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LE PALAIS DE CRISTAL.

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réhabilité; cela est fort bien, mais cela nous coûte
gros d'émotions.

Mais je n'ai plus de place, et je m'aperçois que
j'ai laissé en route Nantes, et l'ascension, et les
courses, et les régates. Les régales ! S ivez-vous que
les canotiers parisiens l'ont emporté sur tous les ma-
rins et mariniers? Je ne puis passer sans noter au
moins cette victoire étonnante ; ce sera tout. Je
m'arrête; il le faut bien; je n'ai pas donné le quart
des nouvelles de Paris... et de Londres ? Ah ! tant pis,
par exemple.

G. DE ÎJOFCimvir.tE.

INAUGURATION

DE LA STATUE EN BKO.NZE DU GÉNÉRAI. DAMESME.

(AFontainebleau, le 24 août 1851.)

La ville de Fontainebleau inaugure^ le 24 de ce
mois, une statue en bronze destinée à glorifier la
mémoire du brave général Damesme, un de ses en-
fants. L'infortuné général qui avait fourni, si jeune
encore, une brillante carrière, et que la mort avait
épargné sur tant de champs de batailles, est tombé,
dans les néfastes journées de juin, sous la balle
meurtrière d'un émeutier.

Nous nous sommes empressés d'ouvrir nos colo-
nes au beau modèle de cette statue, et nous saisi-
rons toujours les occasions qui se présenteront de
donner la publicité de nôtre journal aux oeuvres
d'art, chaque fois qu'elles se produiront, marquées
du double cachet du bon goût et du progrès indus-
triel. Nous négligeons ces fantaisies éphémères que
le crayon trace à la hâte, a propos de quelque fête
sans but, sans portée, sans caractère spécial; mais,
toutes les fois qu'une solennité peut avoir trait à
l'art, nous nous en emparons et nous la reprodui-
sons avec exactitude, afin que noire recueil soit re-
connu par tous comme le Moniteur itl' Album
officiel de l'Alliance des Arts et de l'industrie.
Nous regardons, eh Outre, comîne un pieux devoir
le soin de faire connaître à nos lecteurs la vie si
bien remplie du Vaillant officier, illustre victime de
la guerre civile.

Voici les détails historiques de cette existence par-
ticulièrement précieuse au département de Seine-et-
Marne et regrettable pour la France entière.

Léonard Adolphe-Déodât-Marie Damesme naquit
le 23 janvier 1807, au palais de Fontainebleau.
Sorti sous-lieutenant de Saint-Cyr en 1827, il fut
nommé lieutenant du 58e de ligne après I83Ô, et
assista au siège d'Anvers. En 1834, il passa en
Afrique, et s'y fit bientôt remarquer parmi les meil-
leurs officiers de notre jeune armée; forcé de reve-
nir en France à la suite d'une grave blessure, il y
reçut en 1847 le commandement du 44e léger, qui
fut appelé à Paris après la révolution de février.
Les généraux Cavaignac et Bedeau, qui connais-
saient de longne date son intrépidité, son intelli-
gence et son tact parfait, le chargèrent du copiman-
dement de la garde mobile. Trois fois il déclina cet
honneur, en exprimant son désir ardent de conser-
ver le commandement de l'excellent fégiihènt qu'il
avait adopté. Ce refus modeste ne fut connu des
officiers du 14e que dans une visite de corps au gé-
néral Cavaignac, qui lui serra la main eh lui disant :
« Vous m'avez fait de la peine, mon cher Damesme,
« en refusant le commandement que je voulais vous
« donner. »

Vaincu par ces instances, il accepta quelques jours
après, et fut appelé, par sa position, à prendre une
paft considérable aux Funestes journées de juin. Ce
fut le 24 juin, qu'après avoir forcé le Panthéon et
s'être rendu maître du faubourg Saint-Jacques, il
lut atteint d'une balle à la cuisse, en dirigeant l'at-
taque d'une barricade de la rue de l'Estrapade. Les
soins du célèbre docteur Baudens l'avaient pres-
que sauvé, lorsqu'une lièvre violente l'emporta, le
29 juillet 1848, à l'âge de 41 ans.

C'est demain dimanche, 24 août, à l'occasion de
la fête patronale, que la ville de Fontainebleau inau-
gure la statué du général Damesme.

Ce travail, accordé après concours, par une com-
mission de l'Institut, à M. Eugène Godin, a été exé-
cuté par le jeune artiste d'une manière très-remar-
quable. Nous donnons ici la reproduction de cette
belle figure que nous avons eu occasion de voir dans
les ateliers du fondeur, M Saiht-Denis.

