gjSïH VENDREDI UJANVmMSW. DDC-SEPTIÈME 'AJSNEE N° 14.
MUTE. ——
fch rédaction et ie M-istrat». à Pari, % ISOàJiil «S Mm! *P F ■ *• •
» organes de la -''«i . , , W&i ~.6l« i l//ji"^^^-?i!y\'^>-lJJBIMtBrjll i 11 1 / ,,, ou gravures, et vignettes sur bois.
° excès en q; se"êt^ ™K dt cboissam, 16 t»0™1 col»ebt).
elc, etcUS;|l« ——
fj*e, l'âge m»
ti desmiPllp Setn>(? M"M DK,Aiv; /teV--^ Trois mois................... i* fr. 18 fr.
"«quelles on r,»,,.? _ :....................... lo fr. m fr ^teà-^/*^ - r- '35s» k kJfirr:>- • , . : — ... .
paris. ULl'ARTEMENS.
30 ôu
Trois mo*.................... £ r, » *■ ^^^MM^01^ mois"
verses fonctions J? Un numéro............;•'• :«ig5iiafeîS^aig^B»al^^ <-><-^»~^>vr- - Les abonnemens datent des f cl le de chaque moie.
aération dans leur J Lcâ abonnemens datent des 1er et .6 de chaque mois. MË^ËËÊkWK àâKBËÊBFmmtëi&fi u ,
^".tnirurs.ens m™,
0„ s'abonne : à Lyon, chez M». Philippc-Bauuier, WKWÊÊÊ3ÊË ÉK^FfW^ WÊÊÊÊffîM^ ' daïs''à' vuesu^Tré^or et" sur" lâToT^'ètTes'êffc't^
Jienscous,, ^^^^ai iWj3BPWHTl«k ^HBsPl&*#i» On reçoit en paiement des abonnemens, les nian-
ntier lihr d ■ On s'abonne: a Lyon, chez M-Ph.lwc-Baudur, M^^^^H' MM^FJ-k ' ÎL\ W&WrON ' dats à vue sur îc Trésor et sur la Poste, et les effet,
■s chez Ï.VÎ*N M. r"* St-Domimque; a Bordeaux , chez M». De peeh, ^SMHR SMÊÊM^Wi^m ■NRA 11 ' sur les maisons de Banque de Paris. - Tout ee m..
' rARKlD^ libr, a Marseille, chez M. Mtchetet-Peyron et chez ^^^^^ MÊÊMMXKMk PËP^^'- concerne l'administration du Journal doit Être adresse
envoyant un mand». Camoi"' !ibr^àRoriuen' "* ""l^'J 3 ™ ^ ^^»J^^^1f IlÉM^^T^te franco) au Directeur, rue du Croissant, 16 (ancic.
^néra,eS' Ct *" t0US "'f " ■ rigoureusement refusée,
t Concert. 8
îer en parfaite sûr,
tisiderée comme été
tera toutes les reâj
; de sûreté à un «"
iirtant qu'il s'en m*
:es que l'on offre atal
on puisse dire, soui
tète à moitié de si,
LE CHARIVARI.
i à qui le voudra.i i min
• sûreté ou tout à k
LFE FBAStl
' «u iuui a *i
te partie qui s'en «/
liée par les voieunt
iavantage. °7 LA LETTRE TUE*
ie du gonv.) pour m ^ n
invisible à l'extéric itiiÊÈÈBL. De
nll!lZs ;mle,9 ca.issit,; ^ ^ JP^É rencon tre
titre le mal mtentif .^r •^^/lllâlÈMS
rieur. J< -^^5^^Jflgg jf^H partout
fabrique des serrurs •^^^^^BagS . oue «les
e cles, vous ne les n ^^^^^^«i^Sam-Vî*t —
on ne s'en servira i Jg^^^^SHl^fflffi-'^âgr Sens stu-
er de. la sûreté. -==»^>^a^»Kss^
péfaits de
l'incro\a-
; de sociétés de cet é ^^^^^KlîS^ffl^^Siîv^^tfife?^ 11
nuits de bals n®
rt Montmartre, 23. "^^^^H^HHrain^^^^ft gène avec
[eu, "^■nHK^B,equei m-
50 c. par cavalier, WBBU|B|{, I lin 1 le garde-
7. r. stlienis. tm sJi^JI2^MSÊ^mB^^^të dessceaux
manches, bal denuil 'ÇÇ^—^lraffl^^^^^^fe^sr-^ a lu, à la
16, BOULEVAM A /. L^S^^~^ tribune ,
martre. la lettre
:n MEUBLÉS. , m o ■ • j v < -.r «7
—de M. Boissy, pair de trance, a M. Warnery, înter-
•:hikns savans.lw Z r.. _ ,. , , ., , .
