Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0109
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
INTRODUCTION. 7

Ou ne trouve rien qui indique des peintres romains, ni à l'époque reculée dont parle Pline, ni
postérieurement, jusqu'aux tems où voulant toujours prouver l'ancienneté de la Peinture chez les
Romains, cet écrivain raconte comment, Tan 45o de Rome, Fabius Pictor, qui donna son surnom
à une ancienne famille, exécuta, dans le temple de la Santé, des peintures conservées jusqu'à l'in-
cendie qui les détruisit sous l'empereur Claude.

An siècle suivant, Pacuvius, peintre et poète, né à Blindes, ville de la Grande-Grèce, et neveu
d'Ennuis, orna de ses ouvrages le temple d'Hercule, aujbrttm Boarium; et il sut accroître l'effet de
ses pièces dramatiques par un double moyen, en peignant lui-même les décorations de son
théâtre (a).

L'historien observe qu'après Pacuvius, la Peinture ne fut plus cultivée à Rome par des mains
aussi illustres. Cicéron avant lui se plaignait déjà de cette indifférence, et prévoyait combien les
effets eu seraient funestes au goût.

Tout prouve même qu'alors ce qu'on voyait à Rome de travaux iuléressans en ce genre, était dû
à des mains étrangères, c'est-à-dire, à des artistes grecs. Tel était le tableau que Marcus Valérius
Messala avait placé dans la Curia hostilia, et dans lequel il avait fait peindre la victoire remportée
par lui en Sicile sur les Carthaginois et sur le roi Hiéron; tel était encore celui que Lucïus Scipion
suspendit au Capitule, représentant sa victoire d'Asie. Lucius Hostilius Mancinus imita cet
exemple,,en exposant dans le Jbruni un tableau où il était représenté moulant le premier à
l'assaut sur les murs de Carthage j il en donnait lui-même l'explication, en faisant remarquer les
lieux où s'étaient donnés différens combats , acte de popularité qui lui valut le consulat aux comices
suivans.

Il parait cependant que, si les artistes romains n'imitèrent pas alors ces productions d'un art
étranger de manière à mériter que leurs noms nous aient été transmis, ils y trouvèrent du moins
assez d'attraits, pour donner quelque application à la peinture.

Cela eut lieu sur-tout lorsque Lucius Mummius, après avoir fait la conquête d'une partie de la
Grèce, déposa dans le temple de Cérès le tableau d'Aristide qu'on appelait le beau lîacchus
dont le roi Atlale avait offert six cent mille sesterces. L'importance que Pline paraît avoir atta-
chée à bien marquer cette époque, doit en effet nous persuader que c'est de là que date l'établisse-
ment d'une Ecole Grecque dans Rome (b).

Le chef-d'œuvre d'Aristide y devînt un modèle de bon goût, et dès ce moment sans doute, l'ensei-
gnement se trouva dirigé par ces mêmes artistes grecs que les Romains entrainèrent d'abord avec
eux comme esclaves, après l'assujettissement de la patrie des arts, et auxquels ils accordèrent
ensuite la liberté.

Ces orgueilleux conquéraus ne tardèrent même pas à donner pour instituteurs à leurs fils, des
Grecs qui joignaient à l'art dé peindre, des connaissances philosophiques. Tel fut ce Métrodore à
qui Paul Emile confia l'éducation des siens. Quel homme devait être le maitre qui forma de pareils
élèves?

(à) Si toutefois c'est là ce que signifient ces mois île Pline, sur rations nionl donné naissance à l'espèce du paysage où I.udius, cité

Pacuvius, ctariorcm eam arlcm jccit gloria scenœ, lib. XXXV, ci-après, se rendit célèbre, et dont on fit ensuite un usage abusif et

cap. 4. ridicule.

Claudius Pulcbcr, un siècle après Pacuvius, employa les mûmes Gori fait mention dans son Recueil d'inscriptions, ton). 1, p. 390,

moyens pour accroître In ma |>, ni licence et l'intérêt des ji-us qu'il don- d'un autre peintre de décorations, Romain.
naît au peuple romain: habuil et scena Indu Clandii Putchli ma-
gnum aduiiratioticm fiictura: Ibid. Valère Maxime ajoute: scenam

On a déjà remarqué une les tragiques grecs avaient eu le plus grand
soin d'établir un parlait accord entre les décorations du tbéâtre et le
caractère de leurs pièces. Euripide, suivant Suidas, avait été peintre
avant de composer des tragédies.

Cliei les modernes, Corneille et QuinauJt, ont également recom-
mandé cet important accessoire. Cet art .le dé. orex les ÙxOuita parai! (ij 0n pont le conjecturer aussi de ces mots si souvent répétés d'oj
avoir été singulièrement perfectionne tin:?, les anciens: c'est ce que Horace lib. Il épist, 1
nous voyons dans Vitruve, et notamment dans ce passage; sc'xikc

"Kjricar ornantur arbortbus, spcUtncis, montibm, rctiqùisque Gracia capta, ferum victorcm ca-pit, et artei

agrcitiluf relus (lib, V, cap. 8). Il est possible que ces riebes déco- Intulit agresti Latio.

.......OMUÏU3. r

-. lnW!T.ltlsyi;i: 1:1
 
Annotationen