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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 2)

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Le jury du salon
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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.17800#0109

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LE JURY DU SALON

Les élections pour le jury de sculpture ont eu lieu le
14 avril au Palais de l'Industrie, sous la présidence de M. Tur-
quet, sous-secrétaire d'État aux beaux-arts. En voici le résultat :

Sculpture. — Sont élus : MM. Chapu, Dubois, Mathurin
Moreau, Eugène Guillaume, Falguière, Thomas et Mercié.

Jurés suppléants : MM. Delaplanche, Schccnewerck et
Frémiet.

Gravure en médailles. — M. Degeorge ; suppléant, M. Cha-
plain.

Gravure en pierres fines. — M. Ad. David; suppléant,
M. Galbrunner.

Ont été désignés par l'administration : MM. Saglio, conser-
vateur au Musée du Louvre; Charton, sénateur; Michaux,
représentant la préfecture de la Seine, et Liouville, député,
représentant le conseil municipal de Paris.

Dans la section de Gravure et lithographie, trois jurés sup-
plémentaires ont été adjoints au jury : MM. Veyrassat, pour
l'eau-forte ; M. Boetzel, pour la gravure sur bois ; et M. Th.
Chauvel pour la lithographie.

Ces diverses nominations complètent le jury. Nous avons
public dernièrement (voir page 45) les noms des jurés des autres
sections.

CHRONIQUE FRANÇAISE

École des beaux-arts. — Rapport du directeur. — Depuis
1874,1e règlement impose au directeur l'obligation de publier
chaque année un rapport sur la situation de l'École. Ceux qui
ont lu les rapports de M. Guillaume, au temps où il dirigeait cet
établissement, savent quelle ampleur de vues, quelle sagacité de
philosophe il savait mettre dans ces petits documents officiels.
Après un retard de quelques mois, M. Paul Dubois vient de
faire paraître son premier rapport. Nous y trouvons quelques
renseignements intéressants. A propos de la bibliothèque,
M. Dubois constate que le nombre des lecteurs va toujours
croissant, et il demande au ministre d'allouer sur le budget une
allocation absolument indispensable pour l'achat de certaines
collections photographiques de première nécessité.

On sait que notre collaborateur, M. Étienne Arago, actuel-
lement conservateur au musée du Luxembourg, avait été chargé,
il y a un an, de constituer à l'École un commencement d'archi-
ves. Chose incroyable ! il n'en existait pas trace. M. Arago se
mit à la tâche 1 avec une ardeur juvénile », dit M. Dubois ; mais
il n'est pas plus aisé de tondre un œuf que de rassembler des
pièces là où il n'y en a aucune. M. Arago dut renoncer à sa
mission. Cependant, M. Paul Dubois laisse espérer qu'avec
beaucoup de recherches, on pourra recueillir des documents
épars de côté et d'autre et intéressants pour l'histoire de l'École.
Nous sommes persuadé que M. Eug. Miintz, qui remplit main-
tenant les fonctions d'archiviste concurremment avec celles de
bibliothécaire, saura mettre à profit dans ce sens son érudition
et son activité.

L'insuffisance du budget attribué à l'École est telle qu'il n'est
même pas possible de faire profiter ses collections des dons qui
sont faits. Ainsi, en 1878, on a reçu, rue Bonaparte, les plâtres
de la minière de M. Dumont et de nombreux moulages de
sculptures d'Olympie venant de Berlin. Ils sont destinés au
Musée historique. En outre, M. Pascal a donné divers moulages
d'architecture portugaise; M. Jareno, architecte de Madrid, a
fait également présent de moulages d'architecture espagnole et
de quelques reproductions d'armes de l'Armeria Reale. On est
obligé de reléguer ces objets dans quelque cave humide où ils
s'abîment. « Faute d'un emplacement pour les beaux et nombreux
moules appartenant à l'École, dit M. Paul Dubois, l'inondation
des caves où ils sont déposés cause presque tous les ans un pré-
judice considérable à l'État. Cette situation ne saurait se prolon-
ger sans danger. » La commission du budget, qui connaît toutes
ces misères, saura-t-elle enfin déterminer les Chambres à voter
des crédits plus larges, dignes de l'art et dignes de notre pays ?

Agrandissement de l'École. — Cette question de l'agrandis-
sement de l'École est devenue d'ailleurs tellement urgente qu'il
est impossible de l'esquiver et que le gouvernement semble s'en
occuper — non plus théoriquement, comme cela a lieu depuis
dix ans — mais avec l'intention d'en finir.

La semaine dernière, M. de Choiseul a lu à la commission
supérieure des bâtiments civils et des palais nationaux un rapport
très étudié concluant à la nécessité de procéder au plus vite aux
transformations si souvent annoncées. Le projet consiste dans
l'achat de deux terrains placés l'un à droite, l'autre à gauche de
l'entrée principale, rue Bonaparte, et qui forment une superficie
de près de trois mille mètres.

Dans les bâtiments construits â gauche de l'entrée se trouve-
raient, autour d'une cour centrale, une grande salle et 128 loges
pour les concours ; 5 ateliers d'architecture, 1 atelier de décora-
tion, 3 ateliers de sculpture, 3 ateliers de peinture, et une salle
pour un cours de dessin d'ornement. Dans le sous-sol seraient
placés les magasins de moules et les ateliers de moulage.

La dépense totale est évaluée à un peu plus de sept
millions.

Le nouveau règlement. — Il est enfin publié ce règlement
réclamé à cor et à cris depuis tantôt deux années. Il n'existait
plus un seul exemplaire de celui de 1867, le dernier en date, et
il est facile de comprendre à combien de difficultés se heurtaient
les élèves et les professeurs qui ne pouvaient être tenus au cou-
rant des changements des programmes et des cours. Le nouveau
règlement, longuement élaboré par l'assemblée des professeurs,
le conseil supérieur des beaux-arts et le ministre, contient d'im-
portantes modifications. Nous signalerons surtout la mesure qui
donne aux élèves la faculté d'étudier à la fois dans des ateliers
de sections différentes. Elle est de tous points excellente. En
effet, l'éducation des artistes est, on le sait, d'un exclusivisme
étroit. On se fait peintre, sculpteur, graveur ou architecte, et
on est porté à croire qu'il n'existe aucune corrélation entre les
différentes branches de l'art. C'est à une erreur aussi grossière
que nous devons tant de fruits secs de l'enseignement académi-
que! La modification adoptée, bien que laissant aux professeurs
toute initiative à cet égard, permettra d'établir entre les ateliers
de sections différentes un roulement qui procurera aux élèves
les notions indispensables des diverses branches de l'art. Le
peintre saura mieux mettre un corps en relief quand il aura
appris à modeler avec la terre glaise ; l'architecture lui rendra
plus facile l'invention d'un motif d'encadrement. De leur côté,
les sculpteurs apprendront avec les architectes les conditions
 
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