près le Jardin-T««. ceptee par la police. La police est habile a întercep-
__ter : ce qu'elle intercepte le moins bien, ce sont les
«part, collection dut malfaiteurs.
Ile, 12, place delil . . ,
inertes, saisir une lettre dirigée sur une adresse
connue et protégée par un cachet, c'est déjà un pro-
etrue Hautevifytite assez cavalier. Il fut des temps où, pour moins
i m m ||f que cela, des ministres anglais auraient été tout sim-
| fi\ AN I I3101"6111111'5 en prison. Mais M. Hébert y met trop
^gj, les gens pour avoir peur d'y être jamais mis
périeur en tout, lui-même.
UEUNERSài t. ï Naguère encore> une violation du secret des lettres,
^ .:ir.ffin^^l7rrfl coram's^ ^ans ^es circonstances bien moins défavo-
, rables, faisait en Angleterre un scandale si grand que
$6CrètCS> le ra»nistre était obligé del'excuser comme une excep-
ïr et peu court ll0n ^ont ^ rougissait presque;... et pourtant dans
du Docteur ces lettres on ci^. J/iait seulement les indications
B'Wl ^% ^ ut'leti à une instruction judiciaire, et l'on n'avait
' '1a * impudeur de lire publiquement, en dehors
aure en pharmacie, j ^ Uft tribunal et des besoins d'une cause crimi-
iies'et8récompensé»» ne"e) des confidences èpistolaires qu'un exercice
gueil, 21. ^10'e«t, pour ne pas dire un abus du pouvoir, avait
gratuite* seu't mises dans les mains de l'autorité.
ÈsroNHANCEjj Ou.( nous devons hautement le dire, cette action,
m&Sï®&M*^&^, comnise par UQ rainistre tout simplement et comme
AT1\ AMAf* C^Se la plus natureue ^u monde, est à nos yeux
D'ÂBSYNT,6 P^s réel et le plus affligeant sympttme de l'affais-
ue peu c°to™tJi ^""'iit de nos mœurs publiques. Gela prouve que,
r" Tc^neianpcsff ans nos habitudes politiques, le sens moral est tout-
-.—.—■—n Eh quoi ! en fouillant dans la corresjondance d'un
C«, rue |da Crois fc«enu exorytant majs rigoueusement lo-
limité) vous rencontrez une lettre privée, tout à fait
indifférente à la manifestation de la vérité, et au
lieu de la remettre bien vite à son adresse, vous
la gardez, et, comme si ce n'était pas assez mons-
trueux, vous la lisez publiquement.... Et où? non
pas dans l'audience, pendant le procès qui seul pou-
vait vous donner le droit d'intercepter la lettre, mais
à la tribune de la chambre des pairs, avant le procès!
Et vous vous en faites une arme, non pas judiciaire
contre l'accusé, mais politique contre le signataire !!!
Ou nous nous faisons une idée exagérée des pres-
criptions de l'austère honneur et de la bonne morale,
où c'est là un des procédés les plus osés, nous dirions
même volontiers les plus impies dont cette triste épo-
que nous ait donné le scandaleux spectacle. M. Hé-
bert n'a pas cru mal agir, dira-t-on,etilafaitcela,pour
ainsi parler, dans la candeur de son arbitraire minis-
tériel.—Soit; mais la chose n'en prouve que mieux
combien les plus simples notions du droit et du juste
sont maintenant interverties et ruinées.
