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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0069
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SCULPTURE. 65

taît peu ;'i l'expression, mais l'artiste a su mettre dans l'ordonnance, dans le caractère des tètes et
dans le style des draperies, la gravité et l'onction qu'il comportait: l'exécution du tout est très
soignée, et l'imitation de l'antique y est déjà très sensible.

[.es grands travaux d'architecture que, bientôt après, Nicolas fut chargé d'exécuter dans les
diverses parties de l'Italie, en absorbant la majeure partie de son tems, ne lui permirent proba-
blement pas de se livrer avec assiduité à la Sculpture; du moins on ne voit pas que, pendant
longues années, il ait produit des ouvrages de quelque importance.

Ce ne fut qu'en 1260, qu'il termina pour le baptistère de Pise, sa patrie, les bas-reliefs en
marbre destinés à décorer ce qu'on appelle eu Italie pergamo ou pulpito, et ce que nous nommons
jubé ou tribune à prêcher. Je donne celle-ci dans son entier sous le N" 9. Le bas-relief du milieu,
qui se trouve répété plus en grand sous le N° 7, représente l'adoration des Mages, sujet si souvent
etsi mal traité avant Nicolas, et qui, depuis lui, l'a été rarement avec le même succès. On reconnaît
évidemment, dans cette belle composition, ainsi que dans la première, une ingénieuse imitation
du style antique : c'est la même sagesse et la même unité dans l'ordonnance, la même dignité dans
les attitudes et les airs de tète, la même justesse dans le mouvement des figures, et le même choix,
le même goût de draperies que l'on remarque dans les bas-reliefs grecs.

Nicolas réussit également dans les ouvrages du même genre qu'il entreprit, en 1266, pour le jubé
de la cathédrale de Sienne : comparé à celui de Pise, celui-ci pourrait même obtenir la préférence.
Mais de tous ses travaux, ceux qui lui font le plus d'honneur, d'après le témoignage de plusieurs
historiens de son tems et du notre, ceux dans lesquels, selon l'expression de Yasari « il s'est mon-
tré supérieur à lui-même», ce sont les bas-reliefs qui décorent les parties inférieures de l'immense
et magnifique façade de la cathédrale d'Orviète.

Sans prétendre affaiblir en rien les éloges que l'on a donnés à ces beaux ouvrages, sans douter
que Nicolas de Pise ait été très capable de les faire, on peut cependant n'être pas convaincu qu'il
les ait personnellement exécutés (a). Nous ne connaissons point les époques de la naissance et de ■
la mort de cet homme célèbre; et la première date certaine que nous ayons pour ses ouvrages, est
celle de ia»5, année pendant laquelle il commença les bas-reliefs de l'urne sépulcrale de S' Do-
minique. On peut supposer qu'il avait alors environ vingt-cinq ans, ce qui le ferait naître vers 1200.
Or, suivant l'histoire de l'église cathédrale d'Orviète, ce fut le r3 novembre 1290 que le pape
Nicolas IV posa la première pierre de cet édifice (l>) ; d'où il résulterait que Nicolas aurait eu quatre-
vingt-dix ans, avant que la façade dont ou prétend qu'il a exécuté les ornemens fût même hors
de terre.

Ou pourrait, il est vrai, supposer aussi que connaissant d'avance la forme que devait avoir cette
façade, et peut-être en ayant lui-même donné le projet, en sa qualité d'habile architecte, Nicolas
aurait choisi et dessiné les sujets des compositions destinées à la décorer, et qu'il en aurait même
exécuté d'avance quelques unes; mais il est plus naturel de penser que ces ouvrages sont dus aux
élèves de l'excellente Ecole qu'il avait fondée. Parmi eux on distinguait, en effet, Jean /ils de Nicolas,
qui fut sou égal dans quelques parties, deux autres Pisaus, André et G uillaumc, religieux dominicain,
le florentin Àrnolfo, plusieurs sculpteurs sïennois et principalement les frères Agostino et Agnolo,
enfin des sculpteurs allemands fort estimés dans le tems. Au surplus l'espèce d'incertitude qui ré-
sulte ici du rapprochement des dates, n'est d'aucune importance dans un ouvrage tel que le nôtre,
où il s'agit de constater l'état de l'Art à chaque époque, et non de présenter avec une précision
rigoureuse l'histoire des travaux de chaque artiste (c).

(a) Sur celle difficulté*, Il faut consulter ta vie de Xicotas de Pise, curieux sur l'histoire de l'Art de ce tems, et sur un grand nombre

écrite par Vasori, le liftait de ses ouvrages dans la I*isa illustrant, d'artistes autnu que Nicolas do Pùc

et sur-tout, dans le tom. IV dette Mcmoricdélie belle Arti, Homa, (<:) D'après «HO observation, j'aurai! do me refuser plus souvent

t-fà, la correspoudaucc sur le mémo sujet entre le P. Délia Faite a des recherches dont l'uliiUd compense ai rarement l'emploi de tenu

(ijVoioï Siorla dei ilttomo d'Orvicio; Homa , î;iji, in-4", avec avec lo desirtio constater les da les de leur naissance, de leur mort" et
beaucoup de planches d'une très grande dimension, Cet ouvrage est dû leurs ouvrages, demcuroin convaincu des difficultés quelquefois
du P. DeHaYnUc, auieur des Lelterc Sancsi; il contient des détails insurmontables .pie présente ce travail chronologique. Les obscurités,
 
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