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Le charivari — 17.1848

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Janvier (No. 1-31)
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LE CHARIVARI.

place devenir direc tement vénale serait déjà quelque
chose de bien vil : mais faire acheter par un homme
une place non vénale, pour lui donner une antre
place aussi peu vénale, serait, si c'était prouvé, le
comble de la bassesse et de l'ignominie.

Attendez toujours.

M. Petit se prête à tout, et, à force de chercher,
il finit par trouver un conseiller-maître, un autre
brave homme qui lui vend sa démission moyennant
une rente viagère de six mille francs, réversible
sur la tête de sa femme. La rente est constituée, et
M. Petit va porter la démission du conseiller-maître
auministre des affaires étrangères (notezle point)
afin de recevoir en échange un brevet de receveur
particulier.—Cette fois, le rouge envahit jusqu'à vos
oreilles !

C'est à ne pas croire à de pareilles turpitudes
Pour l'honneur de notre pays, nous ne demandons
pas mieux que de les voir démentir. Toutefois, nous
devons ajouter, pour compléter l'histoire, la men-
tion de quelques actes publics.

C'est le 10 ou le 11 décembre que M. Petit pré-
tend avoir remis la démission par lui achetée d'une
place de conseiller-maître.

Le 12, la nomination d'un autre conseiller-maître,
et les mutations en résultant étaient signées et pa-
raissaient le 14 dans le Moniteur.

Le 21, le receveur de Corbeil était nommé rece-
veur-général.

Le 24, M. Petit recevait cette place de receveur,
qui lui était chère à tant de titres, et dont il s'est
démis depuis.

Voilà des faits précis, constituant une accusation
odieuse, et appuyés d'un commencement de preuves,
les ordonnances qui coïncident par leurs dates avec
l'allégation des marchés. Cette fois, il n'est pas pos-
sible que la justice, ou à défaut le parlement, n'in-
tervienne point par une enquête, pour châtier, com-
me ils le méritent, soit le calomniateur, soit les pré-
varicateurs. Un pays qui tolérerait de pareils scanda-
les serait gangrené et perdu et mériterait de périr
comme la Sodome de la corruption politique.

La justice a déjà sondé les abîmes de la halle aux
votes 5 qu'elle pénètre aujourd'hui résolument dans
la halle aux places.

: .vu une coïncidence bizarre, à l'heure même
i où se révélaient ces tripotages de places ven-
. dues, un procureur général, député du cen-
tre, M. Salveton, prononçait à Rouen, sur son siège,
les paroles suivantes :

« Aucune loi ne peut s'élever en faveur de la vé-
» nalité des charges, comme aussi aucune voix n'a
» besoin de s'élever pour la flétrir. Ce qu'il y a de
» plus ingénieux à cet égard, a été dit par Loyseau :
» Si, dit-il, l'officier mérite la charge, il n'est pas rai-
» sonnable qu'il l'achète ; s'il ne la mérite pas, il est
» plus déraisonnable encore qu'il puisse l'obtenir à
» quelque prix que ce soit. »

Or, il s'agissait là des charges, et M. Salveton pro-
cureur-général, en flétrissait la vénalité ; maintenant
qu'il est question' de places vénales, ce sera un bien
autre sujet de flétrissure pour la conscience de M.
Salveton député.

De nouvelles et nombreuses adhésions sont arri-
vées à la commission du banquet des Ecoles. Les
difficultés soulevées par l'administration ont seules
forcé de différer le jour du banquet.

L'UTILITÉ DIS RÉBUS.

on avis est que le
goût des rébus ne
saurait trop se géné-
raliser en France. Les
personnes superfi-
cielles ont coutume
de dire : « Les rébus
illustrés sont amu-
sans; mais à quoi
cela sert-il? »
0 personnes su-
perficielles, vous m'affligez !

Les rébus, quand ils sont illustrés, et surtout quand
ils sont publiés dans le Charivari,mxe. des occupations
que les pères de famille devraient le plus encourager
chez leurs enfans.

Un jeune homme de cinq à dix ans que l'on met
dans le coin d'une chambre avec un rébus illustré

en a pour deux bonnes heures à s'amuser sans faire
du bruit.

C'est en quoi le rébus a un immense avantage sur
le tambour, la trompette et même sur le Polichinelle.

Le Polichinelle ne parle pas, c'est vrai ; mais on
lui parle constamment, et l'usage veut même qu'on
lui adresse la parole avec une voix nazillarde, qui
est insupportable à toutes les personnes qui ont les
nerfs sensibles.

De plus, en devinant les rébus, on se forme l'es-
prit et le cœur.

C'est positif. Déchiffreztous les rébus du Charivari
les uns après les autres,et vous ne trouverez que des
fragmens de Larochefoucaud, des phrases de La-
bruyère ou des maximes de Bilboquet.

Enfin des citations de nos plus grands philosophes.

Incessamment le Charivari s'occupera de mettre
tout le Code civil en rébus. C'est là un travail natio-
nal qui obtiendra, nous l'espérons, l'approbation de
la France entière.

Traduit de la sorte, peut-être le Code civil n'aura
jamais été plus clair.

Du reste, ce qui prouve mieux que toutes nos
phrases le goût bien prononcé du peuple français
pour les rébus illustrés, c'est l'acharnement avec le-
quel deux abonnés du Charivari se sont disputé le
dernier exemplaire de l'Album de 1847.
, Cet exemplaire s'est vendu trente-six francs, ce
qui n'a empêché cet abonné de s'imaginer qu'il l'a-
vait eu comme prime.

