f
190 V I T R ts V E
faire une demande qui le fait parêtreinteresTé : puisqu'ôn sçait qu'on ne sollicitc pas les A
gens pour leur faire du bien, mais pour en recevoir : Car que peut-on croire que pense
celuy que l'on prie de donner son bien pour estre ernployé à une grande depense, sinon
que celuy <qui le demande espere y faire un grand profit, au préjudice de celuy a qui il le de-
mande. Cest pourquoy on prenoit garde autre-fois avant que d'employer un Architcctej
quelle estoit sa naissance, & s'ilavoit csté honnestement élevé, & on se fioit davantage à
celuy danslequel on reconnoissoit delà modestie, qu'à ceux qui vouloient parestre fort
capables. Lacoustume ausside ce temps-là estoit que les Architectes n'instruisoient que
leurs enfans & leurs parens , ou ceux qu'ils croyoient 'capables des grandes connois-*
sances qui sont requises en un Architecte , & de la fidélité desquels ils pouvoient répon-
dre.
De sorte que quand je considere qu'une seience si noble & si importante *est traitée par .*
des gens si peu entendus qu'ils ignorent non seulement les règles de l'Architecture, mais B
encore mesme celles de la Maçonnerie , je trouve que c'est avec beaucoup de raisonque
ceux qui font bastir prennent le soin de conduire eux-mesmes les Ouvrages , & qu'ils
arment mieux, s'il faut qu'ils soient conduits par des ignorans, que du moins ils le soient
sélon leur fantaifîe, puisque ce sont eux qui en font la dépense.
Aussi ne voit-on point que des personnes de condition s'amusent à avoir l'œil sur d'au-
tres Ouvrages que sur des bastimens, parce qu'on se fie assez sur la capacité des ou-
vriers que l'on employé àfaire des souliers, des draps de laine, ou de telles autres manufa-^
cturcs qui sont assezaisées : Mais on reconnoist tous les jours que ceux qui fontprofession
de l'Architecture n'y entendent que fort peu de chose.
Ce sont ces raisons qui m'ont porté à composer un corps d'Architecture avec grande exa- G
ctitude * &j'espcre que le monde n'aura pas ce present desagreablç. Ayant doncenfeigné
dans le. cinquième livre les règles qu'il faut suivre dans la construction des Edifices pu-
blics, je vais expliquer dans cettuy-cy quelles doivent estre les proportions des maisons
particulières. ♦ '
1. Capables des grandes connoissances. Pour depmVi/estncceiïàirépdur tefens. "
donner quelque sèns au texte où il y a eptibtutantarumrtrwmsidciy 2. Est traitée. Je ne sçay pour quèlk raison tous les
pecnnU Jim dubitatione permitteremur ; j'ay crû qu'il falloit mettre exemplaires ont idlari au lieu de trMari, si ce nJest que Ton ait
péritis au lieu defidei, & lire : eptibus tant arum rerum peritit, pe- jugé que cette correction n'estoit digne que d'un Correcteur dim-
cmiaji»c dabitatitme permitterentur : pareeque le mot de ptrmitti' primeric.
rentur semblc rendre inutile celuy de sidei qu'il suppose, & celuy
Châp. L
CHAPITRE î.
De la dissérente manière de disposer les maifons sélon les différentes qttalitez, des
régions & suivant les aspeffs du Ciel*
POur bien disposer une maison il faut avoir égard à la région &'au climat ou on la
veut bastir : car elle le doit estre autrement en Egypte qu'en Espagne^ & autrement au
Royaume de Pont qu'à Rome,& ainfî diversement en disferens lieux : Parce qu'il y en a
qui sont proches du cours du Soleil, d'autres qui en sont éloignez, & d'autres qui sont au
milieu de ces extremitez. De sorte que lorsque le Ciel est disféremment tourné à l'égard de
divers lieux à cause du rapport qu'ils ont au Zodiaque & au cours du Soleil, il faut disfé-
remment disposer les bastimens : car aux pais Septentrionaux ils doivent estre voûtez avec
peu d'ouvertures, & tournez vers les parties du monde où le chaud règne : au contraire
il faut faire de grandes ouvertures & qui soient tournées vers le Septentrion aux relions
chaudes & Méridionales ; afin^uc l'art &i'industrie puisse remédiera ce que la nature du
lieu a d'incommode j& qu'en chaque région paruneexposition accommodée à la consti-
tution qu'elle a1 suivant l'élévation du Pôle où elle est, on procure une température con-
venable.
