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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0137
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DÉCADENCE. 55

d'un usage à un autre. Les variations et l'enchaînement des idées et des habitudes humaines, quel
qu'eu soit l'objet, se manifestent particulièrement dans l'emploi que les peuples out fait des beaux-
arts pour les exprimer: le tableau de leurs productions en tout genre met an grand jour le tissu suc-
cessif des pensées qui les ont dirigés, des opinions et des mœurs auxquels ils ont dû se conformer.

Les Gentils ornaient les voûtes, les murs et les pavés de leurs temples, avec des mosaïques
propres à leur rappeler les bienfaits ou les vengeances de leurs dieux: quand ils eurent embrassé
le christianisme, des objets semblables se reproduisirent dans les mosaïques qui décorèrent les
édifices consacrés à la nouvelle religion ; mais ce fut au vrai dieu que s'adressèrent ces hommages.

Devenus libres dans l'exercice du culte qu'ils avaient dérobé long-tems à l'œil de la tyrannie,
sous l'ombre des tombeaux, ils y apportèrent un empressement inexprimable: ce fut une nou-
velle et vive jouissance pour des âmes pleines de ferveur. A la place des peintures que d'une main
tremblante ils avaient tracées à la lueur des flambeaux, sur l'enduit mal affermi des murailles
obscures des catacombes, ils se familiarisèrent dans la pratique de la mosaïque, avec l'emploi d'une
matière solide et brillante, pour embellir les temples qu'il leur était enfin permis d'élever.

Ils avaient pris pour modèles dans la décoration des catacombes celle des chambres sépulcrales
en usage sous le paganisme: ce furent les voûtes en berceau des thermes et des basiliques, qui leur
servirent de guides pour la forme et pour l'ornement des voûtes et des tribunes des temples
nouveaux.

Ils y répétèrent d'abord quelques uns des sujets tracés dans les catacombes, et qu'ils avaient
puisés dans l'ancien Testament; mais bientôt, pour célébrer plus particulièrement la victoire que
l'auteur de la religion nouvelle avaient remportée sur les faux dieux dont le paganisme avait osé
faire ses rivaux, ils choisirent les sujets de leurs mosaïques dans les actes relatifs à sa naissance, à
ses prédications, à sa mort, à son retour dans les cieux. On retrouve dans de grandes composi-
tions, les allocutions fréquentes de Jésus-Christ à ses disciples; les images des apôtres, qui l'avaient
constamment suivi; le'signe de sa tendre vigilance pour les fidèles, sous l'emblème du bon-pasteur;
celui de ses souffrances; son ascension glorieuse, et son triomphe dans le palais de son père. Les
confesseurs et les martyrs de sa foi, les évangélistes, garans de sa doctrine, les saints et les anges,
composent sa cour céleste; le globe terrestre y devient l'appui de ses pieds; il reud à la mère qu'il
avait bien voulu choisir parmi les mortelles, des honneurs divins.

Ces compositions furent d'abord une sorte d'imitation des plus beaux modèles antiques. On re-
connaît ce génie îmitatif dans quelques unes des mosaïques, qui régnent au-dessus de l'entable-
ment, de l'un et de l'autre côté de la grande nef, dans la belle église de S" Marie majeure, à Rome.
Cette mosaïque est assurément une des plus étendues qui existent. Quoiqu'elle date du Ve siècle, et
que par conséquent elle soit de beaucoup postérieure à la colonne ïrajanc, on ne peut douter que
la manière dont l'histoire de cet empereur est sculptée sur ce dernier monument, n'ait été présente
à l'esprit des artistes chargés de l'exécuter, et qu'ils n'aient eu l'intention de s'en rapprocher daus
la représentation de quelques uns des faits de l'ancien Testament. C'est ee que l'on peut remarquer
sur les plauches XIV et XV.

On voit sur la planche XIV, N° i, d'après un des bas-reliefs de la colonne Trajane, gravée par
Pietro Saute Bartoli, l'armée de Trajan assiégeant une place, et combattant eu présence et par
l'inspiration de Jupiter. Les mosaïques N° 2 et.3 nous présentent Josué qui, animé par l'apparition Mariomajeu
du dieu des armées, forme le siège de Jéricho. avocdesba*reliefsde

Dans le bas-relief N° 4, des cclaireurs expédiés par Trajan, viennent lui rendre compte de leurs k coI(""1° ime-
découvertes; dans les mosaïques N" 5 et 6, ce sont les espions envoyés à Jéricho, qui s'échappent
de la maison de llaab, pour venir informel' Josué du succès de leur mission.

l\.'ii)iuiï> en inosaï-
de l'égliso de S"
 
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