Nous nous élevons avec énergie contre de pareils
actes, et nous ne faisons point en cela œuvre de parti.
Si nos opinions se sont jamais livrées ou doivent se
livrer encore à de si misérables pratiques, nous les
réprouvons dans le passé et dans l'avenir,comme nous
blâmons aujourd'hui la déplorable politique qui les
emploie. Nous n'admettrons jamais,—et les honnêtes
gens de toutes les opinions diront comme nous,—
nous n'admettrons jamais que ce qui serait une vile-
nie et presque un crime dans la morale privée, puisse
devenir licite et de bon usage dans la morale publi-
que. Un cabinet qui croit avoir besoin de tels moyens
pour se soutenir, se condamne lui-même, et c'est à
lui qu'est justement applicable le mot si cruellement
répondu, dans le siècle dernier, à un pauvre diable
par un plus heureux. Quand un système ministériel,
pour excuser ces ignobles procédés de police, arrive
à dire : « Il faut bien que je vive, » tout le monde
a droit de lui répondre : « Je n'en vois pas la né-
cessité. »
gag^rN magistrat disait hier :
|91 « La lecture de la lettre de M. Boissy n'est
pas seulement une grosse inconvenance,
c'est encore une impardonnable légèreté.
» Ou la lettre n'avait aucune valeur dans le pro-
cès Warnery ; et en ce cas, de quel dt
tenue, et surtout de quel droit
» Ou elle avait une valeur
S'ISetquipar cela même doit être scAiafeuseinenl I pouvait la faire retenir, et eu
elle quitté, en original ou en copie, le dossier du pro-
cureur du roi pour passer dans le portefeuille du mi-
nistre '!
» Tout cela, ajoutait le magistrat, est aussi peu
loyal que légal. »
Le magistrat avait raison.
@$££L v reste, le cabinet a trouvé le premier chà-
- 5(£jr|\ 7 > 4
ffWmtiment de sa coupable indiscrétion dans le
•5lbJïr# vertige même qui la lui a fait commettre.
Comprend-on que des hommes doués d'un peu de
raison se soient résignés à faire connaître à route
l'Europe l'accablant jugement que, dans le fond de
sa conscience, un pair de France, nommé par eux-
mêmes, porte d'eux et de ce qui les entoure.
Ainsi, grâce à M. Hébert, tout le monde sait main-
tenant qu'un pair de France a cette opinion des hom-
mes qui nous administrent :
« Notre gouvernement est le plus corrupteur et le
» plus corrompu, comme il est, vis-à-vis de l'élran-
» ger, le plus lâche et le plus traître des gouverne-
» mens qui ont pesé sur la France. C'est la rapine,
» la dilapidation, l'ignominie personnifiées dans la
» réunion de quelques hommes déguisés en minis-
» très, muets du sérail, instrumens du système le
» plus vicieux, le plus sordide qui ait jamais eu lieu.»
Le ministère, lorsqu'il a laissé lire cette lettre à la
tribune,avait-il la naïveté de croire que les populations
indignées se soulèveraient à l'ouïe de si grosses ca-
lomnies'? Hélas! combien il en reviendrait s'il enten-
dait les réflexions que provoque partout la lettre de
M. Boissy.
Le public ne sait gré au cabinet que d'une chose,
c'est de lui avoir fait connaître cette épitre.
On traite fort mal publiquement la Grande politi-
que; mais l'étranger doit être bien surpris quand il
voit de quelle agréable manière on la drape dans les
épanchemens privés.
Hier c'était un pair qui écrivait : « Nous vivons
sous un gouvernement avide et corrompu ; » aujour-
d'hui c'est un autre pair qui écrit : « Notre gouver-
nement est le plus corrupteur, le plus corrompu, le
plus lâche et le plus traître des gouvernemens qui
ont pesé sur la France. »
Nous ne leur faisons pas dire.
