LË CHARIVARI.
■am ....... 1
considérée comme Une mauvaise plaisanterie, dont
t¥oîs personnages à cette ravissante comédienne^ elle
en jouerait trente avec la même facilité.
MM. Carmouche et Paul Vermond ont eu le talent
de rajeunir ce sujet par une foule de mots spirituels
et de charmans couplets.
Lauzun a obtenu, aux Variété, le même succès
queLétorières au Palais-Royal, et c'est-tout dire.
Jamais Mlle Déjazet ne s'est montrée plus ravis-
sante dans cette création, ou si vous aimez mieux
dans cette recréation.
Ce compliment devient banal, mais la faute en est
à l'artiste, qui nous oblige à le lui adresser après
chaque pièce nouvelle.
A Presse se plaignait l'autre jour et deman-
dait pourquoi le chemin de fer qui doit en
quelque sorte relier Paris et Londres n'est
pas terminé ; on pourrait avec le secours de ses lo-
comotives franchir la distance qui sépare les deux ca-
pitales en douze heures.
Pourquoi ? voilà une question bien impertinente.
Le duc de Wellington n'a-t-il pas écrit, dans une
lettre rendue publique, qu'il craignait, s'il tardait à
mourir, devoir Londres pris par les Français? D'après
le duc de Wellington, loin d'établir des chemins de
fer entre les deux grandes villes, il faudrait, s'il était
possible, élargir l'Océan pour qu'un abîme infran-
chissable sépârât les deux royaumes.
Le duc de Wellington, vu sa grande vieillesse,
prend sans doute M. Guizot pour Guillaume le Con-
quérant.
Et c'est à un tel point qu'on a trouvé dernière-
ment le héros de Waterloo blotti et caché aux pieds
de sa statue qui le représente en Achille. De quoi
donc avait-il peur? du vaisseau à vapeur le Comte-
d'Eu, qui venait d'aborder sur les côtes de la
Grande-Bretagne.Le héros tremblant s'était persuadé
que le Comte-d'Eu portait une armée de cent mille
hommes.
On eut toutes les peines du monde à le ramener
dans son hôtel et à lui faire comprendre que le Comte-
d'Eu a ceci de particulier qu'il ne sait jamais ce qu'il
fait ni où il va, et que, s'il était venu en Angleterre,
c'est qu'il avait apparemment l'intention de se rendre
partout ailleurs.Le Comte d'Eu marche comme gou-
vernent nos ministres, tout de travers.
Cette explication n'a pas suffi. On a été obligé ,
pour rassurer complètement le duc de Wellington,
de renvoyer le vaisseau vagabond qu'on avait eu d'a-
bord l'intention de garder. Et pour qu'il ne s'avisât
pas de jouer un tour de son métier, c'est-à-dire d'al-
ler dans un autre port de l'Angleterre, si on le li-
vrait à lui-même, il a été remorqué par un navire
anglais. Grâce à cet affront, il a pu entrer dans le
port de Cherbourg.
Il est question d'en faire définitivement un bateau
de blanchisseuse.
our faire rire les autres, il faut savoir gar-
der son sérieux. C'est là ce qu'un Anglais
vient de faire à merveille.
Rien de bouffon comme une lettre écrite du style
le plus grave, au Times, par lord Egerton. Ce lord
serait capable de chanter, sans sourciller, la chanson
de M. Vatout.
Lord Egerton, dans cette lettre, démontre qu'il
faut se défendre de l'invasion des Français, non dans
Londres, mais en rase campagne. « Quel général
d serait assez insensé, dit-il, pour s'aventurer dans
» une ville immense comme la nôtre, après l'avoir
» prise, à la suite d'un bombardement? Ce qu'il faut,
» c'est une grande bataille gagnée à quelques lieues
» en avant de la capitale. »
Cette invasion qui occupe les Anglais doit-elle être
on se sert pour narguer le système Guizot, ou bien
les Anglais prennent-ils, en effet, M. Guizot pour un
foudre de guerre?
Si leur méprise va si loin, nous conseillons àM. Gui-
zot, dans ses promenades courtisanesques et nau-
tiques, à la suite du roi, sur la mer qui baigne le
Tréport, de ne pas trop gagner le large ; les An-
glais seraient capables de l'enlever, et, après l'avoir
fait monter sur le Bellérophon, de l'envoyer à Sainte-
Hélène.
fLAlCOMlïE,
Nous allons avoir
une comète , et, pour
ma part, je n'en suis
pas fâché. Les comètes
m'amusent énormé-
ment.
