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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 5.1879 (Teil 2)

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Soldi, Émile: Exposition universelle de 1878, [1]: l'@art égyptien au Trocadéro
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2Ù2 L'A

où les Egyptiens étaient en rapport avec les Asiatiques ; cette
figure, nous faisant remonter à des relations aussi reculées,
appuie ce que nous disions plus haut.

Que l'on nous permette d'essayer de donner à nos risques et
périls la conclusion générale de toutes ces découvertes. Il nous
semble probable que les peuples appartenant aux races dites
sémitiques sont venus en Egypte après les peuples de races
dites chamitiques, avant la révolution qui amena Menés à
former la première dynastie, et pendant la dernière période de
formation de la langue égyptienne. Ils auraient vécu en
grande parenté, presque confondus avec les Chamites,
comme cela eut lieu en Palestine et en Phénicie ; l'ancien
empire serait une période de Chamites sémitisés, expli-

RT.

quant le caractère tranché qui le distingue des périodes pure-
ment chamito-égyptiennes. Les Chamites et les Sémites semblent
avoir vécu côte à côte, s'influençant peut-être, mais ne s'étant
jamais absorbés ; un moment l'influence sémitique, sous les
Hycsos, domina complètement le pays, mais dans un retour
des Egyptiens chamites réfugiés en Ethiopie, ils furent écrasés
par le nombre ; vaincus, ils perdirent peu à peu leur influence
dans le Delta, et une de ces tribus, après un long esclavage,
retourna en Asie former une nation distincte sous la direction
de Moïse le législateur.

Emile Soldi.

[La fin prochainement )

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

CXLII

Notes sur l'Espagne artistique, par Fernand Petit, docteur
en droit. Lyon, N. Scheuring, éditeur, 1877. In-8" de
138 pages.

M. Fernand Petit, un voyageur qui peut se donner le luxe
de se faire imprimer à Lyon, chez Perrin, merveilleusement
imprimer par conséquent, et de se faire tirer à 500 exemplaires
de luxe M. Petit nous prévient, dans quelques lignes d'Intro-
duction, qu'en c vingt années de voyages il a visité presque
toutes les galeries de l'Europe, celles de la Russie exceptées »,
et que s'il publie ces Notes, c'est parce qu'il désire « aider dans
leurs recherches ceux des amateurs des beaux-arts qui n'ont
pas encore accompli ce pèlerinage artistique si important, et
suppléer à l'insuffisance des guides ordinaires dans la Péninsule,
en réparant quelques-unes de leurs omissions, en résumant
quelquefois leurs longues dissertations et en critiquant d'autres
fois leurs appréciations ». Il termine en espérant qu' « à défaut
d'autre mérite » on lui reconnaîtra « celui d'une profonde sin-
cérité ». Je n'y contredis pas, mais en pareille matière il ne
suffit peut-être pas d'être sincère, surtout quand ce très précieux
mérite vous entraîne à imprimer que le n" 377 du Musée de
Valladolid, ■ une Annonciation, attribuée au Bronzino, est bien
plutôt de l'École de Fra-Angelico », et que « l'œuvre la plus
intéressante est une excellente réplique au pastel ou à la goua-
che, de la Vierge à la Rose de Raphaël ».

Voilà un plutôt et un ou qui donneront à réfléchir. Je ne
me doutais pas jusqu'ici qu'on pût écrire sur l'art et hésiter
entre un pastel et une gouache, deux procédés qui se ressemblent
comme le jour et la nuit.

L'auteur, qui fait du Néerlandais Antonio Moro, né à
Utrecht, un peintre flamand 2, pratique le système des compen-
sations en classant Teniers parmi les Hollandais3!

Cela me dispense, je crois, de m'étonner qu'il ne souffle
mot de cette merveille de Rubens : Persée délivrant Andro-
mède *, un des prodiges du Museo del Prado, ni du Jardin
d'amour du duc de Pastraïïa, ce chef-d'œuvre des chefs-d'œuvre
de Rubens en Espagne — le Jardin d'amour du duc vaut mille
fois celui du musée — ni du Mariage mystique de sainte Cathe-
rine^, ni de la Famille dans un jardin 6, ces Jordaens incompa-
rables7, ni des admirables Brueghel de Velours, un maître que
l'on ignore si on ne l'a point étudié à Madrid 8, ni des deux

fameuses chasses de Lucas Cranach le vieux9; en revanche,__

toujours le système d'Azaïs, — M. Petit consacre tout un cha-
pitre au Palais Liria ,0, « cette magnifique résidence des ducs
d'Albe », qui est tout uniment l'idéal du faste de mauvais goût
et abonde en faux tableaux.

Il eût peut-être mieux valu ne pas sembler ignorer qu'An-
tonio Moro a au Musée une Marie Tudor (N° 1484), trésor d'art
qui soutient dignement dans la salle ovale les plus glorieux, les
plus redoutables voisinages, que l'Escurial possède une biblio-
thèque riche en manuscrits précieux, et que dans l'église de la
« huitième merveille du monde », qui n'est pas une merveille
du tout, se trouvent de très remarquables groupes en bronze,
le premier représentant agenouillés Charles-Quint, sa femme
Isabelle, sa fille Marie et ses sœurs Éléonore et Marie; le second
Philippe II, Anne sa quatrième femme, mère de Philippe III.
Isabelle sa troisième femme, et enfin sa première, Marie de Por-
tugal, ayant à ses côtés son fils Carlos. La seconde épouse de
Philippe fut cette fort peu séduisante Marie Tudor, dont Antonio
Moro a fait le chef-d'œuvre que l'on admire au Museo del
Prado.

Comme le dit le titre du livre de M. Fernand Petit, ce ne
sont que des Notes, mais des notes auxquelles une très sévère
révision ne saurait nuire.

Adolphe Piat.

1. Dont 400 exemplaires sur papier teinté, yo sur papier de Hollande et 50 sur grand papier de Hollande.

2. Page 39.

3. Page 57.

4. N» 1584 de l'excellent Catdlogo de los Cuadros del Museo del Prado de Madrid, par notre éminent collaborateur Don Pedro de Madrazo. (Édition
de 1876.) M. Milius a gravé pour l'Art ce chef-d'œuvre de Rubens. Voir F Art, 4e année, tome I", page 204.

5. N» 140;.

6. N" 1410.

7. Voici comment M. Fernand Petit trouve Jordaens représenté à Madrid : « Plusieurs bonnes toiles, mais qui n'ont rien d'imprévu ni de très original !" »
(Page 55.)

8. L'étude des Brueghel de Velours du Museo del Prado démontre irréfutablement que nous ne connaissons pas le maître et que nous avons coutume de lui
attribuer tous les tableaux de Jan Brueghel, son fils.

9. N" 1304 et 1305.

10. Pages 73 à 77.
 
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