Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Vitruvius; Perrault, Claude [Übers.]
Les Dix Livres D'Architecture De Vitruve: Corrigez Et Tradvits nouvellement en François, avec des Notes & des Figures — Paris, 1673 [Cicognara, 727]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.1719#0073
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LIVRÏ III. n
* couvertes ny apparentes comme il auroit esté à souhaitter qu'elles fusfent,& quer je eonnois Chap. X
A par expérience que les ignorans l'emportent bien souvent par faveur sur les plus habiles,
je suis resolude ne me commettre point avec ces sortes de gens pour tacher de l'emporter
contre leurs brigues, mais d'établir par de bons & solides préceptes la seience dont je fais
profesiion.
C'est pourquoy, Seigneur, j'ay traitté dans mon premier livre de l'Archite&ure en ge-*
neral, desqualitez quisontnecessairesàun parfait ArchitecTiej dont j'ay rendu les raisonsj
& de plus j'ay donné les divisions& les définitions de cet art. Ensuite j'ay raisonné surie
choix du lieu où l'on doit bâtir une Ville afin que l'habitation en soit saine, ce qui n'est pas
de peu d'importance: j'ay fait voir encore par des figures quels sont les Vents & de quelle
région chacun d'eux soussse i enfin j'ay enseigné de quelle manière il faut disposer lespla-
B ces publiques & les rues. .
Apres avoir parlé de toutes ces chosesdans le premier livre, j'ay parlé dans le sécond des
matériaux, de leurs qualitez naturelles, & de leur importance pour la bonté des ouvrages*
Maintenant je me propose de traiter dans le troisieme livre de la construction des Tem-
ples, & de quelle manière ils doivent estre dessinez & ordonnez.
- • ' - : • ■ ■ • ■ ii
i. Je connois PAREXPERiENCE.Ilparoistparcettndroit théâtre de Marcellus estant un des plus considerables Edificej
que Vitruve n'a pas eu grande vogue de sbn vivant, & qu'ilavoit qu'Auguste ait sait basbr,il n'a point esté conduit prVitruve,ainsî
plus de doctrine que de génie, ou du moins que sà capacité qui qu'il est aisë à juger,parcequ*en parlant de l'ordre Dorique, il desa-
consistoit principalement dans la connoislànce de l'antiquité, le prouve d'y mettre des Denticules, ce qui sè voit avoir esté prati-
rendoit trop exact à la^ vouloir imiter , & l'empeschoit d'inventer que en cet édifice, qu'Auguste fit bâtir pour son neveu à la prière
quelque chose qui plûst au vulgaire qui aime la nouveauté.On peut de sà Sœur qui estoit la protectrice de Vitruve,mais qu'elle n'esH-
encorejuger combien on faisoit peu d'estime de lu/ de ce que le moitpasasTez pour luy commettre la direction de cet ouvrage.
c
CHAPITRE I.
De F Ordonnance du bastiment desTemples, Ç$ de leursproportions, avec la
me Jure du corps humain. • y-
? *' ijOur bien ordonner un édifice il faut avoir égard à1 la Proportion qui est une chose Symmmi*.
J|j que les Architedes doivent sur tout observer exa&ement. Or la Proportion dépend
* * du3 Rapport que les Grecs appellent analogie. Ce Rapport est h4 convenance demeure qui se Proportio. Com~
parai sin. Cvmr
i. Pour bien ordonner un Edisice. Je croy que tr'elles qui est convenable à la parsaite composition du tout. somuaito.
_ adium Compofitio n'est point autre chosê en ce chapitre que ce qui a II a esté remarqué cy-devant sur le sècona chap. du i. livre que
+f esté apellé cy-devant Ordinatio: car & la définition qui est donnée nous entendons presèntement par symmetrie autre chosè que ce
de l'Ordonnance en cet endroit-là, & la suite que Vitruvc obsèrve que les anciens signifioient par Jymmetria. Car fcostre symme-
icy, semblcnt le devoir faire croire jbien qu'il sbit asïèz étrange trie est proprement l'égalité & la parité qui sè rencontre entre



i peu après, lorsque vers la fin de ce chapitre il est à droit qu'à gauche, & si le nombre ou la grande
parlé de ceux qui Deorum «des constittuntes, ita membra operum pas pareille, on dit que c'est un défaut de symmetrie à nostre
ordinaverunt, ut &c. mode : au heu que si un chapiteau est plus grand, ou qu'une corni-
L'Ordonnance est definieam. chap. du i. livre. Ce qui dorme che ait plus de saillie que les règles de l'ordre dont est la colon-
à toutes les parties d'un Bastiment leur iuste grandeur, soit qu'on les ne , ne demandent, c'est un défaut de symmetrie sùivant les an-
confiiereJeparement, soitqu'on ait égardà la proportion de tout l'eu- ciens.
vrage. Icy ce que Vitruve apelle Compofitio , & que je ne puis 5. Rapport. Quoyque le mot latin propmio puisse estre
apeuer Compojition avec J. Martin, est défini Le rapport & la cm- bien renduen François par proportion, je n'ay pas pu m'en sêrvir
venance demejure qui se trouve entre une certaine partie des membres parce que Vitruve employant lesmots de Jymmetria & de pro~
& le reste de tout le corps de l'ouvrage, par laquelle tomes les pro- portio qui signifient la rnesrne, chose en latin , il a fallu trouver dans
E portions sont réglées. le françois deux mots qui signifiassènt aussi la mesmc chosè, ce que
La suite que Vitruve obsèrve fait encore voir que ces deux symmetrie & proportion ne pouvoient pas faire,parce qu'ils signi-
noms differens ne signifient qu'une mesme chose : car après avoir fient des choses différentes, ainsi qu'il a esté remarqué.C'est pour-
fait l'enumeration de ce qui appartient à l'Architecture , & quoyj'ay crùquejepouvois rendre Jymmetria par proportion, &
après avoir mis l'Ordonnance la première, l'Auteur ne fait que proportio par rapport. Je sçay qu'il est fafcheux de ne pas rendre
sùivre l'ordre qu'il a étably , lorsque commençant à traiter en proportio par proportion : mais attdendum est aliquid quoniam hoc
détail de ce dont il n'avoit parlé qu'en gênerai, il commence ce primitm a nobis novantur, ainsi que disbit Ciceron estant en une
traité par \ Ordonnance. Dans le chap. suivant l'Ordonnance du pareille peine, pour traduire des mots grecs en sà langue,
diastyleestapelléeDiastylt Compofitio. 4. La convenance de mesure. Le mot de Corn-
2. La proportion. PEnedit que de sbn temps la langue modutatio exprime encore celuy de Symmetria , &il n'est gue-
Iatine n'avoitpoint de terme propre à exprimer le mot grec %ym- res moins latin que celuy de Commenjus dont usè Ciceron. Sueto-
metria, quoyque Ciceron se soit servy du verbe commetiri, d'où ne dit que Néron estant resolu de se tuer fit faire en sà presènee
vient le commenjus dont Vitruve use dans ce chapitre, & qui con- une foslè de sà grandeur ad corporis modiém. Le mot de conve-
tient toute la signification du mot grec : car commenjui de mesme nance dont je me sers est un peu rude, mais je ne crois pas qu'il y
que Jyrmnetria signifie l'amas & le concours ou rapport de plu- en ait d'autre pour dire en cet endroit ce qui estpropre & iuftt : car
sieurs mesures qui dans diverses parties ont une proportion en- «j/r^n'auroitpasestésibonà mon avis.
o
 
Annotationen