D'abord elles amé-
liorent le vin, ce qui
n'est déjà pas un résultat à mépriser, ensuite elles
prédisent toujours la mort de quelqu'un. Il paraît
que, cette fois, c'est la mort de la tragédie.
Les astronomes qui l'ont observée prétendent que
la comète de cette année a tout à fait la forme d'une
tragédie en cinq actes, et qu'elle se termine, en guise
de queue, par un récit de cent mille alexandrins mé-
téoriques.
Pour comple de bonheur, cette comète ne res-
semblera en rien à ses devancières, qui ne sont en
général visibles qu'au Cap de Bonne-Espérance.
Nous l'apercevrons de notre fenêtre ou en nous pro-
menant tranquillement sur le boulevard, la canne à
la main, comme des gens qui n'ont rien à démêler
avec un tel présage.
Cette comète, au dire des astronomes, a déjà paru
en 1556. Ce qu'elle a fait pendant ce laps de temps,
il nous est impossible de le dire, et, au fond, cela
ne nous inquiète guère. Ce qu'il y a de certain, c'est
que cette comète effraya tellement Charles-Quint,
qu'il en poussa un pentamètre de terreur.
His ergo indiciis me mea fata vocanl.
Dans ce signe éclatant, je vois ma fin prochaine.
Telle est la traduction que les savans donnent en-
core de nos jours.
Peu de mois après, Charles-Quint abdiqua la cou-
ronne et rentra au couvent de Saint-Just, où, pour se
distraire, il se mit à fabriquer des pendules.
Les amis de M. Ponsard, depuis qu'il est ques-
tion de la comète, l'ont vu achetant une montre.
Aurait-il l'intention d'abdiquer et de céder la tra-
gédie à M. Saint-Ybars?
Il y a des astronomes qui prétendent que la co-
mète ne présage nullement la mort de la tragédie,
mais bien celle du roman-feuilleton. M. Leverrier,
qui l'a observée, affirme qu'elle a' gravé sur la queue,
un premier-Paris du Constitutionnel en lettres flam-
boyantes. Signe évident de la résurection de l'esprit
politique.
Il paraît que, quoique parfaitement visible, la di-
mension de la comète ne dépassera guère celle du
ventre de M. Duchâtel.
J'ai vu quelques fouriéristes qui m'ont annoncé
que la comète se montrait pour changer l'Océan en
limonade, et qu'elle apparaîtrait dans les espaces
avec une trompe et un œil au bout de la queue.
Elle fait un certain bruit en passant dans le ciel,
l'Académie des sciences explique ce bruit par la ma-
lice d'une bande de gamins de Saturne qui, pendant
que la comète passait près de là, auront attaché une
casserole à sa queue.
Ce qu'il y a de sûr, c'est que la comète annonce la
fin de quelque chose de désagréable. Est-ce lafin|
la tragédie, du roman-feuilleton, ou du miuistè,
Guizot? Si ce pouvait être aussi la fin des coupfeuj
M. Vatout ou des mélodrames de M. Liadières!
A QUELLE SATISFACTION SE FIER, BON DIEU!
LJOpéra [etfles,théâtres? des boulevards^ontl
sTètû'dier à étendre et à^perïeHîônneT^
niste, jamais il ne pourront lutter avec le théâtre
parlementaire pour la multiplicité et la promptitude
des changemens à vue.
Que sont douze ou quinze tableaux auprès d'opi-
nions susceptibles de changer à chaque minute et
indéfiniment ?
Au milieu de ce jeu kaléidoscopique, il est une
mobilité particulièrement remarquable : c'est celle de
la satisfaction de M. de Morny.
On sait par parenthèse que c'est M. de Morny qui
a inventé cette satisfaction, avec garantie du gou-
vernement.
Et même vous devez vous rappeler que, dès l'o-
rigine, elle se manifesta d'une manière très fantas-
que. Quelques jours auparavant, M. de Morny dé-
plorait les attaques auxquelles il s'exposait et il é-
ditait sa fameuse phrase des brigands et de Yantn
de la Grande politique, et crac ! trois jours après,
l'auteur de ces paroles se déclarait complètement sa-
tisfait.
Il y eut de l'écho dans îe ventre de la chambre et
bientôt M. de Morny acquit la gloire d'être le papa
d'une petite famille de deux cents et quelques indi-
vidus gais, épanouis, se frottant les mains, famille
incontestablement très distinguée, car elle ne res-
semblait en rien au commun du peuple français.