D
1. Au climat, say mislc yiot de Climat çonrinclinationes
tnmdï-, c'est-à-dirc 'a chose au lieu de là définition-, car le mot
climaqm viert du grec c/wwVrjC'est-à-dire s*abaisser,a estépris pur
designer la différence qui est entre les païs du monde, suivant
leuréloignement du Pôle ou de l'Equinoûial > à cause de l'idée
que la Sphère matérielle donne de cet éloignement : car les païs
qui sont éloignez du Pôle ou de l'Equino&ial y sont inclinez, &
deseendent les uns plus, & les autres moins vers l'Equinoctial ou
vers les Pôles. -,
2. Suivant l'élévation du Polb. Je traduis ainsi
Pour
190 V I T R ts V E
faire une demande qui le fait parêtreinteresTé : puisqu'ôn sçait qu'on ne sollicitc pas les A
gens pour leur faire du bien, mais pour en recevoir : Car que peut-on croire que pense
celuy que l'on prie de donner son bien pour estre ernployé à une grande depense, sinon
que celuy <qui le demande espere y faire un grand profit, au préjudice de celuy a qui il le de-
mande. Cest pourquoy on prenoit garde autre-fois avant que d'employer un Architcctej
quelle estoit sa naissance, & s'ilavoit csté honnestement élevé, & on se fioit davantage à
celuy danslequel on reconnoissoit delà modestie, qu'à ceux qui vouloient parestre fort
capables. Lacoustume ausside ce temps-là estoit que les Architectes n'instruisoient que
leurs enfans & leurs parens , ou ceux qu'ils croyoient 'capables des grandes connois-*
sances qui sont requises en un Architecte , & de la fidélité desquels ils pouvoient répon-
dre.
De sorte que quand je considere qu'une seience si noble & si importante *est traitée par .*
des gens si peu entendus qu'ils ignorent non seulement les règles de l'Architecture, mais B
encore mesme celles de la Maçonnerie , je trouve que c'est avec beaucoup de raisonque
ceux qui font bastir prennent le soin de conduire eux-mesmes les Ouvrages , & qu'ils
arment mieux, s'il faut qu'ils soient conduits par des ignorans, que du moins ils le soient
sélon leur fantaifîe, puisque ce sont eux qui en font la dépense.
Aussi ne voit-on point que des personnes de condition s'amusent à avoir l'œil sur d'au-
tres Ouvrages que sur des bastimens, parce qu'on se fie assez sur la capacité des ou-
vriers que l'on employé àfaire des souliers, des draps de laine, ou de telles autres manufa-^
cturcs qui sont assezaisées : Mais on reconnoist tous les jours que ceux qui fontprofession
de l'Architecture n'y entendent que fort peu de chose.
Ce sont ces raisons qui m'ont porté à composer un corps d'Architecture avec grande exa- G
ctitude * &j'espcre que le monde n'aura pas ce present desagreablç. Ayant doncenfeigné
dans le. cinquième livre les règles qu'il faut suivre dans la construction des Edifices pu-
blics, je vais expliquer dans cettuy-cy quelles doivent estre les proportions des maisons
particulières. ♦ '
1. Capables des grandes connoissances. Pour depmVi/estncceiïàirépdur tefens. "
donner quelque sèns au texte où il y a eptibtutantarumrtrwmsidciy 2. Est traitée. Je ne sçay pour quèlk raison tous les
pecnnU Jim dubitatione permitteremur ; j'ay crû qu'il falloit mettre exemplaires ont idlari au lieu de trMari, si ce nJest que Ton ait
péritis au lieu defidei, & lire : eptibus tant arum rerum peritit, pe- jugé que cette correction n'estoit digne que d'un Correcteur dim-
cmiaji»c dabitatitme permitterentur : pareeque le mot de ptrmitti' primeric.
rentur semblc rendre inutile celuy de sidei qu'il suppose, & celuy
Châp. L
CHAPITRE î.
De la dissérente manière de disposer les maifons sélon les différentes qttalitez, des
régions & suivant les aspeffs du Ciel*
POur bien disposer une maison il faut avoir égard à la région &'au climat ou on la
veut bastir : car elle le doit estre autrement en Egypte qu'en Espagne^ & autrement au
Royaume de Pont qu'à Rome,& ainfî diversement en disferens lieux : Parce qu'il y en a
qui sont proches du cours du Soleil, d'autres qui en sont éloignez, & d'autres qui sont au
milieu de ces extremitez. De sorte que lorsque le Ciel est disféremment tourné à l'égard de
divers lieux à cause du rapport qu'ils ont au Zodiaque & au cours du Soleil, il faut disfé-
remment disposer les bastimens : car aux pais Septentrionaux ils doivent estre voûtez avec
peu d'ouvertures, & tournez vers les parties du monde où le chaud règne : au contraire
il faut faire de grandes ouvertures & qui soient tournées vers le Septentrion aux relions
chaudes & Méridionales ; afin^uc l'art &i'industrie puisse remédiera ce que la nature du
lieu a d'incommode j& qu'en chaque région paruneexposition accommodée à la consti-
tution qu'elle a1 suivant l'élévation du Pôle où elle est, on procure une température con-
venable.
D
1. Au climat, say mislc yiot de Climat çonrinclinationes
tnmdï-, c'est-à-dirc 'a chose au lieu de là définition-, car le mot
climaqm viert du grec c/wwVrjC'est-à-dire s*abaisser,a estépris pur
designer la différence qui est entre les païs du monde, suivant
leuréloignement du Pôle ou de l'Equinoûial > à cause de l'idée
que la Sphère matérielle donne de cet éloignement : car les païs
qui sont éloignez du Pôle ou de l'Equino&ial y sont inclinez, &
deseendent les uns plus, & les autres moins vers l'Equinoctial ou
vers les Pôles. -,
2. Suivant l'élévation du Polb. Je traduis ainsi
Pour