Quelle diable d'idée a eue M. Hébert de lire cette
lettre, lui qui sait, d apre» I-igaro, que, même loti-
MUTE. ——
fch rédaction et ie M-istrat». à Pari, % ISOàJiil «S Mm! *P F ■ *• •
» organes de la -''«i . , , W&i ~.6l« i l//ji"^^^-?i!y\'^>-lJJBIMtBrjll i 11 1 / ,,, ou gravures, et vignettes sur bois.
° excès en q; se"êt^ ™K dt cboissam, 16 t»0™1 col»ebt).
elc, etcUS;|l« ——
fj*e, l'âge m»
ti desmiPllp Setn>(? M"M DK,Aiv; /teV--^ Trois mois................... i* fr. 18 fr.
"«quelles on r,»,,.? _ :....................... lo fr. m fr ^teà-^/*^ - r- '35s» k kJfirr:>- • , . : — ... .
paris. ULl'ARTEMENS.
30 ôu
Trois mo*.................... £ r, » *■ ^^^MM^01^ mois"
verses fonctions J? Un numéro............;•'• :«ig5iiafeîS^aig^B»al^^ <-><-^»~^>vr- - Les abonnemens datent des f cl le de chaque moie.
aération dans leur J Lcâ abonnemens datent des 1er et .6 de chaque mois. MË^ËËÊkWK àâKBËÊBFmmtëi&fi u ,
^".tnirurs.ens m™,
0„ s'abonne : à Lyon, chez M». Philippc-Bauuier, WKWÊÊÊ3ÊË ÉK^FfW^ WÊÊÊÊffîM^ ' daïs''à' vuesu^Tré^or et" sur" lâToT^'ètTes'êffc't^
Jienscous,, ^^^^ai iWj3BPWHTl«k ^HBsPl&*#i» On reçoit en paiement des abonnemens, les nian-
ntier lihr d ■ On s'abonne: a Lyon, chez M-Ph.lwc-Baudur, M^^^^H' MM^FJ-k ' ÎL\ W&WrON ' dats à vue sur îc Trésor et sur la Poste, et les effet,
■s chez Ï.VÎ*N M. r"* St-Domimque; a Bordeaux , chez M». De peeh, ^SMHR SMÊÊM^Wi^m ■NRA 11 ' sur les maisons de Banque de Paris. - Tout ee m..
' rARKlD^ libr, a Marseille, chez M. Mtchetet-Peyron et chez ^^^^^ MÊÊMMXKMk PËP^^'- concerne l'administration du Journal doit Être adresse
envoyant un mand». Camoi"' !ibr^àRoriuen' "* ""l^'J 3 ™ ^ ^^»J^^^1f IlÉM^^T^te franco) au Directeur, rue du Croissant, 16 (ancic.
^néra,eS' Ct *" t0US "'f " ■ rigoureusement refusée,
t Concert. 8
îer en parfaite sûr,
tisiderée comme été
tera toutes les reâj
; de sûreté à un «"
iirtant qu'il s'en m*
:es que l'on offre atal
on puisse dire, soui
tète à moitié de si,
LE CHARIVARI.
i à qui le voudra.i i min
• sûreté ou tout à k
LFE FBAStl
' «u iuui a *i
te partie qui s'en «/
liée par les voieunt
iavantage. °7 LA LETTRE TUE*
ie du gonv.) pour m ^ n
invisible à l'extéric itiiÊÈÈBL. De
nll!lZs ;mle,9 ca.issit,; ^ ^ JP^É rencon tre
titre le mal mtentif .^r •^^/lllâlÈMS
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fabrique des serrurs •^^^^^BagS . oue «les
e cles, vous ne les n ^^^^^^«i^Sam-Vî*t —
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er de. la sûreté. -==»^>^a^»Kss^
péfaits de
l'incro\a-
; de sociétés de cet é ^^^^^KlîS^ffl^^Siîv^^tfife?^ 11
nuits de bals n®
rt Montmartre, 23. "^^^^H^HHrain^^^^ft gène avec
[eu, "^■nHK^B,equei m-
50 c. par cavalier, WBBU|B|{, I lin 1 le garde-
7. r. stlienis. tm sJi^JI2^MSÊ^mB^^^të dessceaux
manches, bal denuil 'ÇÇ^—^lraffl^^^^^^fe^sr-^ a lu, à la
16, BOULEVAM A /. L^S^^~^ tribune ,
martre. la lettre
:n MEUBLÉS. , m o ■ • j v < -.r «7
—de M. Boissy, pair de trance, a M. Warnery, înter-
•:hikns savans.lw Z r.. _ ,. , , ., , .
