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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 2): Texte. Sculpture. Peinture. — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1303#0168
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66 PEINTURE.

S' Jcau-Climaque a pour objet dans son ouvrage l'instruction et l'encouragement des personnes
mu se dévouent à la vie ascétique. Il recommande la haine de tous les vices, la pratique de iomes
les vertus, l'usage des mortifications les plus austères: chaque trait de dévouement ou de p\fa
forme dans sa conception mystique un des degrés d'une échelle qui conduit au ciel.

Le peintre, d'une imagination orientale, non moins ardente que celle du saint, l'a parfaite.
ment servi, par une multitude d'images et de symboles bizarres. On en reconnaîtra une partie
si l'on examine les gravures sans oublier l'intention de l'auteur, et en se souvenant du titre de
son ouvrage: Tractatus Clîmax, scîlicet scala nuncupatus. Ces inventions pittoresques, rappro.
cliées du teste, présentent des singularités qui ne sont pas toujours sans intérêt.

Considérons maintenant l'Ecole Italienne dans le même espace de tems, c'est-à-dire, dans leXV
et le XIIe siècle, et, si nous la comparons avec l'Ecole Grecque, nous verrons qu'elle fut constam-
ment moins heureuse.

Chaque période, dans les arts comme dans les lettres, voit adopter quelque sujet de prédilection,
sur lequel s'exercent tous les écrivains et tous les artistes, avec plus ou moins de convenance et
de vérité.

J'ai rencontré un de ces sujets, sur lequel beaucoup de peintres et de calligrapb.es italiens ont
exercé leur imagination pendant le Xe, le XI% et peut-être le XIIe siècle. On verra, dans les exem-
ples que je rapporte, comment plusieurs de ces artistes l'ont considéré, en s'en occupant à-peu-près
vers le même tems, chacun à leur manière, soit dans les mêmes parties, soit dans des parties dif-
férentes, ee qui peut donner quelque idée du goût du moment, si toutefois le mol goût est le mot
propre.

Ce sujet de tant de peintures, est l'hymne qui se chante le samedi saint, pour la bénédiction
du cierge pascal, YExultet.

Le manuscrit dont je veux parler, est écrit sur des feuilles de parchemin assez étroites, atta-
chées ou plutôt cousues l'une au bout de l'autre, avec des lanières aussi de parchemin , comme on
le reconnaîtra au bas de la planche LIV. Les feuilles plus ou moins hautes, selon le nombre des
tableaux dont chacune des parties de la prière est ornée, forment toutes ensemble un volume,
c'est-à-dire, un rouleau.

Ces images sout peiutes dans un sens contraire à celui où les paroles sont écrites. Le diacre,
tandis qu'il chantait l'hymne, était dans l'usage de dérouler le long manuscrit, du haut de Vam-
bon ou de la chaire, de manière que la vue des peintures expliquait au peuple le sens des paroles
qu'il entendait prononcer, tandis que les paroles se présentaient au diacre dans leur position natu-
relle. Cette facilité de rendre sensible le sens des textes et des discours religieux, est un des avan-
tages que S' Grégoire attribuait aux peintures sacrées (a) ; mais cet usage même sert à prouver
que, si l'Art s'avançait alors vers une détérioration excessive, il ne faut pas en accuser les artistes
seuls, mais placer parmi les causes principales, l'ignorance où le peuple lui-même était toml>p.
Elle était telle, que pour lui faire comprendre les récits destinés à son instruction, ou pour lai
expliquer les objets religieux dont on nourrissait sa piété, les ministres de l'Eglise étaient obliges
de venir au secours de son intelligence par le double moyen de l'écriture et de la peinture.

N'était-ce pas, au bout de plusieurs milliers d'années, se retrouver au point où les prêtres
égyptiens, à l'aide de pareils inslrumens, instruisaient ou plutôt trompaient, gouvernaient, domi-
naient les peuples et les rois? A une époque plus heureuse, le législateur bienfaisant d'un peuple

(") Jo crois ^uc c'est S' Grégoire ,1e NaiioMQ qui a .lit : Ifam quod V. de Cayltis (toi». XXV de t'Acad. des inscript, et B.-t., pafc ,Sa''

hganti&us scriptura, hoc idioUs eemontièuiprwstatp.clura; quia soupçonne l'ion suis beaucoup île vraisemblance nue les tablwuï p«

in ipsa ign0ra„,rS vident <]uid sequi deUaut ,« ipsa hgunt ÇUJ Ut- lesquels, suivant le* témoignages .1,- Pline, Caladès s,: rendit *Mb<*<

teras nasciuat. Il muivaxt de lu que la composition des tableaux devait in comicis taioUà, étaient des peintures qu'on cxpc^ail ;'i la ]»""-'°*

Être d'une extrême simplicité, „Bn quêtes sujet* fussent aisément ee- tbé;itres, dans le même but .(ne celles-ci, afin dm.noi.ccr le sujet J*
 
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