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Gehuzac, Noël: M. Eudoxe Marcille
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17800#0108
La prospérité de la France retracée par l'Histoire.
Dessin commandé à P. P. Prud'non par l'impératrice Marie - Louise.
M. EUDOXE MARCILLE
Le Journal Ojficiel du 21 avril contient un de'cret par lequel
« le Pre'sident de la Re'publique, sur le rapport du ministre de
l'instruction publique et des beaux-arts, nomme dans l'ordre
national de la Légion d'honneur, au grade de chevalier .
t M. Marcille (Eudoxe), directeur du musée et des écoles de
dessin d'Orléans (Loiret), auteur de la monographie du musée
d'Orléans, président de la Société des Amis des Arts de cette
ville, collaborateur de la Commission de l'Inventaire des riches-
ses d'art, etc. — Titres exceptionnels. »
Plus qu'exceptionnels en effet, car M. Jules Ferry, qu'on ne
saurait trop en féliciter, n'a fait que réparer un trop long oubli.
Nombre de personnes en effet auront été fort surprises à la lec-
ture de ce décret ; elles croyaient M. Eudoxe Marcille décoré
depuis une éternité. N'est-ce pas lui, lui seul, qui a sauvé la fille
de Prud'hon de la plus affreuse misère ? Ne le trouve-t-on pas
toujours prêt lorsqu'il s'agit d'être utile? Les services désinté-
ressés qu'il a rendus et rend à l'art et aux artistes sont innom-
brables. M. Eudoxe Marcille est de cette race de galants hommes
qui se dévouent tout entiers comme notre ami si cher
et si regretté, Edouard Reynart, comme notre excellent ami
M. Adrien Dubouché; il est pour Orléans ce que le premier était
pour Lille, ce que le second est pour Limoges. Dignes citoyens
tous trois et qui honorent grandement leur pays.
La nomination si universellement applaudie de M. Eudoxe
Marcille a eu lieu à la suite de la réunion à Paris des délégués
des Sociétés savantes et des Sociétés des Amis des Arts des
Départements.
Dans cette réunion, M. Henry Jouin, attaché à l'administra-
tion des Beaux-Arts et archiviste de la Commission de l'Inven-
taire général des richesses d'art de la France, a donné lecture
d'un rapport d'un extrême intérêt que l'on nous saura gré de
résumer ici :
c II y a aujourd'hui en France plus de deux cents musées.
Le département du Finistère n'en comptait il y a trois ans qu'un
seul, celui de Quimper. En 1875, Brest voulut avoir le sien et
voilà que Morlaix suit cet excellent exemple, grâce à la munifi-
cence de feu M. de Guernissac.
« Laon va se donsier un second Musée.
« Le Musée de Caen s'enrichit par un legs récent de
M. Mancel, libraire et amateur, d'une collection de tableaux,
d'objets d'art, de livres précieux et de gravures au nombre de
trente mille !
« Le Musée d'Ajaccio ne compte pas moins de neuf cents
toiles.
« Langrcs a son Musée richement doté par Mm0 Aubert-
Petitot, M. le colonel baron Aubert, M. Barotte et le sculpteur
Nicolas Lescorné.
t En 1848, M. Boullet-Lacroix léguait sa collection de
tableaux à la ville de Château-Gontier dont M. Tancrède Abra-
ham installait en 1868 le Musée dans l'hôtel Fouquet. »
M. Jouin s'occupe ensuite des expositions provinciales et
des principaux accroissements des Musées départementaux et il
ajoute fort judicieusement :
« Je ne puis oublier les groupes d'amateurs ou d'artistes qui
ont ouvert en ces derniers temps, avec un égal succès, des expo-
sitions d'art dans les villes d'Autun, Blois, Lons-le-Saulnier,
Meaux, Nancy, Montauban, Nevers, Orléans, Rouen, Pau,
Reims, Rennes et Saint-Quentin. Une mention spéciale est due
aux expositions d'un caractère intime dans lesquelles des mains
pieuses se plaisent h rassembler l'œuvre d'un seul maître. Le
type de ces collections éphémères, si précieuses pour la critique
et l'histoire de l'art, nous le trouvons dans l'exposition récente
des œuvres de Pierre Prud'hon. Ne soyez pas étonnés, messieurs,
de l'intérêt capital qui s'est attaché à cette fête de l'esprit. Une
pensée de bienfaisance au-dessus de tout éloge avait présidé à son
organisation : il s'agissait de secourir la fille du maître lui-même,
et le promoteur de cet acte patriotique vous est connu, c'est le
président de la Société des Amis des Arts d'Orléans, le collec-
tionneur plein de goût chez qui le culte de l'art est un,e vertu
héréditaire, M. Eudoxe Marcille. »
La France entière s'associera à cet hommage si dignement
rendu au nouveau chevalier de la Légion d'honneur.
Noël Gehdzac.