Il semblait dès-lors que c'était décidément enten-
du, que M. de Morny et ses co-séraphins ventrus de-
vaient, dans leurs éternelles béatitudes, chanter en
guise d'hymnes célestes, au pied des trônes guizotins:
« Je suis satisfait, très satisfait, il est satisfait, nous
sommes satisfaits, » et ainsi de suite in sœcula s«'
culorum, amen.
Eh bien ! non : la satisfaction de M. de Morny s'est
montrée très intermittente ; elle n'a pas tardé à tour-
ner à la gorge de pigeon, en d'autres termes, de passer
par toutes sortes de couleurs. D'abord parfaitement
blanche, elle est tombée dans le gris. Ainsi on n«
pas oublié que, récemment, M. de Morny demandait
qu'on lui allouât des boules grises, afin de pouvoir
exprimer réellement à l'égard du ministère ses senti-
mens entrelardés.
Voici maintenant que du blanc et du gris la chose
passerait au noir. S'il faut en croire les échos de a
salle des conférences, M. de Morny, le père-Gigog»e
de la couvée satisfaite se désastiferait non moins coffl'
plétement qu'il s'était ensatisfait.
On prétend qu'il veut recueillir l'héritage de fc"
M. le marquis de Castellane, et devenir chef de »
fraction progressiste des conservateurs. Déjà il aU
rait réuni cette phalange chez lui afin de proposer
progrès d'adresse un amendement en faveur de '
réforme parlementaire. Serait-ce possible, ven
bleu , guizot bleu ! ,
L'inventeur de la satisfaction s'enrôlerait dans
ennemis et les aveugles.
(La suite à la ie Va9e-
■am ....... 1
considérée comme Une mauvaise plaisanterie, dont
t¥oîs personnages à cette ravissante comédienne^ elle
en jouerait trente avec la même facilité.
MM. Carmouche et Paul Vermond ont eu le talent
de rajeunir ce sujet par une foule de mots spirituels
et de charmans couplets.
Lauzun a obtenu, aux Variété, le même succès
queLétorières au Palais-Royal, et c'est-tout dire.
Jamais Mlle Déjazet ne s'est montrée plus ravis-
sante dans cette création, ou si vous aimez mieux
dans cette recréation.
Ce compliment devient banal, mais la faute en est
à l'artiste, qui nous oblige à le lui adresser après
chaque pièce nouvelle.
A Presse se plaignait l'autre jour et deman-
dait pourquoi le chemin de fer qui doit en
quelque sorte relier Paris et Londres n'est
pas terminé ; on pourrait avec le secours de ses lo-
comotives franchir la distance qui sépare les deux ca-
pitales en douze heures.
Pourquoi ? voilà une question bien impertinente.
Le duc de Wellington n'a-t-il pas écrit, dans une
lettre rendue publique, qu'il craignait, s'il tardait à
mourir, devoir Londres pris par les Français? D'après
le duc de Wellington, loin d'établir des chemins de
fer entre les deux grandes villes, il faudrait, s'il était
possible, élargir l'Océan pour qu'un abîme infran-
chissable sépârât les deux royaumes.
Le duc de Wellington, vu sa grande vieillesse,
prend sans doute M. Guizot pour Guillaume le Con-
quérant.
Et c'est à un tel point qu'on a trouvé dernière-
ment le héros de Waterloo blotti et caché aux pieds
de sa statue qui le représente en Achille. De quoi
donc avait-il peur? du vaisseau à vapeur le Comte-
d'Eu, qui venait d'aborder sur les côtes de la
Grande-Bretagne.Le héros tremblant s'était persuadé
que le Comte-d'Eu portait une armée de cent mille
hommes.
On eut toutes les peines du monde à le ramener
dans son hôtel et à lui faire comprendre que le Comte-
d'Eu a ceci de particulier qu'il ne sait jamais ce qu'il
fait ni où il va, et que, s'il était venu en Angleterre,
c'est qu'il avait apparemment l'intention de se rendre
partout ailleurs.Le Comte d'Eu marche comme gou-
vernent nos ministres, tout de travers.
Cette explication n'a pas suffi. On a été obligé ,
pour rassurer complètement le duc de Wellington,
de renvoyer le vaisseau vagabond qu'on avait eu d'a-
bord l'intention de garder. Et pour qu'il ne s'avisât
pas de jouer un tour de son métier, c'est-à-dire d'al-
ler dans un autre port de l'Angleterre, si on le li-
vrait à lui-même, il a été remorqué par un navire
anglais. Grâce à cet affront, il a pu entrer dans le
port de Cherbourg.
