'avaient fait dans les beaux siècles de leur
gloire (a).

(a) A l'époque où les Grecs faisaient graver sur le marbra, au milieu ou lorsqu'à Rouie ou inscrivait sur lu tombeau Je C. I*. bibul*:
iC de laurier: Honoris vi/tiiiin/iu- atussti, senatus consulte, populii/ue jussu.
 
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