DE M. DE VOLTAIRE.
278
LETTRE C X X X ï.
A M. ROYER.
Le 20 de mars.
J’a V A i s eu , Monsieur , l’honneur de vous écrire , ~
, A ' ï7>4”
non seulement pour vous marquer tout 1 interet
que je prends à votre mérite et à vos succès , mais
pour vous faire voir aussi quelle est majuste crainte que
ces succès si bien mérités ne soient ruinés par le poème
défectueux que vous avez vainement embelli (*).
Je peux vous assurer que l’ouvrage sur lequel vous •
avez travaillé , ne peut réulssr au théâtre. Ce poème, <
tel qu’on l’a imprimé plus d’une fois, est peut-être
moins mauvais que celui dont vous vous êtes
cha.rgé ; mais l’un et l’autre ne sont faits ni pour le
théâtre ni pour la musique. Souffrez donc que je
vous renouvelle mon inquiétude sur votre entreprise,
mes souhaits pour votre réuisite , et ma douleur de
voir exposer au théâtre un poëme qui en est indigne
de toutes façons , malgré les beautés étrangères dont
votre ami , M. de Sireuil, en a couvert les défauts.
Je vous avais prié, Monsieur, de vouloir Iqien me
faire tenir un exemplaire du poëme , tel que vous
l’avez mis en musique, attendu que je ne le connais
pas. Je me ssatte , Monsieur, que vous voudrez bien
vous prêter à la condescendance de M. de Moncris^
examinateur de l’ouvrage , en mettant à la tête un
avis nécessaire , conçu en ces termes :
(*) Pandore Théâtre, tome IX
Corresp. générale. Tome IV. S
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LETTRE C X X X ï.
A M. ROYER.
Le 20 de mars.
J’a V A i s eu , Monsieur , l’honneur de vous écrire , ~
, A ' ï7>4”
non seulement pour vous marquer tout 1 interet
que je prends à votre mérite et à vos succès , mais
pour vous faire voir aussi quelle est majuste crainte que
ces succès si bien mérités ne soient ruinés par le poème
défectueux que vous avez vainement embelli (*).
Je peux vous assurer que l’ouvrage sur lequel vous •
avez travaillé , ne peut réulssr au théâtre. Ce poème, <
tel qu’on l’a imprimé plus d’une fois, est peut-être
moins mauvais que celui dont vous vous êtes
cha.rgé ; mais l’un et l’autre ne sont faits ni pour le
théâtre ni pour la musique. Souffrez donc que je
vous renouvelle mon inquiétude sur votre entreprise,
mes souhaits pour votre réuisite , et ma douleur de
voir exposer au théâtre un poëme qui en est indigne
de toutes façons , malgré les beautés étrangères dont
votre ami , M. de Sireuil, en a couvert les défauts.
Je vous avais prié, Monsieur, de vouloir Iqien me
faire tenir un exemplaire du poëme , tel que vous
l’avez mis en musique, attendu que je ne le connais
pas. Je me ssatte , Monsieur, que vous voudrez bien
vous prêter à la condescendance de M. de Moncris^
examinateur de l’ouvrage , en mettant à la tête un
avis nécessaire , conçu en ces termes :
(*) Pandore Théâtre, tome IX
Corresp. générale. Tome IV. S