C'est au moment oîi il vient d'être frappé que l'ar-
tiste nous représenté la général. Alofs, toute la
ligure prend un mouvement d'une vérité vivante,
aussi heureusement rendu que compris. La tête se

rejette en arrière, en opposition avec le corps,
pleine dé noblesse et dé gravité, gardant encore
l'attitude du commandement. Le corps se repose
presqu'entièrement sur le bras droit qui, appuyé sur
un monceau de pavés, conserve l'épée haute à la
main. Un pavé, jetésousle pied, exhausse la jambe
et place le gènoù sur le premier plan, ce qui achève
de donner ad mouvement une grande solidité. La
tunique est restée ouverte par l'ardeur du combat.
La parlie gauche de la figure est, au contraire, d'un
effet remarquable et morbide. La jambe gauche ,
blessée, s'en va sans mouvement, inerte dans toute
sa longueur, le bras gauche retombe sur la cuisse ,
et soutient un drapeau, sans ornement, arraché aux
barricades, et dont la hampe traîne à terre. Le hé-
ros est frappé dans sa victoire. Rien de plus saisis-
sant que le contraste de ces deux côtés de la figure ;
l'un vivant, énergique, mouvemenlé; l'autre, dé-
faillant et comme, anéanti par la souffrance.

Comme la nature et comme les œuvres des maîtres,
la figure du général,simpl • et harmonieuse, est ce
pendant d'un grand aspect. Cette statue , qui n'a
pas moins de dix pieds, accusé de fortes études et
des qualités qui font pressentir pour le jeune sta-
tuaire un bel avenir. Nous regrettons qu'une hono-
rable susceptibilité ait empêché, M. Eugène Godin,
d'user du privilège qu'ont les statuaires d'exposer
leurs œuvres, a l'appréciation publique -, sur l'une
des places de Paris. Certainement, celte grave li-
gure rappelé et consacré de bien cruels souvenirs;
mais dans l'œuvre de M. Eug. Godin , rien de pro-
voquant, rien de haineux ne respire ; seulement on
se sent profondément attristé par le souvenir de ces
fatales luttes.

Maiisard.

Nous donnons ci-dessous le programme de la fête
dont la direction a été confiée aux soins habiles de
M. Lehois, architecte de la ville :

Ier JOUR.
Inauguration de la statue du général Damesme.

A une heure précise, sur la place du Palais de
Justice, et devant le Palais, se réuniront : MM. les
ministres, généraux et hauts fonctionnaires, qui se
placeront dans une tribune élevée en facede la statue.
Tout autour de la place, les troupes et les gardes
nationales formeront la haie; au fond, derrière la
statue, musique militaire. Des tribunes particulières
sont élevées en forme d'hémicycle devant le palais,
à partir du piédestal de la statue : la première tri-
hune, à la gauche du palais, est occupée par les
membres de la Commission de là statue.

Après la cérémonie d'inauguration, une fête sera
donnée dans le beau parc dû Palais de Fontaine-
bleau dans lequel ont été prises les dispositions
suivantes :

Au fond de la belle avenue du Bréau, qui fait
suite au parterre du palais, et qui s'y trouve reliée
par un pont jeté sur le canal seront élevées dés illu-
minations en verres de couleurs. Dans cette avenue
est un hémicycle où sont établis des chevaux de
bois, des cafés, des marchands de vins restaura-
teurs, et des salles de bal ;

Sur cette âvertue il y aura pour éclairage et llu-
minaiioh jusqu'à trois mille ballons lûniineux ;

Une colonne de feu de mille verres est élevé au
centre delà pièce d'êâU dé Roniulus;

Entre les deux subdivisions dû parterre, il sera
tiré un feu d'artifice représentant le grand portrait
de Henri ÏV et fa statue du général fiamesnie;

La pièce d'eau du Tibre est décorée d'une illumi-
nation hydraulique et les quatre carrés de parterre
dont elle forme le centre, sont éclairés par des feux
du Bengale; les quatre angles des carrés du bas
parterre sont ornés de Vingt-quatre bannières lu-
mineuses, sur lesquels sont placés trois mille Verres
de couleur.

2é iofefc.

Le second jour-, iHndi 25, les illuminations de la
veille seront conservées, et, en oulre, une course,
dite au lingot d'or, sera ouverte sûr le grand
canal.

Un grand concert sera donné dans le parterre,
et un ballon y sera enlevé dans la journée.

M. le Directeur de la société des Trente jours
de Plaisirs nous adresse la lettfe suivante :

« Monsieur le Rédacteur,
« L'idée dont j'«ient| )i les journaux depuis quel-
que temps ne peut être préjudiciable qu'à moi si elle

ne réussit pas, et doit être profitable à beaucoup de
personnes si elle réussit : ce dont je suis sûr.

