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https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0160
150 DE L’ALLEMAGNE.
Tout s’unit le maître ; et le cardinal de Richelieu te déclara contre
Rome même le traverfa. La crainte de fa puis-
nand. //. _ 1
sance était plus forte que l’intérêt de la religion. 11
n’était pas plus extraordinaire que le ministre du roi
très-chrétien, et la cour de Rome même soutinssent
le parti protestant contre un empereur redoutable,
qu’il ne l’avait été de voir François I et Henri II ligués
avec les Turcs contre Charles-Quint. C’est la plus
forte démonstration que la religion se tait quand
l’intérêt parle.
Le grand On aime à attribuer toutes les grandes choses à
Aiiemagn"un homme, quand il en a fait quelques-unes.
C’est un préjugé sort commun en France, que le
cardinal de Richelieu attira les armes de Guftave-
Adolphe en Allemagne, et prépara seul cette révolu-
tion : mais il est évident qu’il ne lit autre chose que
profiter des conjonctures. Ferdinand H avait en effet
déclaré la guerre à Gujlave; il voulait lui enlever la
Livonie , dont ce jeune conquérant s’était emparé;
il soutenait contre lui Sigijhwnd son compétiteur au
royaume de Suède; il lui refusait le titre de roi.
L’intérêt, la vengeance et la fierté appelaient Gujlave
en Allemagne ; et quand même, lorsqu’il fut en Pomé-
ranie, le ministère de France ne l’eût pas assisté de
quelque argent, il n’en aurait pas moins tenté la for-
tune des armes dans une guerre déjà commencée.
1631. Il était vainqueur en Poméranie , quand la France
fit son traité avec lui. Trois cents mille francs une
fois payés , et neuf cents mille par an qu’on lui
donna, n’étaient ni un objet important, ni un grand
^jtccès de effort de politique, ni un secours suffisant. Guftave-
Adolphe sit tout par lui-même. Arrivé en Allemagne
Tout s’unit le maître ; et le cardinal de Richelieu te déclara contre
Rome même le traverfa. La crainte de fa puis-
nand. //. _ 1
sance était plus forte que l’intérêt de la religion. 11
n’était pas plus extraordinaire que le ministre du roi
très-chrétien, et la cour de Rome même soutinssent
le parti protestant contre un empereur redoutable,
qu’il ne l’avait été de voir François I et Henri II ligués
avec les Turcs contre Charles-Quint. C’est la plus
forte démonstration que la religion se tait quand
l’intérêt parle.
Le grand On aime à attribuer toutes les grandes choses à
Aiiemagn"un homme, quand il en a fait quelques-unes.
C’est un préjugé sort commun en France, que le
cardinal de Richelieu attira les armes de Guftave-
Adolphe en Allemagne, et prépara seul cette révolu-
tion : mais il est évident qu’il ne lit autre chose que
profiter des conjonctures. Ferdinand H avait en effet
déclaré la guerre à Gujlave; il voulait lui enlever la
Livonie , dont ce jeune conquérant s’était emparé;
il soutenait contre lui Sigijhwnd son compétiteur au
royaume de Suède; il lui refusait le titre de roi.
L’intérêt, la vengeance et la fierté appelaient Gujlave
en Allemagne ; et quand même, lorsqu’il fut en Pomé-
ranie, le ministère de France ne l’eût pas assisté de
quelque argent, il n’en aurait pas moins tenté la for-
tune des armes dans une guerre déjà commencée.
1631. Il était vainqueur en Poméranie , quand la France
fit son traité avec lui. Trois cents mille francs une
fois payés , et neuf cents mille par an qu’on lui
donna, n’étaient ni un objet important, ni un grand
^jtccès de effort de politique, ni un secours suffisant. Guftave-
Adolphe sit tout par lui-même. Arrivé en Allemagne