Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]: Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Cinquante-Neuvieme = Recueil Des Lettres, Tome IV): 1752-juin 1755 (A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1789) [VD18 90793420]

D E , AI. DE VOLTAIRE. 67
bien curieux, copiés sur l’original de la main de
Louis XII7 même.
On s’est trop pressè, en France et ailleurs, d’inonder
le public d’éditions de cet ouvrage. Celle qu'on lait
actuellement à Dresde est plus ample d’un tiers. Vous
y verrez des articles bien singuliers , et sur-tout le
mariage de 1 evêque de IVleaux.
Les ofsres obligeantes que vous me faites, Mon-
sieur , m’autorisent à vous prier de vouloir bien
interpoler vos bons offices pour arrêter l’édition
surtive qui se fait à Francsort sur le Mein. Elle ferait
beaucoup de tort à mon libraire Conrad Walther de
Dresde , qui a le privilège de l’empereur ; c’est un
très-honnête homme. Je ne manquerai pas de
l’avertir de l’obligation qu’il vous aura.
Je suis affligé que M. de la Bcaumelle, qui m’a
paru avoir beaucoup d’esprit et de talent, ne veuille
s’en servir à Francsort que pour saire de la peine à
mon libraire et à moi, qui ne l’avons jamais ofsensé.
Je l’avais connu par des lettres qu’il m’avait écrites
de Danemarck, etje n’avais cherché qu’à l’obliger.
Il m’avait mandé que le roi deDanemarck s’intéresfait
a un ouvrage qu’il projetait ; mais étant obligé de
quitter le Danemarck, il vint à Berlin, et il montra
quelques exemplaires d’un ouvrage où quelques
chambellans de sa Majesté n’étaient pas trop bien
traités. Je me plaignis à lui sans amertume, et j’aurais
voulu lui rendre service. II alla à Leipsic , de-là à
Gotha ; il est à présent à Francfort. 11 n’y fera pas
une grande fortune, en se bornant à écrire contre
moi; il devrait tourner ses talens d’un côté plus utile
et plus honorable. Il avait commencé par prêcher à