RECUEIL DES LETTRES
LETTRE L X X I.
A M. ROQUES.
Au Château de Potsdam, 28 octobre.
--ceux qui font des critiques avaient votre politesse,
17S2- votre érudition et votre candeur , il n’y aurait
jamais de guerres dans la république des lettres. La
vérité y gagnerait, et le public respecterait plus les
sciences. Je vous remercie très-sincérement, Mon-
sieur, des remarques que vous avez bien voulu
m’envoyer sur le Siècle de Louis XIV. Je pourrais
bien m’être trompé sur le premier article touchant
Paie Confiance dont vous me faites l’honneur de me
parler. Je n’ai ici aucun livre que je puisse consulter
sur cette matière. Je n’ai que mes propres mémoires
que j’avais apporté de France, et qui m’ont servi
de matériaux.
Quant au roi Jacques et à la reine sa femme, ils
arrivèrent à Saint-Germain à trois ou quatre jours
l’un de l’autre. Ce ne sont point de pareilles dates
dont je me suis embarraiïe. Je n’ai songé qu’à exposer'
les malheurs du roi Jacques, la manière dont il se
les était attirés, et la magnificence de Louis XIV.
IVlon objet était de peindre en grand les principaux
personnages de ce siècle, et de lailser tout le reste
aux annalistes. Quand je suis entré dans les détails,
comme aux chapitres des anecdotes et du gouverne-
ment intérieur, je l’ai fait sur mes propres lumières
et sur les témoignages des plus anciens courtisans.
LETTRE L X X I.
A M. ROQUES.
Au Château de Potsdam, 28 octobre.
--ceux qui font des critiques avaient votre politesse,
17S2- votre érudition et votre candeur , il n’y aurait
jamais de guerres dans la république des lettres. La
vérité y gagnerait, et le public respecterait plus les
sciences. Je vous remercie très-sincérement, Mon-
sieur, des remarques que vous avez bien voulu
m’envoyer sur le Siècle de Louis XIV. Je pourrais
bien m’être trompé sur le premier article touchant
Paie Confiance dont vous me faites l’honneur de me
parler. Je n’ai ici aucun livre que je puisse consulter
sur cette matière. Je n’ai que mes propres mémoires
que j’avais apporté de France, et qui m’ont servi
de matériaux.
Quant au roi Jacques et à la reine sa femme, ils
arrivèrent à Saint-Germain à trois ou quatre jours
l’un de l’autre. Ce ne sont point de pareilles dates
dont je me suis embarraiïe. Je n’ai songé qu’à exposer'
les malheurs du roi Jacques, la manière dont il se
les était attirés, et la magnificence de Louis XIV.
IVlon objet était de peindre en grand les principaux
personnages de ce siècle, et de lailser tout le reste
aux annalistes. Quand je suis entré dans les détails,
comme aux chapitres des anecdotes et du gouverne-
ment intérieur, je l’ai fait sur mes propres lumières
et sur les témoignages des plus anciens courtisans.