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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0076
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PI. XXXIX.

Mausolée du card

XV tficlo.

72 SCULPTURE.

Afin, de donner une idée plus précise du style de l'Ecole Romaine au XVe siècle, j'ai cru devf
'* ajouter à ce que j'ai déjà offert de ses travaux sur la planche XXXV, et je présente ici, dans
° entier, un monument de la fin du XIVe siècle ou du commencement du.XV?, à l'érection duquel]
trois arts ont concouru, mais où la Sculpture joue le rôle le plus important. C'est le mausolée duc
dinal d'Alcneon (à), issu de la maison de France, et mort; à Rome en i'3g7. Ce tombeau est pk
dans l'église S" Marie in Translevere, près de la sacristie.

On voit assez par la bizarrerie des colonnes et de l'espèce d'ordre atliqne dont elles sont char»
surtout par la forme de l'arc et du fronton qui couronne ce monument, que l'architecture conse
vait encore en grande partie .le caractère dont les siècles précéderas nous ont offert des exemples.

Quant à la sculpture, le bas-relief d'en bas, qui représente la mort de ia Vierge,.est compi
avec tout l'intérêt religieux que doit inspirer une semblable scène. La disposition des groupes
l'attitude des figures expriment avec assez de justesse les sentimens qui les animent. Un des apôl
assistans tient une petite figure emmaillottée; c'est l'image de l'âme portée au ciel. Les artiste;
iuo\ un âge paraissent avoir adopté l'usage de représenter ainsi les derniers momens des personne
auxquels on décernait une sorte d'apothéose (b).

Le bas-relief d'en haut, qui parait avoir pour sujet la Vierge dans sa gloire, recevant les ]
mages des différens ordres du peuple, n'est pas aussi bien composé que celui d'en bas.

Les statues de diverses proportions qui sont sur les parties hautes et extérieures du monument,
paraissent être autant de figures symboliques des vertus du cardinal. Elles sont sans variété daDS
leur altitude; mais elles offrent un arrangement de draperies assez convenable. Le même mérite se
retrouve dans la figure principale du monument, revêtue des habits pontificaux et couchée sur le
sarcophage.

Au surplus, si le ciseau qui a exécuté ces statues montre cette rudesse de touche qui n'avait pas
encore disparu au commencement du XVe siècle, ce défaut est compensé, jusqu'à un certain point,
par une vérité.de nature qui depuis a manqué souvent à des ouvrages d'une exécution plus soignée.

Pl.XL. Celte planche présente l'image réduite d'une mappemonde terrestre, gravée sur une plaque de

Mappemonde gravée cuîvre circulaire, aujourd'hui déposée dans le muséum du cardinal Borgia à Velletri (c). Rappro-

sur cuivre; espèce de ji ov/ii

.lamasquincrio. chée du globe céleste dont la planche XXV a offert un dessin, elle peut donner une idée de ce qu'é-

tait, dans un genre ;t-peu-près pareil, mais à la distance de deux ou trois siècles, l'état de l'Art chez
des nations qui, sous les autres rapports, présentent des différences si marquées.

(a) Le cardinal d'Aleiiron ctaii petit-fils de Charles, comte de Va-
lois et d'Alciiçon, livre de l'liilqq>e-lc-liel. Ciaceoni, filas Poiiliji-
etun, et Muratori, AnnaU d'Italia, année i385, donnent des dé-
tails assez étendus stir la vie de ce prince, qui fut plutôt celle d'un
guerrier que celle d'un cardinal. Remarquons que reçu de France
porte encore ici, eu i.'»i;. des Meurs de lis sans nombre, quoique le
président Béûault ait du qu'en t38o elles furent réduites à trois.

Ce mausolée a stilii, dans sou arrangement, divers changcnieiis que
l'un rt'couuaitra aisément sur les lieux, mais qui n'allèrent en rien sou
caractère sous le rapport de l'art. La peinture est gravée, sur nia plan-
che, à une place qu'elle a remplie lors de ces changcinens.

J'ai dit, dans la Table des planches, pourquoi j'attribuais ce monu-
ment à maître Paul. C'est le seul sculpteur d'origine romaine que j'aie
eu l'occasion île citer pendant les siècles dont j'ai esquissé l'histoire. Je
noie nomme, cette seconde fois, qu'à l'aide d'une conjecture; Vasari
ne donnant pour ce Paul, dont lia écrit la vie, aucune date de naissance,
d'âge ni de mort.

Personne, que je sache, ne s'est encore chargé d'écrire l'histoire de
cctic classe d'artistes romains. tlaglioui, à qui nous devons des notices

,■ les

i xvi-

il

temps qui me soit connue, est celle de Piélro Cavallini, citoyen romain.
Lorsqu'au commencement du XIV siècle, Giotto vint tt Home tra-
Tailiûr en pointure et en mosaïque, Cavallini entra dans sou £eole. Il

a laisse plusieurs ouvrages dans ces deux genres, qui subsistent encore;
et quant a la sculpture, il lit, dans l'église de S' Paul hurs des murs,
Ma crucifix en boistpù, après avoir été célèbre par un grand nombre

de miracles, fut détruit parle lemsct remplacé.

(i) La planche LXXXI de l'histoire de la Peinture, en donne un ex»
pie d'après un tableau rut béni que. Dans le Thésaurus veterum Dtp-
tYcliorum do Gori, on en trouve d'autres tirés de bas-reliefs gitt»,
eu ivoire; tom. III, part. II, planches xxxvit et xm. Pour expliquer
nue pareille ligure penne dans un tableau grec, planche XLY, leiiitM
auteur s'appuie d'une ancienne et pieuse tradition qui voulait quels

{cjTti i";)!, un antiquaire qui, dans ses voyages, s'occupait, à «
que je crois, autant de commerce que de recherches d'antiquité, r"

nde,

r fit

< de

faire, cl me permit de la faire dessiner telle que je la présentera-
Quelque teins après, le cardinal Borgia, qui n'épargnait rien pwi
enrichir son muséum, parvint à se procurer ce monument intéressai*
Son neveu l'a fait graver dans toute sa dimension. Il esi compose «
deux pièces de cuivre d'égale grandeur, et d'une ligne et demie air
paissent-, qui sont ottaciiées ensemble, de distance ou distance. ]"r
des tètes de petits clous. Les grandes taches noires circulaires, sur U
partie calquée île ma planche, indiquent des trous postérieurs à lécn-

it-lto

nquep.

•Va;

letp

r llei

, qui .

lange .l'argent, de plomb, de cuivre, de soufre et de pois. Conufl|
n'y a point d'indice que l'on ait tiré des estampes de ce cuivre, ou pe»-
croire qu'a a été garni de niellure au moment de sa confection, et™
celle-ci doit être placée un peu avant la découverte de l'art de tirer A*
empreintes des gravures sur cuivre.
 
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