Il est question d'en faire définitivement un bateau
de blanchisseuse.
our faire rire les autres, il faut savoir gar-
der son sérieux. C'est là ce qu'un Anglais
vient de faire à merveille.
Rien de bouffon comme une lettre écrite du style
le plus grave, au Times, par lord Egerton. Ce lord
serait capable de chanter, sans sourciller, la chanson
de M. Vatout.
Lord Egerton, dans cette lettre, démontre qu'il
faut se défendre de l'invasion des Français, non dans
Londres, mais en rase campagne. « Quel général
d serait assez insensé, dit-il, pour s'aventurer dans
» une ville immense comme la nôtre, après l'avoir
» prise, à la suite d'un bombardement? Ce qu'il faut,
» c'est une grande bataille gagnée à quelques lieues
» en avant de la capitale. »
Cette invasion qui occupe les Anglais doit-elle être
on se sert pour narguer le système Guizot, ou bien
les Anglais prennent-ils, en effet, M. Guizot pour un
foudre de guerre?
Si leur méprise va si loin, nous conseillons àM. Gui-
zot, dans ses promenades courtisanesques et nau-
tiques, à la suite du roi, sur la mer qui baigne le
Tréport, de ne pas trop gagner le large ; les An-
glais seraient capables de l'enlever, et, après l'avoir
fait monter sur le Bellérophon, de l'envoyer à Sainte-
Hélène.
fLAlCOMlïE,
Nous allons avoir
une comète , et, pour
ma part, je n'en suis
pas fâché. Les comètes
m'amusent énormé-
ment.
D'abord elles amé-
liorent le vin, ce qui
n'est déjà pas un résultat à mépriser, ensuite elles
prédisent toujours la mort de quelqu'un. Il paraît
que, cette fois, c'est la mort de la tragédie.
Les astronomes qui l'ont observée prétendent que
la comète de cette année a tout à fait la forme d'une
tragédie en cinq actes, et qu'elle se termine, en guise
de queue, par un récit de cent mille alexandrins mé-
téoriques.
Pour comple de bonheur, cette comète ne res-
semblera en rien à ses devancières, qui ne sont en
général visibles qu'au Cap de Bonne-Espérance.
Nous l'apercevrons de notre fenêtre ou en nous pro-
menant tranquillement sur le boulevard, la canne à
la main, comme des gens qui n'ont rien à démêler
avec un tel présage.
Cette comète, au dire des astronomes, a déjà paru
en 1556. Ce qu'elle a fait pendant ce laps de temps,
il nous est impossible de le dire, et, au fond, cela
ne nous inquiète guère. Ce qu'il y a de certain, c'est
que cette comète effraya tellement Charles-Quint,
qu'il en poussa un pentamètre de terreur.
His ergo indiciis me mea fata vocanl.
Dans ce signe éclatant, je vois ma fin prochaine.
Telle est la traduction que les savans donnent en-
core de nos jours.
Peu de mois après, Charles-Quint abdiqua la cou-
ronne et rentra au couvent de Saint-Just, où, pour se
distraire, il se mit à fabriquer des pendules.
Les amis de M. Ponsard, depuis qu'il est ques-
tion de la comète, l'ont vu achetant une montre.
Aurait-il l'intention d'abdiquer et de céder la tra-
gédie à M. Saint-Ybars?
Il y a des astronomes qui prétendent que la co-
mète ne présage nullement la mort de la tragédie,
mais bien celle du roman-feuilleton. M. Leverrier,
qui l'a observée, affirme qu'elle a' gravé sur la queue,
un premier-Paris du Constitutionnel en lettres flam-
boyantes. Signe évident de la résurection de l'esprit
politique.
Il paraît que, quoique parfaitement visible, la di-
mension de la comète ne dépassera guère celle du
ventre de M. Duchâtel.
J'ai vu quelques fouriéristes qui m'ont annoncé
que la comète se montrait pour changer l'Océan en
limonade, et qu'elle apparaîtrait dans les espaces
avec une trompe et un œil au bout de la queue.
Elle fait un certain bruit en passant dans le ciel,
l'Académie des sciences explique ce bruit par la ma-
lice d'une bande de gamins de Saturne qui, pendant
que la comète passait près de là, auront attaché une
casserole à sa queue.
