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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0105
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INTRODUCTION. 3

Nous n'avons pas de notions plus positives sur la peinture proprement dite Etrusque; car nous De la Peinut
ne connaissons pas même l'origine du peuple auquel les ouvrages de ce genre sont censés appar- " tll«"i
tenir. Son antique histoire est couverte de ténèbres que l'érudition n'est pas encore parvenue à dis-
siper. Les fables héroïques et religieuses, que nous voyons représentées sur les vases auxquels on
a loug-tems donné le nom d'Etrusques, lui sont, pour la plupart, eommuijes avec les Grecs. On
comptait parmi les possessions des Etrusques en Italie, les pays habités par les Grecs, et connus sous
le nom de Grande-Grèce. Enfin la puissance et même l'existence politique de ce peuple, ont été tel-
lement absorbées par la domination des Romains, que le souvenir s'en est à peine conservé. On ne
connaît aucun monument, ou du moins aucune peinture qui soit incontestablement d'origine
étrusque, ou qui ne date pas de tems postérieurs à la destruction de cette nation.

Les écrivains de l'antiquité ne suppléent à ce défaut de productions de l'Art par la citation
d'aucun peintre étrusque. Les seules figures peintes qu'on puisse attribuer à ce peuple, et que j'aie
découvertes jusqu'à présent, consistent dans des vestiges décolorés, que j'ai vus exîstans encore sur
les piliers qui soutiennent les hypogées ou catacombes de l'antique Tarquinia, ville principale de
l'Etrurie. J'en ai fait retracer quelques parties sur les planches X et XI de la section de cet ouvrage
consacrée à l'Architecture. Elles appartiennent à des tems très reculés, puisque les lieux qu'elles
décorent servirent à déposer les corps des morts, usage antérieur à celui de les brûler, que ce
peuple adopta dans la suite; mais on ne saurait en indiquer l'époque avec précision.

Ces peintures m'ont paru, quant au mécanisme dans l'emploi des couleurs, d'un faire à-peu-près
semblable à celui des peintures égyptiennes. Le mouvement des figures est plus facile, l'ordonnance
moins resserrée; mais les contours out tous autant de roideur et de sécheresse. Elles sont même, à
cet égard, plus défectueuses que la gravure que j'en ai donnée; attendu que, lorsque je me suis
porté sur les lieux, ne les ayant pas trouvées assez conservées pour en prendre une copie fidèle,
j'ai.été obligé de me conformer à une estampe plus ancienne, qui m'avait été communiquée. J'ai
reconnu seulement que les figures sont bien loin,- dans l'original, des grâces sveltcs et légères qui
earact élisent les peintures des vases dont je viens de parler, ouvrages des Grecs eux-mêmes, ou de
ceux des Etrusques qu'ils avaient instruits et qui travaillaient dans leurs ateliers : ce qui doit ache-
ver de nous persuader que le nom de vases grecs est celui qui convient le plus justement à ces mo-
numens élégans de l'antiquité.

Les compositions des peintures tracées sur ces vases sont d'ailleurs toujours conformes aux rites
et aux costumes religieux des Grecs, qu'embellissaient des idées gaies et brillantes; tandis que les
sujets peints dans les hypogées de Tarquinia, ainsi que ceux qu'on trouve sculptés sur les urnes
cinéraires d'origine vraiment étrusque, appartiennent à la théologie sombre de cette nation si tris-
tement et si cruellement superstitieuse.

Grâces à Pline, nous connaissons beaucoup mieux l'histoire de la Peinture chez les Grecs et chez De la Peimui
les Romains, que chez les Egyptiens et les Etrusques; et il résulte de la comparaison qu'il nous a
mis a même d'établir, qu'arrêté par-tout ailleurs par des circonstances locales, plus ou moins puis-
santes, c'est chez les Grecs seulement que cet art, ainsi que la plupart des inventions humaines,
s'est élevé jusqu'au-plus haut degré de perfection qui nous semble possible, parecque seuls les
Grecs ont réuni tout ce qu'il fallait de qualités physiques et morales pour l'y conduire. Ce ne sera
donc pas un travail sans utilité que de considérer avec Pline la Peinture à son origine, dans les
ébauches des peintres linéaires et mouoehromates.

Soit qu'elle eut été inventée à Sicyone ou à'Corinthc, on convenait dans la Grèce qu'elle avait
commencé en circonscrivant l'ombre d'un homme par une ligne continue ; timbra' homiuis lineis cir-
cumductd: qu'en plaçant ensuite à propos quelques traits dans le champ formé par ce contour
extérieur, spargentes Uneas intus, on avait fait distinguer les différentes parties, et que c'était là ce
qui avait constitué proprement le dessin. Ou reconnaissait que le dessin primitif avait ensuite été
peint, mais d'une seule couleur, monochamatoii; que l'imitatiou faisant de nouveaux progrès, les
 
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