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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0116
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i4 PEINTURE.

groupe principal; de sorte que la scène, en nous retraçant un momment toujours intéressant eu
lui-même, nous rappelle encore ce que l'histoire fait connaître sur l'habillement, les meubles et |cs
usages des anciens, relativement à cette partie de la cérémonie du mariage.

J'ai saisi une de ces occasions qui se présentent rarement, lorsqu'il s'agit de peintures antique
pour calquer sur l'original même les tètes des deux mariés; la conservation de ces originaux a'a
permis d'en prendre un irait fort exact que je donne sous les N° 7 et 8.

Il faut avouer cependant que la gravure est loin de représenter l'impatience empreinte.dans Icsro
gûr.ds et dans l'ensemble delà physionomie du jeune homme : ce sentiment se fait encore mieux sentir
dans le mouvement de son bras et de sa jambe prêts à se soulever. Le dessin qui rend assez bien la
modestie de l'épouse, par son maintien, ne pouvait non plus exprimer aussi bien la crainte vir.
gînale, qui se manifeste dans ses yeux: il n'appartient, qu'à la couleur de donner un corps à d«
affections de ce genre. Ce mérite particulier de la couleur qu'on hésite mal à propos d'accorder aux
peintres anciens, était porté dans cet ouvrage au même degré de perfection que toutes les autres
parties de l'art, en ce qui convient à la peinture historique: c'est du moins ce que I'qu peut in.
férer des indices, quoique légers qu'elle en donne encore depuis plus de deux siècles qu'elle est
découverte. La fresque, qui est le genre de peinture où l'artiste doit apporter le plus de science
pour le dessin, et le plus de sûreté dans l'exécution, à cause des dispositions sur lesquelles il n'est
plus possible de revenir, est traitée ici avec une extrême habileté. Le pinceau le plus franc et le
plus hardi a couché les couleurs à plat, maïs sans aucune sécheresse, et d'une manière facile et large;
des clairs toujours lisses, et des hachures jetées seulement dans les plis et dans les ombres, suffisent
pour formel- des oppositions et d'espèces de demi-teintes; et enfin des louches spirituelles, toujours
placées à propos, quoique heurtées, produisent de près l'apparence d'une sorte d'empâtement, et
de loin lont l'effet qu'on peut désirer.

Ainsi, les peintres des Ecoles antiques, en associant à une pratique excellente le talent de puiser
les' sujets de leurs tableaux avec intelligence et avec goût, dans la fable, dans l'histoire, et dans les
usages de leurs tems, obéissaient parfaitement à la leçon du précepteur des arts: Que le sujet soit
bien c/ioisi; que l'ordonnance assigne à chaque personnage une place convenable (a).

Apprenons, en écoutant Pline et Vitruve, ce que devint la Peinture, quand elle s'éloigna de ces
principes.

Elle n'est plus, disent-ils, chargée de conserver les images des hommes; on lui préfère le bronze
et l'éclat de l'argent. On ne propose plus à l'Art les sujets des grandes compositions antiques: ce
n'est plus Jupiter entouré des dieux (b), ni cet Ajax brûlé de la foudre, sous le pinceau d'ApoI-
lodore; ce n'est plus la beauté dans les bras d'Alexandre, dessiuée par Apellc; ce ne sont plus les
grandes actions de ce conquérant, retracées par Protogènes, jaloux d'attacher sa gloire à celle du
héros, et peintes pour l'immortalité. Non, l'Art se prêtant aux désordres du luxe et à des goûts dé-
pravés, couvre les murailles d'ornemens sans choix et sans proportions. On se croit honoré de
faire employer des couleurs brillantes, et de les payer fort cher. La richesse a usurpé la place dr
la beauté (c).

On prodigua sur-tout ces couleurs éclatantes dans un genre de peinture, dont l'invention a ete
attribuée à Ludius le moderne Au lieu d'idées nobles et élevées, ce maître chargeait les murs de
représentations champêtres, de vendanges, de jeux villageois. Ce fut lui vraisemblablement, 0»
ce furent ses élèves, qui ajoutèrent à ces compositions les images extravagantes de cette architec-
ture fantastique, contre laquelle Vitruve s'élève si justement: architecture dont tous les membre

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(b) Magnifient Jupiur ,„ titrono, atbtanUbus Diù, lîb, VII, cap. 5. On peul Bussi coniulter ta rvtt.A.,... .,..0 Hi* &'

(c) Quod enint anuqui imumoatet laborem et indiistriam, pro- co sujet. lib. XXXV, cap. 1 et 3.
 
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