Ce qu'il y a de sûr, c'est que la comète annonce la
fin de quelque chose de désagréable. Est-ce lafin|
la tragédie, du roman-feuilleton, ou du miuistè,
Guizot? Si ce pouvait être aussi la fin des coupfeuj
M. Vatout ou des mélodrames de M. Liadières!
A QUELLE SATISFACTION SE FIER, BON DIEU!
LJOpéra [etfles,théâtres? des boulevards^ontl
sTètû'dier à étendre et à^perïeHîônneT^
niste, jamais il ne pourront lutter avec le théâtre
parlementaire pour la multiplicité et la promptitude
des changemens à vue.
Que sont douze ou quinze tableaux auprès d'opi-
nions susceptibles de changer à chaque minute et
indéfiniment ?
Au milieu de ce jeu kaléidoscopique, il est une
mobilité particulièrement remarquable : c'est celle de
la satisfaction de M. de Morny.
On sait par parenthèse que c'est M. de Morny qui
a inventé cette satisfaction, avec garantie du gou-
vernement.
Et même vous devez vous rappeler que, dès l'o-
rigine, elle se manifesta d'une manière très fantas-
que. Quelques jours auparavant, M. de Morny dé-
plorait les attaques auxquelles il s'exposait et il é-
ditait sa fameuse phrase des brigands et de Yantn
de la Grande politique, et crac ! trois jours après,
l'auteur de ces paroles se déclarait complètement sa-
tisfait.
Il y eut de l'écho dans îe ventre de la chambre et
bientôt M. de Morny acquit la gloire d'être le papa
d'une petite famille de deux cents et quelques indi-
vidus gais, épanouis, se frottant les mains, famille
incontestablement très distinguée, car elle ne res-
semblait en rien au commun du peuple français.
Il semblait dès-lors que c'était décidément enten-
du, que M. de Morny et ses co-séraphins ventrus de-
vaient, dans leurs éternelles béatitudes, chanter en
guise d'hymnes célestes, au pied des trônes guizotins:
« Je suis satisfait, très satisfait, il est satisfait, nous
sommes satisfaits, » et ainsi de suite in sœcula s«'
culorum, amen.
Eh bien ! non : la satisfaction de M. de Morny s'est
montrée très intermittente ; elle n'a pas tardé à tour-
ner à la gorge de pigeon, en d'autres termes, de passer
par toutes sortes de couleurs. D'abord parfaitement
blanche, elle est tombée dans le gris. Ainsi on n«
pas oublié que, récemment, M. de Morny demandait
qu'on lui allouât des boules grises, afin de pouvoir
exprimer réellement à l'égard du ministère ses senti-
mens entrelardés.
Voici maintenant que du blanc et du gris la chose
passerait au noir. S'il faut en croire les échos de a
salle des conférences, M. de Morny, le père-Gigog»e
de la couvée satisfaite se désastiferait non moins coffl'
plétement qu'il s'était ensatisfait.
On prétend qu'il veut recueillir l'héritage de fc"
M. le marquis de Castellane, et devenir chef de »
fraction progressiste des conservateurs. Déjà il aU
rait réuni cette phalange chez lui afin de proposer
progrès d'adresse un amendement en faveur de '
réforme parlementaire. Serait-ce possible, ven
bleu , guizot bleu ! ,
L'inventeur de la satisfaction s'enrôlerait dans
ennemis et les aveugles.
(La suite à la ie Va9e-
Werk/Gegenstand/Objekt
Titel
Titel/Objekt
Le charivari
Sachbegriff/Objekttyp
Inschrift/Wasserzeichen
Aufbewahrung/Standort
Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Inv. Nr./Signatur
R 1609 Folio RES
Objektbeschreibung
Maß-/Formatangaben
Auflage/Druckzustand
Werktitel/Werkverzeichnis
Herstellung/Entstehung
Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Entstehungsdatum
um 1848
Entstehungsdatum (normiert)
1843 - 1853
Entstehungsort (GND)
Auftrag
Publikation
Fund/Ausgrabung
Provenienz
Restaurierung
Sammlung Eingang
Ausstellung
Bearbeitung/Umgestaltung
Thema/Bildinhalt
Thema/Bildinhalt (GND)
Literaturangabe
Rechte am Objekt
Aufnahmen/Reproduktionen
Künstler/Urheber (GND)
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
Le charivari, 17.1848, Janvier (No. 1-31), S. 78
Beziehungen
Erschließung
Lizenz
CC0 1.0 Public Domain Dedication
Rechteinhaber
Universitätsbibliothek Heidelberg