« Cette idée n'a donc pas le détâut d'être égoïste.
L'opinion, plus qu'impartiale, lui a été bienveillante:
le succès se manifeste et s'accroît de jour en jour,
tant par les adhésions des auteurs dramatiques que
par celles dés commerçants, — tant par l'empresse-
ment du public à demander de nos cartes que par
l'empressement de plusieurs directeurs d'établisse-
ments à traiter avec. nous.

« En effet, Monsieur : créer à des théâtres pres-
que abandonnés en ce moment, non à cause de leur
mauvaise direction, non à cause de leurs mauvais
ouvragés, mais à cause des chaleurs et de la con-
currence des plaisirs en plein air, — créer à ces
théâtres pendant un mois, le mois le plus mauvais
de l'année pour eux, des receltes certaines, recettes
prélevées sur le public qui ne va jamais au théâtre,
et que cette fois le bon marché attirera, c'est là une
idée à laquelle plus eurs directeurs intelligents et
maîtres de leurs salles se sont associés avec le plus
grand empressement.

« Ceci ne veut pas dire que nous dévions nous
mettre en rapport avec tous : certaines administra-
tions ne peuvent pas faire tous les traités qu'elles
veulent ; il est donc des portes auxquelles il est inu-
tile que nous allions frapper.

« i\ous avons donné une statistique comprenant
tous les théâtres, les bals, les concerts, lés cir-
ques , etc.; et portant le nombre des places de ces
divers établissements à plus de trois cent mille.

« Et nous avons imprimé tous les jours, dans
presque tous les journaux, et notamment dans le
vôtre, ces mots :

« La Commission administrative pourra trai-
« ter avec un assez grand nombre dé ces Étabtis-
« sements pour assurer deux cent mille places
« aux porteurs de nos cartes. »

« Nous n'avons pas voulu, nous n'avons pas osé
prendre l'engagement d'ouvrir les portes de tous ces
établissements; c'eût été une entreprise faite pour
trois cent mille personnes; - le nombre deux cent
mille nous a paru assez considérable : aussi n'avons-
hous/(H? et annoncé que deux cent mille cartes,
au lieu de trou cent mille places qu'indique la sta-
tistique, — statistique que nous avons posée pour
prouver que si quelques établissements ne pouvaient
pas traiter avec nous, nous trouverions encore dans
les autres de quoi placer nos souscripteurs.

« Mais comme il ne suffit pas de promettre tou-
jours , nous pouvons dès à présent nous mettre à
l'œuvre.

«,*insi, quoique nous ayons annoncé que les
Trente jours de plaisirs ne commenceraient qu'à
partir du 1er septembre, nos cartes, que quatre mille
honorables commerçants de Paris se sont chargés
de placer, ont déjà été prises en assez grand nombre
pour que nouspuissions presque immédiatementoffrir
à titre de prime gratuite, à nos premiers souscrip-
teurs, une grande fête et des spectacles attrayants.
« Nous allons prouver, par ce premier résultat et
paf anticipation, que l'exécution de notre entreprise
est facile. Ce sera justifier en même temps le sym-
pathique empressement du public.
« Agréez, etc. Ad. Rioîj et Ce. »

(Suivent deux lettres d'adhésions signées, l'une
fi. Ac'GiEli; et l'autre Ei<g. Crancë, que le défaut
d'espace nous empêche de reproduire.)

F.ÀflATtm;—Dans notre numéro du u, en rendant
compte d'un nouveau système de boucles a harnais et
A courroies de machines, nous avons fait mention d'Une
rhédaîltë d'argent décernée à l'inventeur par l'Acadé-
mie des arts et métiers, dé Paris.

M le secrétaire de cette Académie nous fait observer
que la médaille obtenue n'élait pas d'argent mais seu-
lement de bronze. Nous nous empressons de rectifier
eétee erreur involontaire.

CORRESPONDANCE.

M. Ach. T..., Lyon (Rhône). Dans une quinzaine.

M. J. B K...n, à Privas (Ardèchc). Vous recevrez par
les messageries moyennant un franc de port.

M. N. V..., a Avignon (Vaucluse). L abonnement ne
donne droit qu'à une prime.

M. A. W..., à Douai (Nord). Dans le n° t7.

M. T. H..., au château de'*' près Besançon (Doubs).
Ce travail est trop étendu pour nuire cadre. Réduisez-
le, nous le publierons avec plaisir.

M. Ch G...t, artiste peintre, Paris. Votre travail pa-
raîtra pour accompagner le comple-rendu de la pro-
chaine expérience.

Le gérant, MANSARD.
 
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