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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0071
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RENOUVELLEMENT. 67

l'exécuta en 133g, ainsi qu'on l'apprend par l'inscription suivante: magistf.r johannes balduccu

DE pisR SCtILPSIT HANC. ARCHAM AXXO DOMINJ I 33C;.

On voit ici une des deux faces principales du monument. Le corps de l'urne y est divisé en trois
parties, remplies par autant de bas-reliefs, qui représentent, celui du milieu, le saint visitant et
guérissant des malades; les deux autres, le saint exposé après sa mort à la vénération publique, et
des marins invoquant son assistance, au milieu d'une tempête: Sur la face opposée à celle-ci et sur
les deux cotés, sont représentés le martyre, les funérailles et les principaux miracles du saint. Huit
statues, de même hauteur que les bas-reliefs, en occupent les intervalles et supportent une espèce
d'entablement, sur lequel sont huit autres statues isolées qui répondent aux premières.

Le couvercle de forme pyramidale, est également décoré de bas-reliefs où l'on distingue les
S" martyrs Jean et Paul, le roi et la reine de Chypre à genoux, et plusieurs autres vénéx'ables per-
sonnages.

Ce riche sarcophage est couronné par mie espèce de temple à jour, formé de colonnes et de
pilastres qui soutiennent des arcs ogives en trèfle, surmontés de pyramides : l'intérieur de ce petit
temple et le sommet de ses pyramides sont encore enrichis de statues de diverses proportions.

Enfin le soubassement est formé de huit statues de femme qui, adossées à autant de pilastres,
paraissent soutenir tout l'édifice: espèce singulière de caryatides, qui s'éloigne sans doute encore
plus des ordres d'architecture que celles que l'antiquité a employées, mais qui, offrant ici de l'élé-
gance et de la légèreté, ne choque point l'œil et pari* même à l'imagination. Ces statues, en effet,
représentent, par des attributs symboliques, les principales vertus qui appartiennent à la profession
et qui formaient le caractère du saint religieux dont elles décorent le mausolée: idée ingénieuse
que le Bernïn a perfectionnée, lorsqu'il a donné pour soutiens à la chaire de S' Pierre quatre des
principaux docteurs de la foi.

Le marbre blanc est la principale matière employée dans cette grande machine; diverses par-
lies d'architecture et de sculpture sont rehaussées d'or: les pilastres du soubassement sont d'une
brèche rouge de A7érone.

Quant au travail particulier du ciseau; bien qu'on remarque une sorte d'incorrection et de du-
reté dans l'exécution et dans l'euscmblc des figures, quelques unes ne manquent ni d'expression
daus les têtes, ni de vérité dans les extrémités. Toutes sont assez bien traitées de bas-relief, et leurs
draperies offrent celte disposition louable qui distinguait déjà l'Ecole Pisaue.

Mais, en total, ce monument, de superbe et en racme teras de bizarre invention, semble être
l'oeuvre d'un génie qui, travaillé du désir de retrouver l'antique et bon Style, commence d'abord
par s'en rapprocher; puis n'osant secouer le joug de celui qui l'avait remplacé depuis tant de siècles,
termine sa composition en sacrifiant encore au goût régnant d'une gothique magnificence. C'est,
en quelque sorte, l'image de la marche lente et peu assurée de l'Art, vers les dernières années du
XI1P siècle et les premières du suivant; il se soutenait au point où l'avait porté Nicolas de Pise, mais
d ne s'élevait pas plus haut, et, pour le tirer de cet état stalionuaire, il fallait de nouveaux efforts.

La planche XXXV nous fait connaître le résultat de ces efforts dans les principales Ecoles de P1.XXXV.

, kis-rclie

l'Italie, dans le cours du XIVe siècle (a). C'est encore aux Pisans que ces progrès sont principale- "J*™*

ment dus; mais c'est à Florence que ces artistes donnèrent les preuves les plus remarquables
d'une amélioration sensible, fruit des secours et des lumières qu'ils trouvèrent eux-mêmes dans
l'Ecole de Giotto; car celle-ci, sous la direction d'un maître habile dans les trois arts, se.distin-
guait déjà par une finesse et même par une certaine correction de dessin, qui préparait à la ville
oii cette Ecole était née une prééminence, sur-tout dans la Peinture, qui n'a fait que s'accroître
jusqu'au parfait rétablissement de l'Art.

" < ■ ■ " par errour du ;;..iv<-m- do lettres que, sur ijuolquca éprouve* du cette planche, on voit sur te litre inscrit au bas, XV' sibeh; il Bmh Y
 
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