Cul-de-lampe dessiné pour l'Art par Mary I.abbé
Dessin commandé à P. P. Prud'non par l'impératrice Marie - Louise.
M. EUDOXE MARCILLE
Le Journal Ojficiel du 21 avril contient un de'cret par lequel
« le Pre'sident de la Re'publique, sur le rapport du ministre de
l'instruction publique et des beaux-arts, nomme dans l'ordre
national de la Légion d'honneur, au grade de chevalier .
t M. Marcille (Eudoxe), directeur du musée et des écoles de
dessin d'Orléans (Loiret), auteur de la monographie du musée
d'Orléans, président de la Société des Amis des Arts de cette
ville, collaborateur de la Commission de l'Inventaire des riches-
ses d'art, etc. — Titres exceptionnels. »
Plus qu'exceptionnels en effet, car M. Jules Ferry, qu'on ne
saurait trop en féliciter, n'a fait que réparer un trop long oubli.
Nombre de personnes en effet auront été fort surprises à la lec-
ture de ce décret ; elles croyaient M. Eudoxe Marcille décoré
depuis une éternité. N'est-ce pas lui, lui seul, qui a sauvé la fille
de Prud'hon de la plus affreuse misère ? Ne le trouve-t-on pas
toujours prêt lorsqu'il s'agit d'être utile? Les services désinté-
ressés qu'il a rendus et rend à l'art et aux artistes sont innom-
brables. M. Eudoxe Marcille est de cette race de galants hommes
qui se dévouent tout entiers comme notre ami si cher
et si regretté, Edouard Reynart, comme notre excellent ami
M. Adrien Dubouché; il est pour Orléans ce que le premier était
pour Lille, ce que le second est pour Limoges. Dignes citoyens
tous trois et qui honorent grandement leur pays.
La nomination si universellement applaudie de M. Eudoxe
Marcille a eu lieu à la suite de la réunion à Paris des délégués
des Sociétés savantes et des Sociétés des Amis des Arts des
Départements.
Dans cette réunion, M. Henry Jouin, attaché à l'administra-
tion des Beaux-Arts et archiviste de la Commission de l'Inven-
taire général des richesses d'art de la France, a donné lecture
d'un rapport d'un extrême intérêt que l'on nous saura gré de
résumer ici :
c II y a aujourd'hui en France plus de deux cents musées.
Le département du Finistère n'en comptait il y a trois ans qu'un
seul, celui de Quimper. En 1875, Brest voulut avoir le sien et
voilà que Morlaix suit cet excellent exemple, grâce à la munifi-
cence de feu M. de Guernissac.
« Laon va se donsier un second Musée.
« Le Musée de Caen s'enrichit par un legs récent de
M. Mancel, libraire et amateur, d'une collection de tableaux,
d'objets d'art, de livres précieux et de gravures au nombre de
trente mille !
« Le Musée d'Ajaccio ne compte pas moins de neuf cents
toiles.
« Langrcs a son Musée richement doté par Mm0 Aubert-
Petitot, M. le colonel baron Aubert, M. Barotte et le sculpteur
Nicolas Lescorné.
t En 1848, M. Boullet-Lacroix léguait sa collection de
tableaux à la ville de Château-Gontier dont M. Tancrède Abra-
ham installait en 1868 le Musée dans l'hôtel Fouquet. »
M. Jouin s'occupe ensuite des expositions provinciales et
des principaux accroissements des Musées départementaux et il
ajoute fort judicieusement :
« Je ne puis oublier les groupes d'amateurs ou d'artistes qui
ont ouvert en ces derniers temps, avec un égal succès, des expo-
sitions d'art dans les villes d'Autun, Blois, Lons-le-Saulnier,
Meaux, Nancy, Montauban, Nevers, Orléans, Rouen, Pau,
Reims, Rennes et Saint-Quentin. Une mention spéciale est due
aux expositions d'un caractère intime dans lesquelles des mains
pieuses se plaisent h rassembler l'œuvre d'un seul maître. Le
type de ces collections éphémères, si précieuses pour la critique
et l'histoire de l'art, nous le trouvons dans l'exposition récente
des œuvres de Pierre Prud'hon. Ne soyez pas étonnés, messieurs,
de l'intérêt capital qui s'est attaché à cette fête de l'esprit. Une
pensée de bienfaisance au-dessus de tout éloge avait présidé à son
organisation : il s'agissait de secourir la fille du maître lui-même,
et le promoteur de cet acte patriotique vous est connu, c'est le
président de la Société des Amis des Arts d'Orléans, le collec-
tionneur plein de goût chez qui le culte de l'art est un,e vertu
héréditaire, M. Eudoxe Marcille. »
La France entière s'associera à cet hommage si dignement
rendu au nouveau chevalier de la Légion d'honneur.
Noël Gehdzac.
Cul-de-lampe dessiné pour l'Art par Mary I.abbé