près le Jardin-T««. ceptee par la police. La police est habile a întercep-
__ter : ce qu'elle intercepte le moins bien, ce sont les
«part, collection dut malfaiteurs.
Ile, 12, place delil . . ,
inertes, saisir une lettre dirigée sur une adresse
connue et protégée par un cachet, c'est déjà un pro-
etrue Hautevifytite assez cavalier. Il fut des temps où, pour moins
i m m ||f que cela, des ministres anglais auraient été tout sim-
| fi\ AN I I3101"6111111'5 en prison. Mais M. Hébert y met trop
^gj, les gens pour avoir peur d'y être jamais mis
périeur en tout, lui-même.
UEUNERSài t. ï Naguère encore> une violation du secret des lettres,
^ .:ir.ffin^^l7rrfl coram's^ ^ans ^es circonstances bien moins défavo-
, rables, faisait en Angleterre un scandale si grand que
$6CrètCS> le ra»nistre était obligé del'excuser comme une excep-
ïr et peu court ll0n ^ont ^ rougissait presque;... et pourtant dans
du Docteur ces lettres on ci^. J/iait seulement les indications
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' '1a * impudeur de lire publiquement, en dehors
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iies'et8récompensé»» ne"e) des confidences èpistolaires qu'un exercice
gueil, 21. ^10'e«t, pour ne pas dire un abus du pouvoir, avait
gratuite* seu't mises dans les mains de l'autorité.
ÈsroNHANCEjj Ou.( nous devons hautement le dire, cette action,
m&Sï®&M*^&^, comnise par UQ rainistre tout simplement et comme
AT1\ AMAf* C^Se la plus natureue ^u monde, est à nos yeux
D'ÂBSYNT,6 P^s réel et le plus affligeant sympttme de l'affais-
ue peu c°to™tJi ^""'iit de nos mœurs publiques. Gela prouve que,
r" Tc^neianpcsff ans nos habitudes politiques, le sens moral est tout-
-.—.—■—n Eh quoi ! en fouillant dans la corresjondance d'un
C«, rue |da Crois fc«enu exorytant majs rigoueusement lo-
limité) vous rencontrez une lettre privée, tout à fait
indifférente à la manifestation de la vérité, et au
lieu de la remettre bien vite à son adresse, vous
la gardez, et, comme si ce n'était pas assez mons-
trueux, vous la lisez publiquement.... Et où? non
pas dans l'audience, pendant le procès qui seul pou-
vait vous donner le droit d'intercepter la lettre, mais
à la tribune de la chambre des pairs, avant le procès!
Et vous vous en faites une arme, non pas judiciaire
contre l'accusé, mais politique contre le signataire !!!
Ou nous nous faisons une idée exagérée des pres-
criptions de l'austère honneur et de la bonne morale,
où c'est là un des procédés les plus osés, nous dirions
même volontiers les plus impies dont cette triste épo-
que nous ait donné le scandaleux spectacle. M. Hé-
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ainsi parler, dans la candeur de son arbitraire minis-
tériel.—Soit; mais la chose n'en prouve que mieux
combien les plus simples notions du droit et du juste
sont maintenant interverties et ruinées.
Nous nous élevons avec énergie contre de pareils
actes, et nous ne faisons point en cela œuvre de parti.
