n 1831, David Scott, avec le concours de Constable, libraire écossais bien
connu, publie sous ce titre, the Monograms of M an , une série de six
dessins remarquables. Ces étranges compositions, qui abordent sous une
forme pittoresque quelques-uns des problèmes les plus profonds de la
métaphysique, obsédaient son esprit depuis plusieurs années. Dès l'enfance
il s'évertuait à creuser les mystères de l'existence, et le voici, à peine
âgé de vingt-cinq ans, aux prises avec des questions qui feraient reculer
des philosophes blanchis sous le harnais. Le premier dessin a pour sujet
la Vie : la main créatrice descend du ciel et donne l'être à tout ce qu'elle
touche, au soleil, aux astres, à l'homme sur la terre; telle est l'interprétation
de ce premier motif. Relation, tel est le titre du second dessin qui nous
montre l'Homme, — l'homme type — dans tout l'orgueil de sa force,
debout, comme l'ange de l'Apocalypse, un pied sur la terre, l'autre sur
la mer, affirmant sa royauté terrestre, tandis que le soleil l'éclairé et
le domine. Viennent ensuite : Knowledge (la Science) ; un jeune homme,
animé de la passion du savoir, plonge avidement le regard dans les
orbites décharnés d'un crâne;—Intellect (Intelligence); l'esprit de l'homme
prenant son essor et s'élevant de la terre jusque par delà le soleil à travers les vastes régions
de l'Inconnu, où l'on entrevoit la forme gigantesque de la Divinité, dont la tête reste cachée,
mais dont les mains laissent échapper le feu et l'eau ; — Power (le Pouvoir) ; une chaîne pesant
sur toutes choses, alors que l'homme se complaît dans sa liberté; — Death (la Mort); une coupe
offerte des profondeurs de l'éternité à l'humanité tout entière.
Ces imaginations bizarres sont hardiment exprimées, à grands traits, avec une vigueur de
main, et une sûreté d'exécution qui en signalent l'auteur non seulement comme un homme doué
1. Voir l'Art, 5» année, tome ii, page 55.
Tome XVII. 10
connu, publie sous ce titre, the Monograms of M an , une série de six
dessins remarquables. Ces étranges compositions, qui abordent sous une
forme pittoresque quelques-uns des problèmes les plus profonds de la
métaphysique, obsédaient son esprit depuis plusieurs années. Dès l'enfance
il s'évertuait à creuser les mystères de l'existence, et le voici, à peine
âgé de vingt-cinq ans, aux prises avec des questions qui feraient reculer
des philosophes blanchis sous le harnais. Le premier dessin a pour sujet
la Vie : la main créatrice descend du ciel et donne l'être à tout ce qu'elle
touche, au soleil, aux astres, à l'homme sur la terre; telle est l'interprétation
de ce premier motif. Relation, tel est le titre du second dessin qui nous
montre l'Homme, — l'homme type — dans tout l'orgueil de sa force,
debout, comme l'ange de l'Apocalypse, un pied sur la terre, l'autre sur
la mer, affirmant sa royauté terrestre, tandis que le soleil l'éclairé et
le domine. Viennent ensuite : Knowledge (la Science) ; un jeune homme,
animé de la passion du savoir, plonge avidement le regard dans les
orbites décharnés d'un crâne;—Intellect (Intelligence); l'esprit de l'homme
prenant son essor et s'élevant de la terre jusque par delà le soleil à travers les vastes régions
de l'Inconnu, où l'on entrevoit la forme gigantesque de la Divinité, dont la tête reste cachée,
mais dont les mains laissent échapper le feu et l'eau ; — Power (le Pouvoir) ; une chaîne pesant
sur toutes choses, alors que l'homme se complaît dans sa liberté; — Death (la Mort); une coupe
offerte des profondeurs de l'éternité à l'humanité tout entière.
Ces imaginations bizarres sont hardiment exprimées, à grands traits, avec une vigueur de
main, et une sûreté d'exécution qui en signalent l'auteur non seulement comme un homme doué
1. Voir l'Art, 5» année, tome ii, page 55.
Tome XVII. 10