Nous avons tout lieu de croire que ce personnage
était un prince russe.

Les princes russes sont les seuls mylords de notre
époque.

Pour éviter que les Français et même que les Rus-
ses manquent d'Albums charivariques en 1848, l'ad-
ministration en a fait tirer, cette année, un nombre
que je qualifierais d'incalculable si je n'étais pas en-
nemi de tout ce qui sent le charlatanisme.

Le fait est que ce nombre pourrait se calculer à la
rigueur ; mais j'aime mieux laisser travailler votre
imagination.

Nous recommandons surtout l'achat de l'Album
des Rébus charivariques aux maris qui, obligés de
s'absenter pendant une grande partie de la journée,
tiennent à donner une occupation suivie à leur ten-
dre épouse.

Une femme qui a pour tâche de deviner dix rébus
illustrés dans sa journée n'a guère le temps de pen-
ser à autre chose.

Par exemple, défense formelle de se faire aider
par aucun cousin, si petit qu'il soit.

Inutile de dire que l'album des Rébus charivari-
ques pour 1848 vient d'être mis en vente au bureau
du journal.

Vous êtes trop intelligent pour ne pas l'avoir devi
né tout d'abord !

THÉÂTRE-FRANÇAIS ET GYMNASE.

La Marinette, comédie en 1 acte; — les Mémoires
de Grammont.

Si le Théâtre-Français et le Gymnase sont aujour.
d'hui réunis dans le même article, c'est par la grâce
de M. Adrien de Courcelles. Grâce est le mot, car
la grâce est ce qui manque le moins à ses deus
œuvres.

La Marinette est la poule qui survient pour allu-
mer la guerre entre trois coqs, lesquels sont Gau-
thier Garguille, Turlupin et Gros-Guillaume, de
joyeuse mémoire. Les comédiens de l'hôtel de Bour-
gogne ont peur de la concurrence que leur font ces
bateleurs, pères de la comédie, dont le succès est
fondé sur l'étroite amitié qui les lie. Les diviser pat
la jalousie serait un coup de maître pour leurs ri
vaux. C'est la Marinette qui s'en charge. Elle esl
représentée par Mlle Brohan ; c'est vous dire qu'elle
a tout ce qu'il faut pour réussir. Par malheur, lt
complot est découvert, et les trois dupes sacrifient
l'amour à l'amitié. Il y a là-dedans un président è
temps de Louis XIII qui devait conduire en droite
ligne au Brid'oison du temps de Louis XVI, et Ri-
chelieu lui-même qui intervient en Dieu au dénoue-
ment.

Mais ce qui vaut mieux que le président, et sur
tout que le rôle muet de Richelieu, c'est la naïve
fine couleur de la pièce, c'est l'élégance facile, tn
facile même du vers, car elle va parfois jusqu'à
négligence. Le défaut saillant de l'œuvre, c'est
n'avoir pas assez de gaité, surtout avec la prétention
de rappeler de si joyeux souvenirs. Il y a des pas
sage's comiques, un rôle même, celui de Samson
mais le comique manque à l'action.

La pièce est parfaitement jouée par tous les ac-
teurs, Mlle Brohan et Samson en tête ; Got vient
après.

Quant aux Mémoires de Grammont, vous devinez
ce que ce peut être. Il y a assez de créanciers dans
la pièce pour qu'on pût voir qu'il s'agit de mémoires
de fournisseurs ; mais M. de Courcelles, sans donner
dans ce gros calembour, a tout bonnement fait allu-
sion au livre célèbre où sont relatés les galanteries
du comte et les aventures de miss Hamilton. Les
ressources de Grammont sont du genre de celles de
Quinola, avec cette différence que Grammont n'a pas
même de valet, et se sert de Quinola à lui-même. 1
se marie enfin de par un coup de dé, unissant ainsi,
en vrai personnage de comédie, les jeux de l'amour
et ceux du hasard.

Cette pièce est faite plus gaîment que la précédente
et pourtant c'est par la gaîté qu'elle pèche encore
mais ici ce n'est pas la faute de l'auteur. Bressan es
un comédien élégant et correct ; mais il a gardé quel-
que chose de la Russie : il est froid. Il ne sait point
pousser au comique. Le rôle de Grammont eût beau-
coup gagné à être joué par Laforlt : il y eût mis,
non pas plus de talent, mais plus de verve spirituelle
et mordante. Silvestre est un excellent capitaine
Mlle Sauvage un gracieux Hamilton, et Mlle Marthe
une charmante fiancée : elle rend même trop invrai-
semblable la fuite de Grammont.

Le Gymnase avait joué,quelques jours auparavant,
un petit vaudeville de circonstance, l'Art de ne piï
donner d'étrennes, par MM. Lefranc et Labiche-
L'honneur principal revient à M. Eugène Guinot,
qui avait conté, il y a plusieurs années, en une char-
mante nouvelle dans le Siècle, le sujet de ce vau-
deville. Les auteurs n'ont eu que la peine de la tra-
duire à la scène ; ils y ont réussi, mais non pas a
superlatif. ^^^^
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
L'Utilité des rébus
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

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Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Karikatur
Satirische Zeitschrift
Mann <Motiv>
Initiale
Schreibfeder
Schreiben

Literaturangabe

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Künstler/Urheber (GND)
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Digitales Bild
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Public Domain Mark 1.0
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Le charivari, 17.1848, Janvier (No. 1-31), S. 22

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