Si nos opinions se sont jamais livrées ou doivent se
livrer encore à de si misérables pratiques, nous les
réprouvons dans le passé et dans l'avenir,comme nous
blâmons aujourd'hui la déplorable politique qui les
emploie. Nous n'admettrons jamais,—et les honnêtes
gens de toutes les opinions diront comme nous,—
nous n'admettrons jamais que ce qui serait une vile-
nie et presque un crime dans la morale privée, puisse
devenir licite et de bon usage dans la morale publi-
que. Un cabinet qui croit avoir besoin de tels moyens
pour se soutenir, se condamne lui-même, et c'est à
lui qu'est justement applicable le mot si cruellement
répondu, dans le siècle dernier, à un pauvre diable
par un plus heureux. Quand un système ministériel,
pour excuser ces ignobles procédés de police, arrive
à dire : « Il faut bien que je vive, » tout le monde
a droit de lui répondre : « Je n'en vois pas la né-
cessité. »
gag^rN magistrat disait hier :
|91 « La lecture de la lettre de M. Boissy n'est
pas seulement une grosse inconvenance,
c'est encore une impardonnable légèreté.
» Ou la lettre n'avait aucune valeur dans le pro-
cès Warnery ; et en ce cas, de quel dt
tenue, et surtout de quel droit
» Ou elle avait une valeur
S'ISetquipar cela même doit être scAiafeuseinenl I pouvait la faire retenir, et eu
elle quitté, en original ou en copie, le dossier du pro-
cureur du roi pour passer dans le portefeuille du mi-
nistre '!
» Tout cela, ajoutait le magistrat, est aussi peu
loyal que légal. »
Le magistrat avait raison.
@$££L v reste, le cabinet a trouvé le premier chà-
- 5(£jr|\ 7 > 4
ffWmtiment de sa coupable indiscrétion dans le
•5lbJïr# vertige même qui la lui a fait commettre.
Comprend-on que des hommes doués d'un peu de
raison se soient résignés à faire connaître à route
l'Europe l'accablant jugement que, dans le fond de
sa conscience, un pair de France, nommé par eux-
mêmes, porte d'eux et de ce qui les entoure.
Ainsi, grâce à M. Hébert, tout le monde sait main-
tenant qu'un pair de France a cette opinion des hom-
mes qui nous administrent :
« Notre gouvernement est le plus corrupteur et le
» plus corrompu, comme il est, vis-à-vis de l'élran-
» ger, le plus lâche et le plus traître des gouverne-
» mens qui ont pesé sur la France. C'est la rapine,
» la dilapidation, l'ignominie personnifiées dans la
» réunion de quelques hommes déguisés en minis-
» très, muets du sérail, instrumens du système le
» plus vicieux, le plus sordide qui ait jamais eu lieu.»
Le ministère, lorsqu'il a laissé lire cette lettre à la
tribune,avait-il la naïveté de croire que les populations
indignées se soulèveraient à l'ouïe de si grosses ca-
lomnies'? Hélas! combien il en reviendrait s'il enten-
dait les réflexions que provoque partout la lettre de
M. Boissy.
Le public ne sait gré au cabinet que d'une chose,
c'est de lui avoir fait connaître cette épitre.
On traite fort mal publiquement la Grande politi-
que; mais l'étranger doit être bien surpris quand il
voit de quelle agréable manière on la drape dans les
épanchemens privés.
Hier c'était un pair qui écrivait : « Nous vivons
sous un gouvernement avide et corrompu ; » aujour-
d'hui c'est un autre pair qui écrit : « Notre gouver-
nement est le plus corrupteur, le plus corrompu, le
plus lâche et le plus traître des gouvernemens qui
ont pesé sur la France. »
Nous ne leur faisons pas dire.
Quelle diable d'idée a eue M. Hébert de lire cette
lettre, lui qui sait, d apre» I-igaro, que, même loti-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
La Lettre tue
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 17.1848, Janvier (No. 1-31), S. 53
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg