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LE PALAIS DE CRISTAL.

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teur la colonne, de la place Vendôme et domine
la vallée d'une manière prodigieuse. C'est un
point de vue des plus pittoresque et des plus acci-
denté.

Le chemin traverse ensuite des tranchées pro-
fondes, pratiquées à travers un calcaire bleuâtre ;
il s'élance à travers les viaducs de la Combe-
Bauchard, de 155 mètres de longueur sur 37 mè-
tres de hauteur; puis sur le viaduc de la Combe-
Neuvon, de 226 mètres de long sur 20 mètres de
hauteur; le viaduc de Lée : 234 mètres de long et
20 mètres de hauteur ; le viaduc de Mâlain : 225
mètres de long et 22 mètres de hauteur.

Après s'être rapproché de l'Ouche, qui arrose
de belles prairies, le chemin de fer longe la route
nationale et arrive enfin, par une courbe d'un fai-
ble rayon, à la station de Dijon, située à l'ouest de
la ville.

La seconde section de la ligne de Paris à Lyon
est, sans contredit, la parlie la plus pittoresque,
la plus curieuse et la plus extraordinaire du che-
min. Dans les 118 kilomètres qui la composent,
il s'agissait «Je traverser la contrée montagneuse
qui forme la limite hydrographique entre les eaux
de l'Océan et ceux de la Méditerranée. Il fallait
trouver le moyen de franchir cette région en main-
tenant le tracé dans les conditions indispensables
aux grandes vitesses, c'est à-dire, combler de
profondes vallées, percer de nombreux tunnels
dans des rochers ou dans des terrains glissants,
passer sous le *sol des rivières, vaincre enfin
tous les obstacles qu'apporte la nature la plus
rebelle à l'exécution des voies ferrées. Tous ces
obstacles, nos savants ingénieurs les ont surmon-
tés avec une persistante habileté qui n'a guère de
rivale dans les autres pays de l'Europe ou du Nou-
veau-Monde; ils ont prouvé une fois de plus,
dans cette circonstance décisive, que le génie indus-
triel de la France ne saurait faillir à la noble tâche
qui lui est départie.

Nous devons une mention particulière à ceux
de nos ingénieurs qui ont dirigé ces magnifiques
travaux, ainsi qu'aux entrepreneurs qui les ont exé-
cutés.

Directeur-général de la ligne du chemin de fer
de Paris à Lyon : M. A. Jullien, ingénieur en chef;
section de Tonnerre à Aisy, M. Chaperon, ingé-
nieur en chef, et M. Labouré, ingénieur ordinai-
re; section d'Aisy à Dijon, M. Ducos, ingénieur en
chef; MM. Ancloque et Ruelle, ingénieurs ordi-
naires.

Entrepreneurs. — Pour les souterrains de Lé-
zinnes et de Pacy, MM. Parent et Schaken ; pour le
souterrain de Blaisy, M. Debains ; pour le viaduc de
la Combe de Faim, M. Lavaurs ; pour les autres
viaducs, MM. Klein etLanglois.

Le chemin de fer de Paris à Lyon est le plus long
parcours de ce genre que nous ayons dans notre
pays (381 kilomètres). Onpourraàl'aide des convois
à grande vitesse et des bateaux à vapeur sur la
Saône, parcourir en 14 ou 15 heures seulement les
515 kilomètres qui séparent les deux capitales de la
France.

CHRONIQUE GÉNÉRALE.

inauguration du husée du loutre. — M. le pré-
sident de la République, assisté de M. de Niewer-
kerke, directeur-général du Musée, a présidé, le 5 de
ce mois, la cérémonie d'inauguration du Musée
du Louvre restauré. Les parties de cet édifice aux-
quelles on a plus particulièrement fait des tra-
vaux d'embellissement sont : le Grand Salon, la
salle d'Apollon et celle dite des Sept Cheminées.
On sait que c'est à M. Jeanron, l'ex-directeur, qu'est
due la conception et l'exécution de ces importants
travaux,

fête de la reine Victoria. — L'anniversaire de
la naissance de la Reine a été célébré samedi à
Londres par toutes les classes de la société avec
le plus vif enthousiasme. Toutes les maisons étaient
illuminées, les rues retentissaient d'acclamations, et
dans les théâtres on chantait avec entraînement
l'hymne national. Cette entente entre la reine et' le
peuple qui est la base solide d'un pouvoir politique
tout patriote, tout ami de l'humanité, dit en termi-
nant la feuille anglaise, doit désirer qu'elle subsiste
longtemps.

Ce même jour une réception brillante a eu lieu
à Saint-James Palace. Le chargé d'affaires français
a présenté le colonel Morin, membre de l'Institut,

juré pour l'Exposition, et M. Verrier, capitaine au
5e hussards. Assistaient également à cette réception :
M. de Saux, secrétaire de l'ambassade française;
M. Sampayo, attaché à l'ambassade ; M. Charles
Dupin, président de la commission française de l'Ex-
position universelle; M. de Kergorlay; M. Frédéric
lïarrot, secrétaire du commissariat français à Lon-
dres ; M. Octave Sallandrouze, attaché au commis-
sariat.

rotsbeef monstre. — M. Soyer a célébré d'une
manière tout-à-fait digne de lui la fête de sa bien-
aimée souveraine. Un bœuf des montagnes d'Ecosse,
pesant I ,i)60 livres, a été rôti d'une seule pièce dans
le pré d'Arsay, faisant partie du Symposium. Un
concours immense de curieux de toutes les conditions
assistait à ces préparatifs homériques de l'illustre
cuisinier

le roi léopold.—On annonce que-le roi des Bel-
ges ira à Londres du 15 au20juin, pour visiter l'Ex-
position universelle.

statue du grand Frédéric. — De grandes fêtes
ont eu lieu à Berlin le 31 mai pour y célébrer l'inau-
guration de la statue du grand Frédéric. A cette oc-
casion, la Gazette de Spener, qui se publie dans
cette ville, a donné le dessin de ce monument dans
son numéro du jour, imprimé en lettres d'or sur vé-
lin ; M. Meyerbeer a dirigé l'exécution de son opéra,
le Camp de Silésie, et lorsque la garde royale prus-
sienne a défilé devant la statue, le corps de musique
a exécuté la marche de fête (F'estmarsch), composée
par le grand roi en 1752.

la statue de gassendi.— Le 2i du mois dernier,
la population de Digne (Basses-Alpes) se pressait
sur le cours des Ares pour voir élever sur son pié
destal la statue en bronze de Gassendi. Cette opéra-
tion s'est accomplie avec promptitude et précision.
La statue a été aussitôt couverte d'un voile, qui ne
sera levé que le jour de l'inauguration officielle. Ce-
pendant, durant les cours instants où elle est de-
meurée exposée aux regards, on a pu se former une
idée rapide de l'œuvre de M. Ramus. Cet artiste, qui
a sculpté aussi les statues de deux illustres magis-
trats qui ornent le Palais-de-Justice d'Aix, a placé
debout le philosophe.

Gassendi est représenté sous la robe de professeur
à la Sorbonne ; à ses pieds sont placés les instru-
ments de la science astronomique D'une main il tient
le style, et de l'autre une de ces pages qui firent con-
naître à l'Europe entièreson génie philosophique. Ses
traits pleins de douceur expriment la méditation cal-
me et profonde.

la rotation de la terre. —Une foule considéra-
ble d'habitants de la ville et des alentours s'est réu-
nie à Liverpool pour voir la première expérience d'un
pendule prouvant la rotation de la terre. Le docteur
Thompson, secrétaire honoraire de la Société litté-
raire et scientifique, a accompagné cette expérience
de justes appréciations relatives à la neutralité de
l'influence magnétique sur le mouvement du pendule.
L'appareil est, dit-on, ce qu'on a vu de plus complet
dans ce pays.

les huîtres américaines. — Le marché anglais
vient de s'approvisionner d'un nouvel article d'im-
portation. Le paquebot le Prince-Albert y a apporté
30 caisses d'huîtres venant de New-York.

CONGRÈS DES CHEMINS DE FER. — C'est luildî 7

juillet prochain, que s'ouvrira à Nuremberg le
Congrès général des directions de chemins de fer de
l'Europe. Des circulaires viennent d'être expédiées à
ces directions pour les inviter à y envoyer des dé-
légués. Les représentants des railsways d'Allema-
gne seront membres du Congrès; ceux des voies
ferrées des autres pays en feront partie en qualité
d'hôtes.

le porte-voix d'Alexandre. — On vient de pla-
cer au Musée de la Société royale de Londres un
objet très-précieux pour la science et l'archéo-
logie, envoyé par le docteur Lindlay, qui exécute
en ce moment un grand voyage dans l'Asie-Mi-
neure. C'est un porte-voix en airain, trouvé dans
les ruines d'Aiazzo, ancienne ville d'Issus, en Ci-
licie. Il a trois mètres de longueur et il est construit
d'après des données acoustiques excellentes, et qui
permettent à la voix humaine de porter à des
distances considérables. Il est dans un assez
bon état de conservation. iU Lindlay pense que
cet objet curieux a appartenu à Alexandre-le-
Grand, qui (it longtemps la guerre dans cette
partie de l'Asie-Mineure, où il gagna la célèbre ba-

taille d'Issus contre Darius, l'an 333 avant Jésus-
Christ, et qui, selon le témoignage de Quinte-
Curce, donnait ses ordres à toute son armée au
moyen d'un porte-voix d'une grande dimension.
Les parois extérieures de cet objet étaient ornées
de bas-reliefs, que le temps a presque entièrement
effacés.

PRIX DES FERS EN ANGLETERRE. — On lit dans le

Morning-Journal du 31 mai : « La dépression a
continué sur le fer en barres du pays de Galles ;
quelques affaires peu importantes se sont traitées à
i liv., 5 liv. franco à bord, à Newport. De grandes
commandes de rails sont offertes à des prix que
les producteurs refusent d'accepter. Le fer du comté
de Strafford a été demandé pour l'exportation ; af-
faires nulles pour la consommation indigène. Le fer
en gueuses d'Ecosse est coté en hausse de, 6 den.
par tonneau sur les cours précédents. A Glasgow,
la semaine a été également mauvaise, les numéros
mélangés à 39 sh. 6 den. par tonneau au comptant
franco abord. »

MI,e raciiel. — La grande tragédienne, arrivée
à Londres samedi soir, doit jouer ce soir Phèdre
au théâtre de St-James; mercredi elle se montrera
dans liajazet, vendredi dans Pohjeucte et le Moi-
neau, de Lesbie et samedi dans Adrienne Lecov-
vreur. On nous a fait également espérer qu'elle vou-
dra bien jouer dans Angelo, fatéria, Marie-
Stuart, Jeanne d'Arc, les Horace, Virginie, An-
dromaque, Mademoiselle de Uelle-lsle et Horace
et Lydie. M1,e Rachel sera secondée dans ces re-
présentations par une société d'artistes des princi -
paux théâtres de Paris et des provinces. Grâce à
M. Mitchell, le public pourra jouir des plus beaux
pioduits de la scène dramatique française.

— On dit que les commissaires de l'Exposition
doivent réduire les billets de saison : du reste, ils
doivent être contents, ils ont déjà réalisé en place-
ments de billets environ 123,000 liv. st. ; ajoutez
les souscriptions volontaires de 60,000 liv. st. Total
200,000 liv. st. Dans différentes parties du Palais de
Cristal il a été établi des télégraphes, de sorte que
de petits messages peuvent être envoyés pour un
shilling dans quelque quartier que ce soit. La ven-
tilation laisse beaucoup à désirer, et souvent la cha-
leur est étouffante ; maintenant on trouve aux buf-
fets du pain et du beurre, du fromage et des vian-
des froides à des prix modérés.

On calcule que pour payer toutes les dépenses de
l'Exposition et acheter le Palais de Cristal comme
palais perpétuel et permanent pour les expositions,
il faudra encore 300,000 liv. st. Or, nous venons de
voir que déjà les recettes s'élèvent à 200,000 liv. st.
La masse n'étant pas encore venue voir l'Exposi-
tion, on peut compter pendant liio jours sur une
recette moyenne de 1,500 liv. par jour. En consé-
quence, on obtiendra les 100,000 liv. complémen-
taires, et il y aura même un petit excédant de re-
cettes. Il y a des gens qui voudraient qu'avec l'ex-
cédant des recettes, on aehetât tout ce que renferme
l'Exposition ; mais on oublie que le contenu du Pa-
lais de Cristal est évalué à 12 millions sterling. Cette
idée d'achat de toute l'exposition est donc à la fois
hyperbolique et inexécutable.

—Parmi les rafraîchissements servis à la grande
Exposition, le café est le breuvage préféré, surtout
au centre, où M. Young Gusband a, dit-on, établi
une succursale du Café de Paris, qui ne fait rien au-
tre chose, tant la demande est grande. Beaucoup de
personnes, cependant, se pourvoient elles-mêmes,
et en parcourant les parties les moins fréquentées, du
Palais, on rencontre fréquemment, à l'ombre de
quelque énorme colis, des bivouacs où l'on dévore
des sardines, où l'on vide certaines bouteilles noires,
le tout avec une joie qu'on ne prend pas la peine de
dissimuler.

Explication des Dessins de ce nnméro
I. VAISSELLE DE LUXE, PIÈCE D'ORFÈVRERIE,

PAR MM. SMITH ET N1C1IOI.SON

L'Exposition de Londres, dans la partie anglaise, est
remarquable par le luxe déployé dans la fabrication de
l'orfèvrerie et de la vaisselle de luxe Mais il faut con-
venir que la valeur des métaux employés l'emporte sur
le bon goût des formes, bizarres, ou chargées d'orne-
ments parasites, sans galbe accentué, sans ordre dans
la composition, surtout sans unité de stvle.

Le groupe d'objets exposés par MM. Smith et Nichol-
son, que nous offrons aujourd'hui à nos lecteurs, en
courra peut-être moins ce reproche que le reste. Le
 
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