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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0072
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68 SCULPTURE.

A la tète de ceux qui contribuèrent ;\ donner a la Sculpture une impulsion nouvelle, on ^
sans contredit, placer André de Pise. A l'école de Nicolas, dont il a pu dans sa première jeunesse
recevoir quelques leçons, mais certainement à celle de son fils Jean, qu'il servit d'abord connu-
compagnon, et dont il fut ensuite l'associé, il avait puisé ce goût pour l'antique qui, comme non.
lavons vu, caractérise leurs productions; mais l'imitation qu'il s'en permit fut plus libre, on n]u
loi. ne prenant que l'esprit des anciens, il se forma un style particulier dans lequel il se montn
supérieur à ceux qui l'avaient précédé.

Appelé à Florence au commencement du XlV'.siècle, André y fut d'abord employé à divers ou-
vrages de sculpture eu marbre dont la majeure partie a péri ; heureusement il n'en a pas été <fc
même de ceux que, depuis, il exécuta en bronze. Parmi ceux-ci, on distingue sur-tout les bas-reliefc
doutil orna l'une des portes du Baptistère: trois sont gravés ici sous les N° 6, 7 et 8. Le premierre-
présente la figure allégorique de l'Espérance ; le second, S'Jean déposé dans le tombeau; le troisième
le baptême de Jésus-Christ; L'ensemble de cet ouvrage, le plus capital de ceux. d'André, atteste les
progrès que fit entre ses mains-la sculpture en bronze, partie intéressante de la statuaire qui, depuis
le XIIe siècle, n'avait pas cessé d'être cultivée à Pise avec plus de succès qu'ailleurs.

Nino et Thomas, fils et élèves d'André, marchèrent sur ses traces. On voit d'eux plusieurs pro-
ductions estimables, parmi lesquelles on distingue les deux statues en marbre gravées sous les N° 3
et 4: elles offrent dans les proportions, dans les attitudes, dans le style et dans le faire des dra-
peries, une fermeté qui leur donne quelque Supériorité sur les ouvrages du même genre faits par
indré; La Vierge en pied, N° 3, est le chef-d'œuvre de Nino : il parait en avoir emprunté la pen
sée de celle de Jean de Pise, que nous avons donnée, planche XXXII, N° 10; mais il a surpassé de
beaucoup son modèle, sous le rapport de l'exécution, qui est d'un fini si précieux, qu'elle a fait
dire à Vasari que « Nino est le premier qui ait réussi à ôter au marbre sa dureté et à lui donner la.
souplesse de la chair. »

La conqiosition de Giotto, qui représente la création d'Eve, se montre, sous le N" 10, avec une
sorte d'intérêt naïf qui convient assez au sujet; elle suffit pour justifier ce que nous avons déjà
dit de l'influence que ce chef de l'Ecole Florentine exerça sur le renouvellement de l'Art.

André Orcagna, autre génie extraordinaire du même siècle, réunit aussi la pratique des trois art)
du dessin et cultiva même la poésie ; la loge de' Lanzi, à Florence, atteste son mérite en architecture
et en sculpture. Les N° 1 et 5 offrent deux figures de bas-relief, exécutées par lui ou par ses élève;,
pour la décoration de ce portique: on voit au premier coup-d'ceil quelles représentent, l'une la
Force, l'autre laFoi ou la Religion, et que, déjà, Orcagna savait traiter convenablement les sujets
allégoriques. Mais pour donner une juste idée de l'étendue de son talent, j'aurais désiré pouvoir
mettre sous les yeux de mes lecteurs le magnifique autel qu'il exécuta, en i35o,, pour l'église d'Or
San Michèle à Florence; c'est, sans contredit, le plus capital de ses ouvrages, et l'un des plus remar-
quables de cette époque.

L'Ecole de Sienne, qui s'était déjà montrée à-peu-près l'égale des deux précédentes, se fit par*
lieulièrement remarquer, à la fin de ce siècle, par les travaux considérables que Jacopo délia
Quercîa exécuta à Bologne, à Lucanes, et sur-tout à Sienne, sa patrie, qu'il enrichit de cette hellf
fontaine qui lui mérita le surnom de Jacopo délia Fonte. Les deux bas-reliefs, N° n et in, sônl
tirés de ce monument: tout endommagés qu'ils sont, ils montrent un progrès sensible dans 1 aï*
de disposer les groupes et les figures avec une certaine grâce inconnue jusqu'alors. La p«n*
che XXXVIII offrira, sous les N" i3 et 14, une nouvelle preuve de ce mérite, qui peut-être brille pi*
éminemment encore dans les bas-reliefs que le même artiste a sculptés pour la façade de S' Pétron'
à Bologne.

Vers le même tems, mais avec moins de succès, la Sculpture était occupée, à Bologne, à payer "'
tribut de reconnaissance aux mânes des savans professeurs, dont les leçons, sur tous les objets 0
connaissances humaines, ont acquis à cette ville tant de célébrité. Le N° 9, qui représente 1»1 "
ces doctes maîtres au milieu de ses élèves, fait partie des nombreux mausolées que cette épo<Iu
 
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